Docteur en langues et littératures anciennes, agrégé de grammaire, linguistique, chercheur postdoctoral à l'Université de Bordeaux Montaigne et aujourd'hui chercheur indépendant, l'argentonnais Hugo Blanchet publie Abécédaire des mots de la fin.
Il s'agit d'un ouvrage sans précédent, publié en mars dernier, réalisé par Hugo Blanchet en collaboration avec une chercheuse en thanatologie, Juliette Cazes et un illustrateur, Seyhan Argun. Une cinquantaine de mots en rapport avec la mort y font l'objet de développements étymologiques, historiques, archéologiques, anthropologiques et sociologiques. L'approche est à la fois érudite et légère, répondant à des questionnements humains souvent tabous. L'Abécédaire des mots de la fin est le deuxième titre de ce que l'auteur souhaiterait voir devenir une série collaborative, lui qui se dit passionné par les «histoires d'étymologie » et attaché au « versant de vulgarisation » de son travail de chercheur. « Je le nourris de mon bagage d'études », déclare Hugo Blanchet.
Le début d'une série d'"abécédaires" commencée en 2021
L'idée de l'abécédaire lui est venue en 2018 : « Je me sentais isolé dans mes recherches, j'ai voulu partager des chroniques étymologiques sur les réseaux sociaux». Contre toute attente, 22.000 personnes l'ont suivi sur X (anciennement Twitter) et une maison d'édition. L'Atelier Perrousseaux, l'a alors contacté, très intéressé par ces questions de langue française. Il en est sorti, en 2021, son premier Abécédaire des mots voyageurs, explorant l'étymologie de termes français aux origines insoupçonnées, souvent teintées d'un réel exotisme.
Au moins dans le cadre de l'association Eecho, on ne présente plus M. Jean-François Froger. On connaît son travail et en particulier la découverte de la logique réelle qui organise la Parole révélée : une logique quaternaire. Les plus réticents mêmes admirent cette œuvre impressionnante, tout en regrettant son aspect technique jugé parfois rebutant.
Comme dans tous les livres de Jean-François Froger, nous avons accès au texte araméen et à une traduction dans la langue d'arrivée proche de la langue de départ, avec des références précises pour ceux qui voudraient aller plus loin dans ce domaine. Cela est très précieux. On ne peut que l'en remercier, comme aussi remercier l'éditeur qui affronte les contraintes techniques de l'araméen.
Avec ce petit livre, il sera difficile, même aux grands Réticents devant l'Éternel de déplorer la place prise par cette logique quaternaire ou par une métaphysique ardue. Et pour cause : ce livre est le fruit d'une retraite et son objet est l'un des textes de Jésus les plus populaires sinon les mieux compris : les Béatitudes.
On en compte neuf. Neuf Béatitudes, mais six chemins. Annoncés en p. 13 sous le titre: « A l'orée des chemins ».
C'est tout un programme : connaître la sagesse et l'éducation ; comprendre les paroles de l'intelligence ; recevoir une éducation sensée (justice, jugement et droiture) ; donner aux naïfs la ruse, au jeune, connaissance et pensée ; comprendre parabole et interprétation, les paroles des sages et leurs énigmes ».
Neuf Béatitudes donc mais six chemins, donc six chapitres. Pourquoi ?
Parce que si le texte des Béatitudes se présente sous la forme discursive d'une énumération, il est organisé par une structure, structure qui fait l'objet d'une explicitation tout au long de cet ouvrage, sous ses deux formes : la structure en carré et la structure en « tresse ».
Chacun de ces chemins suivis ou à suivre relie la (ou les) Béatitudes évoquée(s) à un ensemble qui la sous-tend : les vertus (l'humilité et la pauvreté) ; la miséricorde, reflet de la Miséricorde divine dont on retrouve l'expression dans l'une des formules du Notre Père (pardonne nous… comme…) ; ou encore la persécution, celle du disciple et celle de l'Église. Mais aussi les paraboles ou l'enseignement même de Jésus, qui se trouve ainsi explicité et éclairé ; ou encore la prophétie d'Isaïe qui annonce que toutes
larmes seront essuyées de nos yeux : Heureux les affligés…
Cette « structure » n'est pas uniquement un exercice formel : elle rappelle que, au-delà de l'énumération qu'impose la langue, les Béatitudes constituent une composition unique, un « tissage » dans une unité où brille l'intelligence divine de Celui qui nous a laissé ce texte unique, qui est d'abord une parole orale.
Au-delà d'un petit guide lumineux pour entrer dans l'enseignement de Jésus, le lecteur trouvera là une initiation à la « forme » même qui organise cet enseignement, en en révélant le point nodal : la Miséricorde. Si chacun des six chemins proposés s'appuie sur des paraboles ou des passages de l'enseignement de Jésus, comme aussi de la Torah, il renvoie lorsqu'il y a lieu à la Prière des Prières : le « Notre Père ».
Et à sa dernière formule : Délivre-nous du Malin. Ceux qui ont suivi les enseignements de M. Froger sont conscients des enjeux d'une traduction juste, et donc d'une juste interprétation. Ils sont conscients que c'est aussi dans l'Église qu'il nous faut ces « pauvres dans le souffle » (pauvres en esprit) : ces chrétiens qui reçoivent la parole telle qu'elle est donnée, sans la rapporter à leur expérience individuelle ou à un savoir culturel, y compris le savoir ecclésial ou théologique, souvent éperdu d'abstractions, ou pire encore, appauvri ou dénaturé par les multiples tentatives d'accommoder cette Parole à l'esprit du temps.
Ainsi chaque chemin est le lieu d'explicitation de ces formules dont nous ne mesurons pas toujours, faute d'une interprétation ad hoc, qu'elles nous parlent du Père et de l'identité véritable de Jésus, le Messie ; qu'elles parlent du Royaume, de Satan, de la justice et de la miséricorde, de l'effroyable concurrence qui organise la vie des hommes et rend toute paix impossible en dehors de celle de Jésus, et même du devenir des morts.
C'est dans le sixième chemin qu'on trouve, plus explicitement, les relations mutuelles des neuf Béatitudes et la logique qui les sous-tend.
Les grands Réticents vont encore grogner : il y a trois pages sur la logique. Pour certains ce sera encore trop : oui, mais ces trois pages s'ouvrent sur des lignes lumineuses sur le royaume de Dieu. Suggérons qu'ils acceptent, au moins le temps de la lecture, d'être « pauvre de souffle », et de se donner ainsi une chance d'entrer dans la compréhension, au-delà de l'encodage logique, de la puissance transformante de l'enseignement de Jésus.
Ajoutons que cet encodage logique nous est exposé avec le maximum de clarté dont il est possible de faire preuve, que c'est une découverte majeure, pour ne pas dire décisive, et que tout ce qui est vraiment nouveau requiert quelque effort.
Ne fermez pas le livre : il y a des notes…
La première est un petit développement sur la note de bas de page n° 2 de la page 72. Il s'agit d'une analyse précise autant que prudente sur l'analogie spatiale énigmatique et même problématique du Shéol et de la Géhenne. En deux pages éclairantes, tous ceux qui s'intéressent à l'épineux problème du « devenir des morts » trouveront là de quoi nourrir leur méditation et peut-être, orienter leur réflexion future. Car, n'est-ce pas, il est un péché que la Miséricorde elle-même ne saurait racheter ou pardonner : le péché contre l'Esprit, conséquence d'une abominable confusion.
Et c'est bien l'enjeu de la dernière formule du Notre Père : ne nous laisse pas entrer dans la tentation de la confusion, celle de confondre Dieu et Satan. Celle aussi de douter de l'inspiration du Saint Esprit et donc de douter de Dieu, de sa Bonté, et donc de sa Miséricorde.
Car Satan seul nous abuse. Dieu ne nous abuse pas. Il dit vrai, vraie sa Parole, vraie sa Promesse, accomplie en son Fils, son Envoyé.
« La persécution la plus intime et la plus lancinante que le monde puisse nous infliger, c'est le doute » (p. 110).
Le doute, ce corrupteur de l'âme… Contre ce mal vrai qui dissout la volonté, ronge la foi et corrompt l'intelligence, (ce mal qui sans nul doute a conduit à l'apostasie des peuples de l'Europe), il y a une antidote : les Béatitudes. Et les six chemins pour entrer dans une compréhension plus profonde de ce qui fait la force de ce texte et son énigmatique splendeur : Celui qui en est la Source et l'Auteur.
Les légumes sont à l'honneur dans ce livre gorgé d'informations passionnantes… et délicieuses. Fruit du travail commun de Daniel Vuillon, maraîcher bio, et François Besancenot, chef cuisinier, il explique, légume par légume, comment celui-ci est arrivé jusqu'à nos assiettes. Il explique surtout comment le choisir, le conserver et le cuisiner afin qu'il exprime toutes ses qualités gustatives et nutritionnelles.
Une quarantaine de légumes est abordée, avec, à la clé, soixante recettes. Jusqu'alors, la plupart des ouvrages liés à l'alimentation traitaient du jardinage, du terroir, de la gastronomie ou de la diététique. Pour la première fois, sont enfin réunis les trois dimensions. Dans chaque chapitre se succèdent l'histoire du légume, des conseils de culture, puis de conservation et de cuisine.
Ce livre, qui a reçu le prix de l'Académie nationale de Cuisine 2023, s'adresse au grand public ainsi qu'à des professionnels des métiers de la cuisine ou du maraîchage.
Métaphysique du corps
Dans quelle mesure l'unité entre l'âme et le corps traverse-t-elle la mort ? Si les corps devaient attendre la fin des temps pour ressusciter, comment expliquer la présence charnelle d'Élie et de Moïse lors de la Transfiguration du Christ ? Comment interpréter les paroles de Jésus promettant au Bon Larron, le Vendredi saint, qu'il sera avec Lui dans le Paradis «aujourd'hui»? Que dire des apparitions physiques des saints, comme Thérèse de Lisieux à une Soeur le soir même de sa mort (et à d'autres plus tard), ou des corps dédoublés (bilocation) de Padre Pio ou de Mère Yvonne-Aimée de Malestroit ? Et que faire de toutes les expériences de mort imminente au cours desquelles tant de personnes disent avoir éprouvé une corporéité aux propriétés déroutantes ? Dans un livre intriguant et bien étayé, le Père Jean-Claude Hanus, prêtre du diocèse de Paris, émet l'hypothèse qu'un corps spirituel est donné avec l'âme, dès le début de la vie. Qu'il est toujours déjà là, prêt à se manifester, avant même la Résurrection finale. Pour le signifier, l'auteur a recours à une analogie simple, celle de l'eau. Dans certaines conditions de température et de pression, ses trois états, solide, liquide ou gazeux, existent en même temps : l'eau bout et produit de la glace ! C'est ce que l'on appelle le «point triple » en physique : la «gloire de l'eau» en quelque sorte. «Si l'on se réfère à la Transfiguration, précise le Père Hanus, la métamorphose du corps du Christ, qui devient glorieux puis retourne à la normale, montre qu'il y a une permanence du corps sous des formes différentes. Sous cet angle, la résurrection est "naturellement" inscrite dans la chair. Au moment de la mort, une forme disparait au profit d'une autre, adaptée au lieu destinal. » Et d'ajouter : «L'âme et le corps forment une unité insécable. On peut interpréter la Résurrection au "dernier jour", non pas chronologiquement, mais symboliquement, comme le sixième et dernier jour de la Création, celle de l'homme, en qui sont inscrites toutes les formes de l'univers. Ainsi ressuscite-t-il dans son "jour". Ce que nous avons à devenir en propre est en germe dès le début de notre vie.»
"Après nous avoir accompagnés sur les rivages des mots voyageurs _ c'était l'occasion de suivre les allers-retours des mots entre les contrées qui les faisaient vivre _ Hugo Blanchet nous propose son 2e abécédaire illustré, cette fois-ci autour des mots de la fin. Ce doux euphémisme pointe avec respect une réalité qui nous concerne tous : la mort. Pourtant cet ouvrage est plein de vie : la vie des mots et l'histoire qui les accompagne, la vie dès la couverture par le dessin d'une danse… macabre.
Hugo Blanchet est accompagné, pour cette nouvelle exploration, par Juliette Cazes, experte des pratiques funéraires anciennes et contemporaines à travers le monde, que vous connaissez peut-être déjà à travers son média sur la thanatologie, Le Bizarreum, et par Seyhan Argun qui a réalisé les illustrations et qui offre à chaque chapitre des dessins à la manière de gravures en noir et blanc.
De A à Z, nous découvrons ou redécouvrons des mots désuets, comme l'aître, ou plus techniques comme le catafalque, des mots qui renvoient à des pratiques ancrées dans l'histoire comme la dilaceratio, mais surtout beaucoup de mots du quotidien. Nous traversons les lieux de la mort comme le cimetière, la crypte, les catacombes, le mausolée, posons notre regard sur le cadavre, le cercueil, le corbillard, le linceul. Accompagnés du fossoyeur et du thanatopracteur, nous assistons aux obsèques, à une mise en bière, à une inhumation, tout en observant le deuil. Nous croisons des personnages hauts en couleur comme le fantôme, la faucheuse, la momie ou le zombie, qui ont leur propre rubrique, mais aussi une galerie de portraits, de Cronos à Saint Maclou, de Charon à la Santa Muerte, de Victor Hugo à Jim Morrison.
L'originalité de l'abécédaire est que chaque mot est raconté par trois voix : celle d'Hugo Blanchet retrace l'histoire du mot, celle de Juliette Cazes, l'histoire les pratiques funéraires, et celle de Seyhan Argun interprète visuellement les mots.
Hugo Blanchet revient systématiquement sur l'origine essentiellement gréco-romaine (mais pas seulement) des mots relatifs à la mort dans la langue française, tire le fil de leur évolution, notamment de sens. Les mots en appellent d'autres, et toutes les occasions sont bonnes pour faire de réjouissants petits détours linguistiques. Saviez-vous que la mise en bière n'a rien à voir avec le breuvage, que le mot décès est lié à l'idée d'un départ et cadavre au fait de tomber ?
Et Juliette Cazes de tirer ce fil jusqu'à nous en donnant une définition actuelle, nourrie de références littéraires, anthropologiques, sociologiques, historiques, archéologiques et d'anecdotes parfois surprenantes. Nourrie aussi de la réalité funéraire que l'autrice pratique au quotidien, qui dépasse le soin du corps du défunt, car la mort, c'est aussi tous les vivants qui l'accompagnent, qui l'accueillent et qui la célèbrent.
Les illustrations de Seyhan Argun mettent en scène les mots les uns après les autres sur une pleine page. L'être humain y est omniprésent, le trait est réaliste, le sujet souvent déroutant. Ces pauses visuelles sont autant de temps de recueillement, car c'est aussi un miroir que l'on nous tend.
L'ouvrage, à la croisée de ces approches, a donc une portée philosophique.
Sans bagage nécessaire pour entrer dans la lecture, ce livre est aussi destiné à tous les amoureux des mots, y compris aux professionnels du milieu funéraire, qui, selon Juliette Cazes, gagnent, dans leurs discours aux familles, à maîtriser les mots qu'ils emploient.
L'avant-propos nous met en garde sur le côté non exhaustif de cette liste. Le titre nous invite à réfléchir au mot "fin" pour parler de la mort. En exclusivité, je donne le mot de la fin aux auteurs qui ont accepté de nous livrer leur définition."
Le mot "fin" commenté par les auteurs du lire est à consulter dans l'artcile même :
Le paysans vigneronRédigé le Jeudi 28 décembre 2023
Le paysans vigneron
Au travers de ce petit traité, Françoise Barbin-Lécrevisse suit l'histoire du cognac au fil des siècles pour mieux comprendre sa naissance, son évolution et sa production, tous tes obstacles qu'il a dû surmonter pour devenir le grand spiritueux qu'il est aujourd'hui, de renommée mondiale. Au coeur de cette source intarissable d'histoires se sont aussi nichés des recettes ainsi que des accords mets-cognac !
Le « Petit traité du cognac », ouvrage savant et gourmand
Françoise Barbin-Lécrevisse a concocté un recueil mêlant histoire et gastronomie. Les 128 pages se dévorent avec délectation
(…) Le « Petit traité » que propose Françoise Barbin-Lécrevisse aux éditions Le Sureau ravira les néophytes. Voici 128 pages savantes mais jamais pédantes. On les dévore avec délectation. Le récit mêle histoire et gastronomie.
Dans le « Petit traité du cognac », elle donne la chronologie du spiritueux d'exception, ponctuant faits et dates de recettes bien choisies. La saveur du propos tient aux liens ténus entre les épisodes historiques et les mets à préparer : à l'importance du négoce anglo-saxon répond le « brandy butter » ; au transport des fûts vers de lointaines contrées le gâteau de voyage à l'orange ; à la crise du phylloxéra à la fin du XIXe l'embeurrée de choux (les terres viticoles dévastées furent confiées aux éleveurs vendéens) ; au décret de 1909 portant la création de l'aire de production la soupe glacée à la carotte de Jarnac-Champagne...
On pourrait multiplier les exemples à l'envi. Ils sont tous pertinents. Les dernières pages abordent un thème sensible : l'usage thérapeutique de l'alcool. En voici la conclusion : « du cognac-remède au cognac banni en passant par le cognac-plaisir, à chacun de trouver équilibre et modération ».
Le journal du Yoga n°253 Rédigé le Mercredi 1 novembre 2023
Le journal du Yoga n°253
Une nouvelle, la 6en du fameux livre de Blandine Calais-Germain & François Germain : Anatomie pour le mouvement volume I - Introduction à l'analyse des
techniques corporelles, vient de sortir.
Nouvelle édition augmentée de 100 codes QR pour une meilleure vision en 3D des structures anatomiques.
Pour un accès facile aux bases de l'anatomie pour ceux qui étudient et pratiquent une technique corporelle.
Nature et progrèsRédigé le Mercredi 1 novembre 2023
Nature et progrès
Comment choisir, conserver et cuisiner un légume pour qu'il donne le meilleur? Comment faire pour qu'il soit à la fois bon pour l'environnement, le goût et la santé? Cet ouvrages s'adresse à un public désireux d'approfondir certaines connaissances sur le légume- qu'il croît connaître - et son potentiel culinaire. Tous les amateurs de bons produits mais aussi les acteurs de l'agriculture, la nutrition et de la gastronomie s'y retrouveront ! Pensé avec des agriculteurs et des cuisiniers, ce livre apporte un éclairage essentiel sur les modes de production du légume dans le but de le conserver et de le préparer afin qu'il exprime toutes ses qualités gustative et nutritionnelle. Et pour mettre en pratique tous ces savoirs: 60 recettes expliquées qui ouvrent des pistes pour une alliance de la santé et du palais.
La vie charentaiseRédigé le Vendredi 20 octobre 2023
La vie charentaise
Un Petit traité du cognac très savoureux
Aux petits oignons, le « Petit traité du cognac », publié par la chroniqueuse culinaire, Françoise BarbinLécrevisse
aux éditions Le Sureau.
II est tout frais, tout chaud, ce Petit traité du cognac, mitonné par l'autrice culinaire Françoise Barbin Lécrevisse, en vente depuis le 13 octobre dans toutes les bonnes librairies ! (…) C'est pour faire connaître la grande et les petites histoires du cognac que Françoise Barbin-Lécrevisse s'est plongée dans la rédaction de ces 130 pages. Revenant sur les premières traces de la viticulture dans la région au Ier siècle jusqu'au XXIe siècle et la mode actuelle des cocktails, en passant par la période noire du phylloxéra. Des grandes dates qui cachent des anecdotes savoureuses, comme celles sur le gâteau de voyage ou le brandy butter (beurre au cognac).
Les trois facettes des légumes (origine, goût et santé) se trouvent réunies dans l'ouvrage [Légumes des terroirs: histoire, vertus et mode d'emploi. Ce livre donne les clés nécessaires pour comprendre d'où viennent les légumes, leurs variétés, leurs bienfaits nutritionnels et culinaires mais aussi pour apprendre à les choisir afin d'en conserver toutes les vertus, du terroir à l'assiette. Cet ouvrage s'adresse à un public désireux d'approfondir ses connaissances sur le légume et son potentiel culinaire. Et pour mettre en pratique tous ces savoirs, soixante recettes expliquées sont proposées.
sans-transition-magazineRédigé le Vendredi 22 septembre 2023
sans-transition-magazine
À travers leur dernier livres, Légumes des terroirs : histoire, vertus, mode d'emploi, publié aux éditions Le Sureau, Daniel Vuillon, maraîcher bio et fondateur des AMAPs (Association pour le maintien de l'agriculture paysanne), et François Besancenot, géographe et cuisinier, veulent redorer le blason du légume et lui accorder tout l'intérêt qu'il mérite.
Le but ? Apprendre à le choisir, le conserver et le cuisiner afin qu'il garde toutes ses qualités gustatives et nutritionnelles ! Sont ainsi présentés l'origine, la dimension culturelle, l'utilité gustative et nutritionnelle et les manières de les accommoder afin qu'ils donnent le meilleur au niveau goût et santé. Une quarantaine de légumes sont abordés avec, à la clé, 60 recettes qui permettent de mettre en pratique ce que l'on a appris dans le livre.
C'est à une étude nucicole libératrice que vous convie l'auteur, le bien nommé Alexandre de La noix. Maintes fois moqué dans sa jeunesse en raison de son patronyme, Alexandre a décidé d'évacuer le problème en apprivoisant l'objet du délit. C'est à cette quête originale que nous devons ce livre absolument délicieux et plein d'humour. Un voyage expiatoire donc, mais également érudit et ludique, qui explore à la fois la botanique, la géographie, l'étymologie, la linguistique et la gastronomie du« gland de Jupiter». La noix de Grenoble y côtoie ses cousines de Californie, de Mandchourie ou du Japon ; la recette pour bien planter un noyer voisine avec les recettes culinaires, les mythes se frottent aux traditions et on découvre ce qu'est la« cassanuxologie ». Bref, un régal!
Un maraîcher et un géographe cuisinier nous font plonger dans l'histoire des légumes, leurs vertus nutritionnelles et les manières de sublimer leurs goûts.
Daniel Vuillon est « une vraie bibliothèque sur les légumes », souligne son complice François Besancenot. Le maraîcher est connu pour avoir expérimenté en 2001, avec son épouse, la première Association pour le maintien de l'agriculture paysanne,
ou Amap, inspirée des Community support agriculture qu'il avait découvertes aux États-Unis. Fils d'agriculteur, il s'est engagé dans le maraîchage après des études d' agronomie. En 2003, la ferme familiale, installée à l'est de Toulon, passe en
bio. Daniel collectionne les variétés anciennes de légumes qu'il collecte un peu partout dans le monde, et s'applique à diversifier la production pour remplir les paniers de l'Amap. Ses légumes et aromatiques intéressent des chefs cuisiniers. La ferme des Olivades, rattrapée par périurbanisation est maintenant « le poumon vert d'une zone commerciale».
De la crèche à l'université
Géographe, François Besancenot a enseigné à l'université, élaboré des supports pédagogiques sur l'écologie
pour l'Éducation nationale, travaillé au Parc naturel régional de Chartreuse... avant de passer un CAP cuisine, de cuisiner en crèche et de cofonder Santé-Goût-Terroir. Avec cette association basée à Lyon, « j'ai animé des ateliers cuisine de la crèche à l'université, explique-t-il. Sur les marchés, avec les éducatrices de jeunes enfants et les assistantes maternelles…
Le but est de faire de l'éducation à l'alimentation en passant par le goût, de sensibiliser à ce qu'est vraiment un produit de qualité. Cardon, cresson. .. On fait entrer les gens dans l'histoire-géographie pour changer leur regard, et montrer comment en garder le meilleur aux niveaux nutritionnel et gustatif».
Dans le livre Légumes des terroirs, histoire, vertus & mode d 'emploi, Daniel Vuillon et François Besancenot ont choisi trente légumes (ou duos de légumes proches). Pour chacun d'entre eux, ils apportent des informations culturelles, géographiques, historiques et botaniques afin de « comprendre pourquoi et comment ils sont arrivés jusqu'à nous ». Ils abordent le mode cultural, les variétés, l'aspect, indiquant comment les choisir, les conserver et les cuisiner « en sublimant leur goût ». Les qualités nutritives, ainsi que les conditions de travail des producteurs, ne sont pas oubliées. Les soixantes recettes proposées sont simples, à la portée du plus grand nombre, et portent une attention particulière au mode de cuisson.
Un livre sobre dans sa forme, illustré de quelques dessins en noir et blanc, dont les textes stimulent la curiosité et les papilles. Au cours de l'année à venir, nous y puiserons chaque mois des informations sur un légume de saison, et une recette pour le cuisiner.
Merci aux auteurs pour ce partage !
Savez-vous qu'il existe 300 000 variétés de haricots dans le monde ? Que l'endive, une variété de chicorée, était déjà cultivée à l'abri de la lumière dans l'Égypte antique ? Que le mot «brocoli » vient du latin bracchium, qui signifie branche ? Ou encore, que les fanes de radis se dégustent en potage ? Souvent traitées séparément, toutes les facettes de 30 légumes communs, sont ici réunies accompagnées de soixante recettes originales.
50 nuances de rose
Un peu d'histoire, un peu de vocabulaire et plus d'une cinquantaine de recettes pour cuisiner toutes les crevettes à différentes sauces. Poêlée, gratinée, en brochettes ou en vinaigrette... la crevette réserve bien des surprises.
Souvent traitées séparément, les trois facettes des légumes (origine, goût et santé} se trouvent ici réunies dans un ouvrage qui donne les clés nécessaires pour comprendre d'où viennent les légumes, leurs variétés, leurs bienfaits nutritionnels et culinaires mais aussi pour apprendre à les choisir, les conserver et les cuisiner afin d'en conserver toutes les vertus gustatives et nutritionnelles.
Cet ouvrage s'adresse à un public désireux d'approfondir ses connaissances sur le légume et son potentiel culinaire. Pour mettre en pratique tous ces savoirs : 60 recettes expliquées !
La saveur de l'assiette
Un géographe devenu cuisinier, un paysan devenu gardien de ses terres. Ensemble, ils signent
un livre de recettes qui parle goût, origine et qualité. À partir des légumes les plus courants.
Dans le sauté d'aubergines à l'origan, l'ail est mis trois minutes avant la fin de cuisson - « il garde ses qualités santé » La rafraîchissant concombre sera préféré « avec la peau qui contient de la vitamine K »- s'il est exempt de pesticides. Le radis, dépuratif, est riche en fibres et vitamine Bl. À la fois légume et fruit, la butternut n'aime pas être entreposée au sol. Quant
à l'artichaut, le Blanc hyérois ou le Violet de Provence, il fut expédié, primeur, en train vers Paris ou Londres, jusqu'aux années 60.
Connaître l'origine
En cuisine, on n'est loin ni de l'histoire, ni de la science. L'amitié entre François Besancenot et Daniel Vuillon a poussé sur un respect commun pour la terre.
L'une des évidences que les deux hommes portent en étendard. « Connaître l'origine de ce qu'on consomme, cela change tout.
Le terroir est la signature du goût, par la terre, clame Daniel Vuillon. La même variété de tomates ne donnera pas le même résultat, sur des sols différents. »
Chacun des deux auteurs du livre Légumes des terroirs a expérimenté un itinéraire singulier.
Docteur en géographie et petit-fils d'agriculteur, François Besancenot s'est mis à passer un CAP cuisine. « Le fil rouge de mon
parcours est l'éducation à l'environnement et à la santé. Aujourd'hui, j'enseigne en lycée professionnel confie-t-il avec gourmandise.
Pionnier des Amap en France (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), l'Ollioulais Daniel Vuillon a eu, lui
aussi, son déclic. Et quitté les étals de la grande distribution, pour des chemins inexplorés. « Dans les années 90, j'étais le seul à produire des variétés de tomates anciennes. »
Abstraction du sol ?
L'ouvrage fait la synthèse entre héritage de savoirs anciens et questions actuelles sur l'alimentation. « L'alimentation est responsable d'une grande partie des maladies, souligne Daniel Vuillon. Moi, je fabrique de la nourriture. Est-ce que je participe à bien nourrir, ou à mal-nourrir?»
François Besancenot veut « prouver par A + B que notre santé est liée à notre environnement. Or, trop de gens ne s'intéressent pas à la qualité environnementale ».
Il peut témoigner que « dans les écoles hôtelières, on n'apprend pas l'histoire des légumes. Ni leur géographie. Ni les caractéristiques essentielles pour qu'ils respectent la santé et l'environnement ».
Ce qui passe d'abord par la terre, « un sol vivant. Faire abstraction de ça, c'est déjà un peu fou », tonne Daniel Vuillon
« Le hors-sol est une impasse. Gustative, environnementale et de santé, poursuit-il. La fraise hors sol est boostée à la potasse pour avoir un goût sucré. Mais le sucre, ce n 'est pas le goût de la fraise. La plante est forcée, ses fruits sont obèses. »
Quid de leurs nutriments ?
« Dans un bon légume, tout est là, à disposition. Pas la peine de remplir des rayons de compléments alimentaires.»
Allant au bout de sa démarche, l'agriculteur va rois a mandaté un laboratoire pour mener « une grosse analyse sur [sa]
terre ». Le résultat est à la hauteur. « II ne manque rien, la terre est à l'équilibre. Le taux de matière organique est à 5,5 %, c'est très bon. »
Alliances et surprises
Les auteurs décrivent les alliances vertueuses entre légumineuses et féculents. « Elles existent sur les trois continents, on explique tout ça. Maïs-haricot, soja-riz, blé-pois chiches. Nos arrière-grands-parents savaient le faire. »
Il y a les mariages heureux à l'intérieur d'un repas, la grillade dorée s'équilibre grâce aux « légumes riches en antioxydants ».
Il y a la cuillère de miel dans la poêlée de poivrons à l'aigre doux (verts, ils sont riches en vitamine C, rouges ils gagnent en vitamine A, le mieux est de les marier). II y a les concombres sautés à la crème de romarin (cuits, si si, mais croquants) avec une sauce moutardée qui « crée un nouveau condiment, déguste François Besancenot. Encore une fois, en cuisson rapide, qui respecte le goût et la valeur nutritionnelle ».
Les légumes de saison « vont bien ensemble » et c'est en saison qu'ils sont le moins coûteux. Les 60 recettes sont volontairement simples. Naturellement goûteuses. Parfois surprenantes.
Quel beau marché, proposé ici par Daniel Vuillon, fondateur des Associations pour le maintien de l'agriculture paysanne Amap, et François Besancenot, géographe et cuisinier, cofondateur de l'association Santé-Goût-Terroir. Trente chapitres sont consacrés aux légumes, à travers leur intérêt gustatif, nutritionnel et culturel. Comment les choisir saison, mode cultural, variété et aspect et les préparer au travers de 60 recettes originales et commentées.
(Re )découvrir les légumes
Inutile d'espérer un de ces livres de cuisine chatoyants, avec des « photos Insta » à faire saliver les papilles.
L'ouvrage de François Besancenot et Daniel Vuillon se veut plutôt austère - textes serrés et dessins en noir et blanc. Mais ne vous y trompez pas, ce livre sur les « légumes de terroirs » se dévore. Grâce à leurs formations et parcours respectifs - le premier en géographie environnementale et développement durable, l'autre en agronomie et maraîchage - les auteurs explorent toutes les facettes des légumes (épinard, chou-fleur, céleri, poivron, courgette) que l'on croit connaître ... Quelle erreur! Dans ce livre érudit, que l'on feuillette ou que l'on déguste, le lecteur découvre une histoire, des variétés et des bienfaits nutritionnels insoupçonnés. Tomate cerise sur le gâteau : on y trouve aussi des recettes !
« Un légume donne le meilleur de lui-même dès lors qu'il est cultivé dans un sol, sous un climat et selon un mode cultural favorables. »
Daniel Vuillon, fondateur en France des AMAP (associations pour le maintien de l'agriculture paysanne), et François Besancenot, professeur en géographie, biogéographie et cuisinier, sont tous deux des passionnés de l'histoire et de la culture des légumes. Ils signent ici un livre qui passe par le menu une trentaine d'entre eux : betterave, butternut, fenouil, poivron, piment... On y apprend des anecdotes sur leur histoire, leurs variétés, mais aussi comment leur mode de production impacte leurs qualités gustatives et nutritionnelles.
Dans leur ouvrage Légumes des terroirs, les auteurs Daniel Vuillon, le fondateur des Amap, et François Besancenot, géographe et cuisinier, partagent leurs connaissances autour de trente légumes.Avec son savoir-faire d'agriculteur, le premier éclaire le lecteur sur le mode de culture et de conservation de ces fruits, bulbes, tubercules, tiges, gousses, etc. Le second dévoile ses préparations et recettes - une soixantaine au total pour sublimer chaque légume. II en ressort un livre très complet sur trente espèces potagères. Seul bémol : ce guide ne comporte pas une seule photo.
Interview Paris-Normandie Rédigé le Dimanche 7 mai 2023
Interview Paris-Normandie
3 questions à... Pierre-Brice Lebrun, auteur de livres de cuisine.
"Moelleuses et croustillantes"
Passionné de gastronomie, Pierre-Brice Lebrun est un auteur prolifique, en particulier dans la jolie collection des petits traités aux éditions du Sureau. Il a écrit sur la boulette, la choucroute, les pâtes, le pois chiche et bien évidemment sur les pommes de terre et les frites.
Pourquoi cette passion pour les frites?
«Je suis Belge et en Belgique la frite est culturelle, c'est plus qu'un plat. On la mange seule, pas en accompagnement comme en France, éventuellement on peut prendre un cervelas ou autre chose pour l'accompagner, mais c'est la frite d'abord. En Belgique, le vendredi soir c'est traditionnel, on mange des frites. Les hommes vont dans les friteries et les rapportent à la maison pour toute la famille. Et au-delà de la frite, il y a la pomme de terre. Ma grand-mère n'imaginait pas faire un repas sans pommes de terre, d'ailleurs elle ne disait pas "Viens-tu déjeuner ?''mais "Viens-tu manger des pommes de terre"? »
Comment faut-il cuire les frites ?
«Je suis un intégriste des frites et je distingue les pommes de terre frites, qui peuvent se faire avec n'importe quelle graisse, et les frites qui obéissent à un processus très précis. Pour faire de véritables frites, il faut les cuire une première fois pendant huit à neuf minutes dans un bain de graisse animale chauffé à 175° si l'on a une vraie friteuse, un peu plus avec une friteuse que l'on chauffe sur le gaz. Avant, traditionnellement, on prenait de la graisse de cheval, mais c'est introuvable aujourd'hui, alors on prend ce que l'on appelle en Belgique du blanc de boeuf, c'est-à-dire de la graisse. Ensuite, on laisse reposer les frites sur une grille pendant vingt minutes et l'on fait une deuxième cuisson dans un bain d'huile végétale. C'est grâce à ces deux cuissons que nous dégustons des frites à la fois moelleuses, croustillantes et pas trop grasses. Le premier bain cuit la frite, le repos de vingt minutes entre les deux cuissons permet aux frites de perdre leur graisse et le deuxième bain frit les pommes de terre. C'est tout un art. »
Quelle pomme de terre doit-on choisir pour faire des bonnes frites ?
«Pour faire de vraies frites belges, il faut prendre de la bintje. Depuis quelque temps en Belgique, on essaie de prendre des bintjes primeurs qui sont meilleures et on les coupe, on les met sous vide pour plus tard. La variété de la pomme de terre joue un rôle important et d'ailleurs sur la même variété, on a aussi des différences en fonction des saisons car les pommes de terre contiennent plus ou moins d'amidon ce qui a des conséquences importantes sur la cuisson. »
Souvent traitées séparément, les trois facettes des légumes (origine, goût et santé) se trouvent ici réunies dans un ouvrage qui donne les clés nécessaires pour comprendre d'où viennent les légumes, leurs variétés, leurs bienfaits nutritionnels et culinaires mais aussi pour apprendre à les choisir afin d'en conserver toutes les vertus, du terroir à l'assiette !
Comment choisir, conserver et cuisiner le légume pour qu'il donne le meilleur ? Comment faire pour qu'il soit à la fois bon pour l'environnement, le goût et la santé ? Cet ouvrage s'adresse à un public désireux d'approfondir ses connaissances sur le légume et son potentiel culinaire. Tous les amateurs de bons produits mais aussi les acteurs de l'agriculture, de la nutrition et de la gastronomie s'y retrouveront !
Ils trouveront dans ce livre un éclairage essentiel sur les modes de production, afin de pouvoir en parler autour d'eux, et surtout, savoir conserver et préparer le légume afin qu'il exprime toutes ses qualités gustatives et nutritionnelles. Et pour mettre en pratique tous ces savoirs : 60 recettes expliquées !
L'Est agricole et viticoleRédigé le Mercredi 16 novembre 2022
L'Est agricole et viticole
« Petit traité de la choucroute », grandes découvertes
Une lecture à faire friser les papilles.
"L'auteur Pierre-Brice Lebrun, choucroutier d'honneur de la Confrérie de la Choucroute, et le maître restaurateur Martin Fache, choucroutier garnisseur de la même association, ont relevé le défi de retracer la Route de la choucroute, dans un « Petit traité de la choucroute », paru aux éditions Le Sureau, en septembre. Près de 120 surprenantes recettes garnissent l'ouvrage
S'ils n'ont pu se passer de la recette de la choucroute garnie à l'alsacienne, les deux épicuriens que sont l'auteur Pierre-Brice Lebrun et le maître restaurateur alsacien Martin Fache , ont ratissé large. Leur ouvrage est... gargantuesque, tant les formules s'enchaînent et regorgent d'ingrédients divers et variés, issus de terroirs différents. Facile de rêver de montagnes de choucroutes, toutes plus savoureuses les unes que les autres, ainsi que de petits mets plus que raffinés : gougères à la choucroute, choucroute au champagne, choucroute en parmentier de canard (avec supplément foie gras), choucroute au combawa et carpaccio de noix de Saint-Jacques, galette croustillante de choucroute au céleri risotto, tartelette briochée et choucroute confite au miel, mirabelles et estragon…
Un régal
En parallèle, dure le suspense. Mais d'où vient la choucroute ? D'Attila le Hun ? Après avoir suivi ses traces (facile... derrière lui, l'herbe ne repousse pas !), on se perd. Pour mieux se retrouver. Les Celtes seraient à l'origine de la préparation : du chou cabus (ou chou pommé), râpé et saumuré, disposé en couches alternant sel et chou, bien tassées, qui fermente un mois durant, jusqu'à obtention de la choucroute crue ; choucroute crue dont on fait... ce que l'on veut, comme le démontrent les recettes !Riche en vitamine C et en acide lactique, la choucroute permettait aux grands navigateurs, dont James Cook, de lutter contre le scorbut qui pouvait toucher l'équipage, pendant les longues traversées. Les auteurs en profitent aussi pour renseigner leurs lecteurs sur l'invention de la bière pils, au milieu du XIXe siècle, en Tchéquie, ou l'origine des brasseries parisiennes, une vingtaine d'années plus tard. L'érudition peut paraître rébarbative, d'entrée de jeu, mais les surprises et les anecdotes, les bons plans et les astuces, ainsi que d'humoristiques découvertes dopent le plaisir de lire. L'appétit vient en mangeant. Ainsi, apprend-on que la très longue saucisse fumée alsacienne s'appelle männerstolz... littéralement fierté de l'homme. Sur ces bonnes paroles, e Güeter !
Paris-NormandieRédigé le Dimanche 13 novembre 2022
Paris-Normandie
Pierre-Brice Lebrun, déjà auteur de nombreux ouvrages dans la jolie collection des « petits traités » aux éditions du Sureau, vient de publier un livre indispensable pour tous les amateurs de choucroute. Cette fois, il s'est fait accompagné de Martin Fache, maître restaurateur et surtout « choucroutier garnisseur de la confrérie de la choucroute ». On y trouve énormément de recettes souvent très originales qui pour certaines déclinent les choucroutes garnies de viande ou de poissons à toutes les modes et pour d'autres utilisent le chou de la choucroute. II y a ainsi ses recettes de tartes et de quiches à la choucroute, des gougères et même des cocktails qui donnent envie d'essayer. Mais la quintessence du livre est dans le récit qui accompagne les recettes. Pierre-Brice Lebrun nous fait voyager dans l'histoire et les légendes autour de la chou croute avec malice et humour. Un ouvrage à déguster sans modération.
L'ancien restaurateur munstérien Martin Fache a publié le 9 septembre dernier un Petit traité de la choucroute coécrit avec son ami le chroniqueur gastronomique Pierre-Brice Lebrun.
Plus qu'un livre de recettes, une ode à une spécialité qui ne se résume pas à la traditionnelle choucroute garnie.
Les plus chauvins diront que la choucroute vient d'Alsace et que c'est garnie qu'elle est la meilleure. Pierre Brice Lebrun et Martin Fache, eux, ont fait le pari de décliner ce chou fermenté tant aimé des Alsaciens sous
toutes ses formes.
C'est lors d'un séjour alsacien que le premier, chroniqueur gastronomique franco-belge auteur de plusieurs « petits traités » gourmands, a l'idée du livre. Venu manger une choucroute « traditionnelle », il fait une découverte qu'il partage dans la préface de l'ouvrage : « Eh bien non,
Madame, Monsieur, cher enfant, la choucroute ne se mange pas forcément avec de la saucisse, du jarret et de la poitrine fumée ! » Qui d'autre
alors pour coécrire ce livre que Martin Fache, maître restaurateur et ancien propriétaire du restaurant L'Agneau d'or à Munster ?
Ensemble, c'est plus d'une centaine de recettes qu'ils vont rassembler dans un seul et même recueil.
Ne nous méprenons pas. Le Petit traité de la choucroute est plus qu'un simple livre de recettes. Au fil des pages, Pierre-Brice Lebrun retrace l'histoire de la choucroute depuis ses origines à partir d'archives et de recherches documentées. Martin Fache s'est occupé de rassembler les recettes : « La plupart sont les miennes, mais j'ai aussi des recettes d'amis ou de chefs étoilés comme celle du pain à la choucroute de Jean-Claude IItis, meilleur ouvrier de France », explique-t-il.
La choucroute, de l'apéritif au dessert
Les recettes ont été soigneusement testées avant d'avoir leur place dans l'ouvrage. « La famille et les amis étaient mes cobayes le week-end. II y a eu des ratés et certaines recettes de très grands chefs ne figurent mal
heureusement pas dans le livre car elles sont trop compliquées à réaliser pour le grand public ».
Ici, quand on parle de choucroute, on parle du chou fermenté dans une saumure et non du plat. Sous cette forme, elle peut se décliner de mille
et une manières. Elle peut au tant être mangée en gougère en apéritif qu'en crème brûlée en dessert en passant par un hot-dog de Noël à la choucroute en guise de plat de résistance distance accompagné de son chutney de canneberges. La recette préférée de Martin Fache ? Le gratin de choucroute au munster et au lard paysan.
« La choucroute n'est pas un plat en soi mais un légume qui se décline. Parfois, il faut sa voir s'éloigner d'une recette pour explorer avec ce qu'on a dans le frigo », sourit le chef cuisinier, désormais retraité.
À vos fourneaux, il ne vous reste plus qu'à percer tous les secrets de la choucroute. En tout cas, la petite fille de Martin Fache, à peine âgée de 10 mois, est déjà convaincue.
L'auteur montais d'origine belge Pierre-Brice Lebrun s'installera samedi à la charcuterie « Le Cochon à plume » pour promouvoir son dernier « Petit Traité » sur ce chou râpé saumuré alsacien
Pierre-Brice Lebrun est auteur conférencier, chroniqueur sur Radio MDM, d'origine belge (de Liège) et « montois de naissance depuis
douze ans », comme il se revendique. Il Vient de publier son dernier ouvrage, « Petit Traité de la choucroute » aux Éditions Le Sureau, avec un complice, Martin Fache, maître restaurateur alsacien. Ce gourmand de bons mots, de bonnes choses et de bonnes histoires était, le
week-end dernier, invité invité au saIon Mont2Livres.
(…)
D'abord entendons-nous bien, qu'est-ce que la choucroute ?
C'est un chou, le chou cabus, râpé et saumuré. 10 centimètres de chou, du sel, chou, sel, chou sel, on tasse le plus possible, et au bout d'un mois on a de la choucroute crue. À partir de là, on en fait ce qu'on veut.
Et en bocal, fermé, ça se conserve très bien. James Cook a fait le tour du monde avec, pour lutter contre le scorbut. Cela a même été inventé pour cela, c'est un mode de conservation.
Pourquoi un petit traités sur le sujet ?
J'aime énormément la choucroute. Je l'ai découverte en Alsace, et autrement qu'avec la choucroute royale (au moins cinq spécialités charcutières) ou garnie (moins de cinq) : en tarte, en soupe, en tourte. Ça m'a passionné. La choucroute, on peut en faire ce qu'on veut
en légume cru ou cuit au cidre, au vin, au champagne ou à la
bière. Après on y met, au choix, du porc, du canard, du foie gras, de la volaille ou du poisson bien sûr, c'est même sûrement l'origine de la choucroute. Les premières ont sans doute été au poisson du Rhin, probablement arrivées en Alsace par ce fleuve, et elle est devenue
une tradition locale. Comme le cassoulet et le couscous, elle s'est développée ensuite à Paris avec les brasseries.
Ce n'est pas le premier sujet culinaire auquel vous vous attaquez. Parlez-nous de ces précédents ouvrages…
Il y a eu cinq autres « Petits Traités » avant, sur les pâtes, le camembert,
la boulette, la pomme de terre et la frite, et le pois chiche. En fait ça fait dix ans que je dois en faire un pour mon éditeur sur la saucisse, l'andouille et l'andouillette, sauf que c'est un boulot de dingue.
Alors pour patienter, j'en fais d'autres ! Je pars toujours de la légende, là d'où vient la choucroute - en Alsace par exemple, on raconte que c'est
Attila, le roi des Huns, qui est arrivé avec des tonneaux de choucroute et qui a perdu une bataille à Troyes-, pour revenir à la réalité. En l'occurrence, une origine plutôt celte.
Avez-vous goûté toutes les 120 recettes de la choucroute?
Non, parce que c'est Martin Fache, aujourd'hui retraité, qui avait le restaurant L'Agneau d'or, à Munster, qui les a faites.
Alors que dans les autres petits traités, non seulement je les avais goûtées, mais surtout faites et parfois plusieurs fois. Ça veut dire que pour la famille, le « Petit Traité sur le pois chiche » a été compliqué à supporter. Alors que le « Petit Traité des pâtes » est mieux passé. Pour la choucroute, je ne l'aurais pas fait tout seul. Ça demande beaucoup de compétences, pas dans la préparation mais dans la création des recettes. Il m'aurait fallu énormément de recherches qui m'auraient dissuadé. Mais on s'est amusé ensemble, avec Martin, à déshydrater de la choucroute, pour la réduire en poudre. Ça fait une épice qu'on met sur le poisson, c'est à tomber. La choucroute est classée dans les goûts umami, donc quand on en met sur un autre aliment, ça rend le goût plus sympa.
lI y a même des recettes de desserts…
Oui, on peut faire des brownies, de la pannacotta, ou à l'inverse en apéro, en cocktail, avec du jus de choucroute. Si on parle de la choucroute crue, elle perd complètement le goût qu'on imagine quand on parle d'une choucroute cuite avec de l'alcool et des épices, le genièvre principalement. Si vous enlevez ça, le chou va très bien avec tout ce qui est sucré ou acidulé, et on peut en faire ce qu'on veut. C'est un terrain de jeu.
Dans son 21e ouvrage sorti cette année, le philosophe Aliocha Wald Lasowski évoque un sujet d'actualité qui est encore sensible, la crise sanitaire du Covid-19. Un livre invitant à se questionner.
Avouez que quand vous voyez le mot « virus » associé à « corona » vous avez tendance à voir rouge car ce satané mot qui il y a encore deux ans ne faisait pas partie de notre vocabulaire, est entré en mars 2020 dans notre quotidien pour ne plus en sortir …
Alors aujourd'hui à l'heure de la 7e vague dont on ne comptera bientôt plus les numéros, il faut se rendre à l'évidence : le Covid-19 fait partie de nos vies. Il est donc essentiel, avec le recul de ces deux années de pandémie, de mettre les choses en perspective et de se poser cet été avec en main le petit opuscule du philosophe Aliocha Wald Lasowski, qui signe là son 21e livre. Si, si, on vous le conseille pour la plage ou le jardin. Avec moins de 160 pages, pas de risque d'alourdir les bagages.
Pour tous ceux qui ont la mémoire courte
« Ce livre se veut un outil de questionnement au croisement de l'anthropologie médicale, de l'expérimentation philosophique et de l'actualité politique», annonce son auteur.
Après un utile retour sur les débuts factuels de la pandémie et l'inquiétude doublée d'effroi qui habita nos 55 jours de confinement qui commencèrent dans la sidération, l'auteur rappelle que 5,5 millions de personnes sont mortes du Covid dans le monde (chiffres de décembre 2021) et 122 000 en France.
Ceci posé, cet ouvrage donne les moyens de la réflexion sur tous les sujets de société qui ont été bouleversés par le coronavirus. De la restriction de la démocratie à la question sanitaire de la crise en passant par notre regard sur la maladie et l'émergence d'un « biopouvoir » défini comme « l'emprise du pouvoir sur les corps ».
Sans Aliocha Wald Lasowski, aurions-nous songé à Sartre pour éclairer notre angoisse existentielle et nos peurs légitimes, à Kant pour analyser les effets du « rester à la maison » ? Aurions-nous songé à Freud pour réfléchir à notre liberté versus notre sécurité ainsi qu'au devenir de notre civilisation ou bien encore à Nietzsche pour méditer sur la fragilité de la vie ? Quant au sentiment de l'absurde que nous n'avions jamais tant ressenti, c'est à Camus et à son mythe de Sisyphe que fait référence l'auteur tout en convoquant aussi la peinture où le sentiment d'irréel traverse les œuvres de Chirico, Hopper, Munch, ou Bocklin.
Le tempo du virus
L'idée de « rythmovirus » que propose Aliocha Wald Lasowski, lui-même musicien, est en soi visionnaire puisque ce virus affirme depuis deux ans sa sérialité et son retour sur la scène tel un leitmotiv dont la ritournelle serait reconnaissable mais à chaque fois différente. Puisque « le rythme de l'épidémie questionne le rythme de nos vies» comme le souligne Aliocha Wald Lasowski, alors pourra t-on suivre le tempo du virus?
Comment repenser de nouvelles politiques du travail, de la santé et de l'éducation ? À travers ce court essai, l'auteur analyse l'attitude de l'homme face à une crise inédite et nous donne quelques clefs pour mieux comprendre les fondements de nos réactions face aux interdits nés d'une violence sanitaire doublée d'une violence sociale. « Dans la société techno-industrielle et techno-numérique, les rapports de l'homme au corps ont un caractère politique » nous rappelle Aliocha Wald Lasowski. Le philosophe allemand Hans Jonas, précurseur d'une éthique de l'environnement, apporte quant à lui une réponse sur les capacités d'adaptation qu'il nous faut développer et qu'il énonce dans le principe de responsabilité, « La précaution, la préservation, l'autolimitation et la décroissance ».
Voilà qui sonne étonnamment juste en ce début du XXIe siècle.
L'humanité magazineRédigé le Jeudi 28 juillet 2022
L'humanité magazine
La courgette, un légume peu gourmand et dénué de goût ? Au travers de 80 recettes piochant entre classicisme et imagination, la journaliste culinaire Béatrice Vigot-Lagandré a cherché à démontrer toute la valeur de ce légume-fruit à la fois économique et bon pour la santé.
Interview d'Aliocha Wald Lasowski dans Actualité Juive à propos de son ouvrage Serial Virus :
Aliocha Wald Lasowski : « Le virus a aiguisé notre sentiment de finitude »
Le philosophe Aliocha Wald Lasowski signe un passionnant essai, Serial Virus, qui décrypte la longue crise pandémique traversée par l'humanité.
Actualité Juive - Votre essai est une réflexion de fond sur la crise épidémique liée au coronavirus. « Nous vivons à l'âge de la « pharmacodynamie industrielle » y écrivez-vous, en allusion aux vaccins contre le COVID-19. Qu'est-ce que cela signifie?
Aliocha Wald Lasowski : Face au Covid-19, l'impatience de guérison immédiate, légitime du point de vue humain, a relancé la frénésie pharmacologique, liée à l'angoisse psychique, dans un monde de l'hyper-industrialisation. La médecine agit autant sur le corps individuel que collectif. La santé est le projet d'une société : organe, organisme, organisation. Tout est lié. Dans le contexte actuel, où la fabrication industrielle des vaccins est un enjeu mondial, la santé concerne la "biosécurité" de la société et de la population. Plus que jamais, aujourd'hui, nous prenons conscience que la médecine est un espace de construction du social et du médical mêlés. D'où l'enjeu politique et culturel dans Serial Virus.
Pourquoi la crise pandémique que nous traversons depuis plus de deux ans doit-elle aboutir à réinventer ce que vous nommez « la Relation » ?
A.W.L. : La maladie n'est pas seulement un phénomène biologique ou une infection naturelle, mais avant tout un rapport au corps, au culturel et à l'éthique. La santé est sociale. Et le lien humain est aujourd'hui à réinventer. Le « Serial Virus » dont je parle impose son tempo aux échanges, réduits au contact contrarié à distance. Comment penser la politique des relations en temps de pandémie ? L'idée principale du livre est d'éclairer le sentiment de finitude ressenti par l'être humain, dont la vision du monde est affectée par la pandémie. Et le confinement, vécu par 4,6 milliards de personnes, fut l'expérience d'un huis clos existentiel, qui a bouleversé leur vie.
Allons-nous vers un ralentissement de la mondialisation ?
A.W.L. : Dans toutes les sphères de la vie, de l'intime au global, du privé au social, la propagation de l'épidémie a sidéré par l'intensité de sa vitesse. Le coronavirus oblige à penser les dimensions de vitesse et de lenteur, d'accélération et de ralentissement de nos comportements. Comme il arrive que la démocratie soit elle-même prise de vitesse par les populismes, la société a été surprise par la fulgurance de la pandémie. Face au virus ou, vous avez raison, face au phénomène de mondialisation, la politique doit trouver une autre cadence. ll s'agit d'inventer une allure nouvelle, pour ne pas sombrer dans l'illusion consommatrice et l'artifice sociétal. Gouverner, c'est un défi., celui de rythmiciser l'espace public de la cité.
Vous revisitez Freud. Pourquoi ses thèses retrouvent-elles selon vous une actualité ?
A.W.L.: En plein krach boursier, Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, analyse la crise économique internationale de 1929 : L'Avenir d'une illusion tente de comprendre la société de son temps, et Malaise dans la civilisation. décrypte la névrose sociale et la pathologie collective du monde moderne. Le dilemme entre sécurité et liberté, au coeur du psychisme humain, est actuel. On le voit avec l'explosion de violence lors de la pandémie.
Combien d'agressions contre les services de médecine ? Masques volés, blouses arrachées, infirmières agressées... Face à la mort et à l'épidémie, la civilisation devient le lieu où se joue, dans une folle gigantomachie, la lutte entre Éros et Thanatos, entre pulsion de vitalité et pulsion de destruction. La civilisation a pour enjeu, la lutte vitale de l'espèce humaine, conclut Freud, plutôt pessimiste sur notre avenir !
Quid de l'émancipation dans ce contexte?
A.W.L. : Si Serial Virus partage le pessimisme freudien, Penser l'émancipation, un dialogue avec Jacques Rancière (éditions de L'Aube), esquisse des solutions d'espoir. D'autres possibilités de penser et de faire, de nouvelles manières d'être ensemble, sont envisageables. Rancière utilise l'expression« capacité de n'importe qui». Cette capacité, qui se prouve par l'exercice et le faire, permettrait d'améliorer la vie en démocratie. C'est une étape décisive pour imaginer le monde de demain.
La Presse bisontineRédigé le Mercredi 15 décembre 2021
La Presse bisontine
L'ouvrage d'Éric Monnin retrace par l'image les victoires et les désarrois des J.O. d'Hiver depuis Chamonix en 1924.
Vice-Président de l'Université de Franche-Comté à l'Olympisme et directeur du Centre d'études et de recherches olympiques universitaires (C.E.R.O.U.), le Bisontin Éric Monnin publie De Chamonix à Beijing, un siècle d'olympisme. La sortie de l'ouvrage résonne avec l'actualité, "car c'est la première fois que l'on va assister à un boycott diplomatique lors de ces prochains Jeux (à Pékin du 4 février au 20 février)" témoigne l'auteur. "Au moins, et c'est la première fois, on ne prend pas les athlètes en otage car n'est pas à eux de résoudre les problèmes."
Le chercheur - qui commentera la cérémonie d'ouverture et de clôture des J.O. pour la chaîne Eurosport - a souhaité dans son livre préfacé par Thomas Bach, le président du Comité international olympique (C.I.O.), retracer l'évolution des Jeux dans un ouvrage richement illustré de 200 photographies ou images d'affiche, 42 tableaux analytiques et 24 chapitres. Il explique comment Pierre de Coubertin est parvenu à convaincre les pays du Nord (les Scandinaves) de s'associer aux Jeux d'hiver. A l'heure de l'immédiateté, Éric Monnin réhabilite d'anciens champions, les rappelle à nos bons souvenirs dans cet ouvrage. Il met l'accent sur les victoires ou les records légendaires, mais aussi en précisant les enjeux des compétitions, le bonheur ou le désarroi des athlètes, Éric Monnin décrit chaque olympiade dans toute sa richesse humaine et sportive. La Chine va-t-elle truster tous les podiums en février 2022 chez elle? "Elle peut se positionner comme le leader mondial des sports d'hiver non pas sur le nombre de médailles mais sur ses équipements (N.D.L.R.: 742 stations de ski et 596 patinoires)" répond l'universitaire. Ce bel ouvrage conviendra aussi bien à un passionné de sport qu'à un historien ou un curieux.
Avis FNAC d'Alix - Forum des hallesRédigé le Lundi 13 décembre 2021
Avis FNAC d'Alix - Forum des halles
Magnifique ouvrage sur le thé, à s'offrir, à offrir. Histoire, géographie, gastronomie, recettes, sans oublier un superbe choix d'illustrations, cet ouvrage est vraiment très complet. #lespetitsmotsdanslesplats.
Quotidien Présent, article de François BergeronRédigé le Samedi 27 novembre 2021
Quotidien Présent, article de François Bergeron
Celtitudes
Cela fait 20 ans que Pierre Gastal, ancien professeur d'histoire, travaille sur la langue gauloise, sur les racines celtiques de la langue française.
Il avait publié il y a quelques années un dictionnaire gaulois-français, dont l'usage pratique est certes limité - peu de gens pratiquent le gaulois (sans doute personne, et ne parlons même pas de l'accent!) et il n'y a rien à traduire, faute d'écrits gaulois - mais qui a le mérite de nous permettre d'apprécier l'ampleur de racines celtiques de notre langue. Cette prise de conscience n'est pas neutre. Gastal cite Vaclav Havel: « Tout pays, tout dirigeant qui brûle ne serait-ce qu'un peu de sa culture porte un coup à la société tout entière. » En ces temps de franglais et de wokisme (pratiqués certes par une frange minuscule de gens, mais à visées totalitaires), il est bon de se rappeler cette formule de l'ancien président tchèque, qui avait connu, lui, le totalitarisme communiste. Bien entendu l'arabe a aussi alimenté la langue française, mais beaucoup plus tardivement, et, n'en déplaise aux adeptes du multiculturalisme à tous crins, dans des proportions bien plus modestes.
L'auteur nous rappelle que « les mots sont la première histoire d'un peuple », et que l'histoire de France commence donc là. Car la langue celte, puis sa transcription en caractères grecs ou étrusques vers le IVe siècle av. J.-C., — et ensuite en latin, ont contribué à une mémorisation du passé et à sa transmission, nous explique Pierre Gastal.
Le latin « par snobisme ou opportunisme »
La première partie de l'ouvrage Nos racines celtiques répond aux nombreuses énigmes que pose cette langue. Et la question qui vient d'abord à l'esprit est celle-ci : pourquoi la langue gauloise a-t-elle disparu ? Parce que l'enseignement des druides fut interdit par les empereurs Tibère puis Claude. Parce que le latin était devenu, dans la Gaule colonisée, la langue des affaires, de l'administration, de la politique et de l'armée. Parce que, « par snobisme ou opportunisme », nous dit Pierre Gastal, les Gaulois se romanisèrent en quelques générations: en quatre générations seulement, révèlent par exemple les inscriptions de l'arc de triomphe de Saintes, qui mentionnent l'ascendance de son constructeur d'origine gauloise, et l'évolution des patronyme a partie du livre correspondant à l'exacte définition d'un dictionnaire nous montre que notre langue ne tire pas son origine essentielle du celte, mais du latin. Cependant beaucoup de mots celtes ont été latinisés, et de ce fait l'influence celte sur notre langue est très large, même si elle est parfois indirecte.
Il y a aussi des mots courants de la langue française qui proviennent directement du celte comme le mot ardu (élevé, pentu), qui a pris Je sens de« difficile», en français ; ou encore le mot bassos (inférieur), qui est devenu « bas», et bien évidemment des mots comme auroch, barde, braies, druide ou vergobret.
Les noms de lieux, de villages, de paysages de notre pays-ce que l'on appelle les toponymes sont le plus souvent d'origine gauloise, il en est de même pour beaucoup de noms propres. Pour le constater, il faut se reporter à un autre ouvrage du même auteur : Noms de lieux de l'espace français, paru pendant le confinement. Ajoutez à ces noms gaulois les noms d'origine romaine et ceux d'origine chrétienne (noms de saints, pour les villes, les lieux-dits, les points caractéristiques d'un paysage), et vous couvrez à peu près le champ de la toponymie française.
Renouer avec nos racines
Quelques exemples ? Brive, qui vient du celte briva (le pont), Lyon, du celte lug (la lumière), bun, du gaulois duno (bourg fortifié), Chambon, du gaulois cambo, (courbe ou méandre), etc.
Trouver les racines de nos mots, c'est renouer avec les racines du peuple que nous formons. Et ceux que passionne la langue française, et, au-delà, l'origine des mots - et il y en a beaucoup parmi nos lecteurs -, apprécieront ces deux ouvrages faits certes pour des érudits. Mais nos lecteurs le sont bien souvent.
Le pâté fait recette avec Marie-France Bertaud
Challans - La romancière, connue pour ses livres et son blog de cuisine, ravive nos madeleines de Proust. Son Petit traité du pâté est à savourer, à la lecture et à table.
1. Parce qu'il ne s'agit pas d'un simple livre de cuisine.
Pas de photos des plats, pas de listes d'ingrédients introuvables, pas de recettes en surnombre comme dans beaucoup de livres de cuisine. « Dans tout ce qui est publié, Il n'y a pas que du bon. Sans compter ce que l'on trouve sur Internet, fait fort justement remarquer Marie-France Bertrand. Il faut vraiment faire un tri. » La collection des Petits traités « se lit en même temps qu'elle se déguste ». On y trouve des références historiques ou des anecdotes, en introduction aux recettes. Le tout, traité toujours avec humour. Les livres, de petite taille, se glissent aussi bien dans un sac à main que dans le tiroir de la table de chevet. Des petits dessins monochromes et une mise en page sur papier brut leur donnent un côté suranné.
2. Parce que la plume de Marie-France Bertaud est un délice.
À n'en pas douter, Marie-France Bertaud a du talent. Ses romans Les Amants de la rivière rouge, en 2019, puis Le tourbillon des illusions, début 2021, ont rencontré un beau succès. Son Petit traité du pâté profite bien sûr de sa plume légère, usant de fins jeux de mots. L'autrice est également bosseuse, « Je ne choisis pas la facilité avec cette collection, avoue t-elle. Le livre m'a demandé un gros travail de recherches, dans des ouvrages ou sur lnternet, autant pour les introductions que les recettes.
3. Parce qu'on y trouve des recettes inédites
Pâtés, terrines, rillettes ; avec ou sans cuisson ; traditionnelles, régionales ou étrangères ; avec ou sans viande ; simples ou plus élaborées… Des 57 recettes proposées par Marie- France Bertaud, environ la moitié sont de sa création. « Je ne veux pas d'un livre écrit par les autres, explique-t-elle. Si tout le monde donne sa recette, c'est trop simple. » Alors, elle a mitonné, mijoté, concocté, terriné chez elle, durant le confinement. Puis elle a testé sur ses amis, la famille. Des cuisiniers lui ont également offert quelques recettes, comme Olivier Helibert, charcutier en Bretagne, ou encore Sylvain Bourmaud, chef du restaurant Calllebolles, à Challans. « Les recettes sont faites pour être transmises, estime-t-elle. C'est du partage, on ne doit pas les garder pour soi. »
4. Parce que rien que l'intitulé des recettes nous interpelle.
On a tous en mémoire une terrine. madeleine de Proust qui restera comme « les rillettes de mamie » ou « le pâté de lapin de maman Lulu », Marie-France Bertaud nous fait découvrir, aujourd'hui, la terrine brûle-pif au rhum et fruits rouges, les rillettes de compète de mon poteau Julot le maquereau, le pâté en croûte coin-coin iodé de Sylvain, le petit potiron et ron et ron aux champignons et noisettes, ou encore les rillettes de bulots à l'andouille ou les plerogi aux myrtilles du général Dourakine.
Merci le retour des jours gris et pluvieux car voici venu le temps du bon vieux hachoir en fonte d'aluminium avec sa manivelle et sa molette qui permet de le fixer à la table de la cuisine. C'est beaucoup plus qu'une antiquité, qu'une relique, qu'un moulin à histoires, c'est le font baptismal d'une nourriture fondamentale, essentielle : le pâté. Nous, on vous le dit : s'il n'existait pas, la vie ne vaudrait sans doute pas le coup d'être becquetée.
On peut se passer de beaucoup de choses dans la gamelle (caviar, champagne, chocolat, oui, même le chocolat...) mais pas de pâté. Sans lui, pas de tartine de minuit à la fenêtre des hauts plateaux parisiens, pas de mâchon de 10 heures avec un gorgeon de blanc («Le vin est un liquide rouge sauf le matin quand il est blanc», dixit le poète Charles Cros), pas d'entrée, ni de hors-d'oeuvre dans le «menu du jour» qui ne vous coûte pas une blinde ; pas de quatre-heures entre deux stères de bois à rentrer pour la Godin d'hiver ; pas de dînette gourmande avec une rougette parfumée par l'échalote ciselée.
Dépucelage culinaire
Ainsi le pâté est de tous les instants du mektoub. En traversée solitaire comme en bande d'aminches et en duo fripon. Alors quand reviennent le temps de la buée sur les vitres de la cambuse et des premières gelées blanches, on convoque le hachoir et le cochon comme si c'était la toute première fois, quand on eut le droit de tourner manivelle. Avec un mélange d'appréhension et d'émotion digne d'un premier rendez-vous. Tous les ans, on revit le même dépucelage culinaire. Tout remonte : la ruelle humide et froide conduisant au marché couvert où l'on achetait les ingrédients de la terrine familiale ; le hachoir que l'on remontait de la cave dans son torchon gras d'huile de table pour éviter la rouille ; le petit surin pour éplucher les aulx ; les parfums de la gnôle et des quatre-épices. Et puis la chair crue du pâté qu'il fallait goûter pour vérifier l'assaisonnement avant de la mettre dans la terrine et de la cuire au bain-marie dans le four.
Madeleine de Proust
«Les parfums du pâté de campagne sont ma madeleine de Proust», écrit Marie-France Bertaud dans son Petit Traité du pâté (1), à qui l'on doit déjà un délicieux Petit Traité du haricot (2). Courrez acheter ventre à terre les deux tant ces livres nourris de savoirs et de goûts se révèlent indispensables aux fourneaux comme dans la bibliothèque gastronomique. Marie-France Bertaud explore toutes les formes du pâté dont l'histoire est aussi longue et riche que la sublime recette de «l'oreiller de la belle Aurore», véritable monument patrimonial dédié aux farcissures giboyeuses d'automne. Marie-France Bertaud nous entraîne ainsi dans l'Antiquité quand «l'empereur romain Néron raffolait du pâté de foie de gélinotte, qu'il servait lors de ses banquets démesurés. Dans le De re coquinaria d'Apicius, au IVe siècle, on peut lire la recette d'un foie gras gavé aux figues (jecur ficatum), émincé avec un roseau, trempé avec du garum, pilé avec du poivre, de la livèche et deux baies de laurier, puis grillé une fois qu'il est entouré d'une crépine».
William Shakespeare
L'histoire du pâté est loin d'être un long fleuve tranquille sur lequel vogueraient les terrines. Dans son chapitre «Amour, gloire et pâté», Marie-France Bertaud nous conte un épisode saignant : «Soyons gores pour commencer et entrons de plain-pied dans la mythologie grecque, peu avare de récits transgressifs sur le cannibalisme et la sexualité. Ce thème, William Shakespeare (1564-1616) s'en est emparé pour l'explorer dans sa tragédie Titus Andronicus ou la Très Lamentable Tragédie romaine de Titus Andronicus. Il faut avoir le coeur bien accroché car on assiste à un banquet particulièrement sanglant au cours duquel Tamora, reine des Goths puis impératrice, et Saturninus, l'empereur, festoient d'un pâté fait de la chair et du sang des propres enfants de la reine Tamora, sacrifiés auparavant par le général romain Titus et sa fille Lavinia. Cette dernière se venge ainsi de son viol et de ses mutilations, mais elle sera aussi sacrifiée ensuite par son père !» Foin de massacres au hachoir dans les recettes du Petit Traité du pâté mais une évidence rappelée par son autrice : «Le pâté est consensuel. Tout le monde s'accorde pour lui trouver toutes les qualités.» Il y en a pour tous les goûts dans ce bouquin généreux et lumineux : du «pâté d'ermite aux noix du Périgord» (vegan) aux «rillettes de joue de porc à la Kriek» en passant par la «terrine de chabichou du Poitou aux échalotes confites» et les «petits pâtés de Pézenas».
Ce week-end, tentez donc la «terrine de campagne familiale» de Marie-France Bertaud.
Il vous faut : 400 g de gorge de porc ; 300 g d'échine de porc ; 300 g de foie de porc ; 4 gousses d'ail hachées ; 3 oignons ciselés ; un bouquet de persil haché ; 10 cl de crème épaisse ; 3 oeufs ; 5 cl de cognac ; 2 cuillères à café de sel (maximum 20 g au kilo) ; 1 cuillère à café de poivre noir ; 1 cuillère à café de quatre-épices ; 3 feuilles de laurier ; 1 branche de thym ; une barde de lard.
Coupez grossièrement les viandes en morceaux et passez-les au hachoir à grille fine. Réunissez-les dans un grand saladier avec le persil, les gousses d'ail, les oignons, la crème, les oeufs, le cognac, le sel et les épices. Amalgamez à la main le tout avec soin.
Disposez la moitié de la barde dans le fond de la terrine et couvrez avec la préparation. Posez dessus les feuilles de laurier, la branche de thym et couvrez en croisillons avec le reste de barde de lard découpé en lanières larges.
Faites cuire au bain-marie à four préchauffé 180 degrés pendant deux heures. Laissez la terrine reposer au minimum une journée avant de la consommer. Elle sera encore meilleure après deux jours.
Marie-France Bertaud conseille de déguster sa terrine avec un «vin rouge AOC Fiefs vendéens Mareuil cépage : négrette».
Deux ostéopathes vous invitent à revoir vos postures à chevalRédigé le Mercredi 3 novembre 2021
Deux ostéopathes vous invitent à revoir vos postures à cheval
Que le cavalier classique en couverture de cet ouvrage ne rebute pas les cowgirls ou cowboys les plus à cheval sur la tradition western ! Ce qui compte ici ce sont les postures, les bons gestes à acquérir, les positions à corriger. Bref, c'est ce qui se passe à l'intérieur des corps, celui du cheval et celui de la cavalière ou du cavalier.
Frédéric Brigaud et Joséphine Lyon, les auteurs, sont tous les deux ostéopathes. Leur objectif est de partager leurs connaissances pour donner au lecteur les moyens d'interagir efficacement avec sa monture en toute situation, comprendre la gestuelle à mettre en oeuvre afin d'optimiser la relation cavalier/cheval mais aussi de préserver son corps et celui de sa monture, en connaissant ses limites. Au final que chacun y gagne en confort donc en plaisir et en performance.
Voilà un bouquin sympa qui a l'énorme avantage d'être disponible en papier. Ou, tout de suite, en PDF (...et donc lisible sur un Mac ou un iPad).
Que les choses soient claires, je ne suis pas un fan des typos de Roger Excoffon pour la bonne raison que je ne les connaissais pas en détail, pas réellement séduit par leur graphie, leur architecture. Mais le gros apport d'un tel bouquin est de faire tomber tous les a priori...
C'est en discutant avec Brice You qui est un fanatique intégral de ce typographe que j'ai commencé à jeter un oeil sur ces typos. C'est Brice à nouveau qui m'avait signalé le premier livre en PDF de David Rault, Guide pratique de choix typographique (voir cette chronique sur urbanbike) qui m'a permis de mieux cerner le personnage parmi tant d'autres créateurs.
Aujourd'hui, je ne suis pas encore passé à l'acte (utiliser du Excoffon dans mes propres missions) mais, à tout le moins, je le découvre plus encore et la sortie de ce livre, Roger Excoffon, Le gentleman de la typographie, vient agréablement compléter le peu que je savais sur ce personnage.
Ce bouquin a une singularité, celle de faire parler pas mal de personnes qui l'ont connu dont Yves Perrousseaux (qui vient juste de le rejoindre pour, je leur souhaite, continuer leurs longues discussions), Robert Massin et bien d'autres.
D'ailleurs, Jean-François Porchez écrit exactement, je le confesse, ma perception d'il y a encore quelques mois...!
À mes débuts, alors étudiant, durant la fin des années 1980, les Mistral, Banco et Choc étaient dans le panier des alphabets ringards qu'il ne fallait pas employer pour autre chose que de s'amuser à reproduire la vitrine provinciale d'une boucherie, d'un boulanger ou d'un coiffeur. C'était en tout cas le message des graphistes en vue de l'époque, des professeurs de graphisme, des journalistes, etc. Pour reprendre un discours léger, mais bien rodé dans le milieu des agences et des studios de l'époque : les alphabets d'Excoffon n'étaient pas modernes.
C'est tout l'intérêt du livre de David Rault, remettre dans son jus, son époque le travail de cet autodidacte, le restituer et nous le faire découvrir...
Bref, je ne vais pas en dire plus.
Si vous êtes graphiste, ce second opus de David Rault doit impérativement rejoindre son Guide pratique de choix typographique -- que vous avez, rassurez-moi, à portée de clavier ou de main...!
Seul petit point auquel on s'habitue très vite, le livre est en anglais et français et il vous faudra parfois sauter une page pour poursuivre votre lecture...
Revue Prescrire Mai 2011 n°331 : Bouger en accouchant
Ecrit par une kInésithérapeute et une psychomotricienne, cet
ouvrage d'anatomle en rapport avec le mouvement" montre comment le
bassin de la femme bouge et se transforme, notamment lors de
l'accouchement, en fonction des positions et des mouvements
(mouvements du rachis et des membres Inférieurs en particulier)
(1)
Les premiers chapitres font cheminer le lecteur pas à pas dans
la compréhension de l'anatomie du bassin, statique et en mouvement
Les nombreux dessins anatomiques du bassin sont souvent replaces
par "transparence" sur le dessin du corps de la femme, ce qui
permet d'intégrer d une façon concrète les notions exposées Dans
les chapitres suivants, les auteures intègrent la descente du fœtus
dans le bassin, puis l'analyse des diverses positions
d'accouchement. Enfin, les différents mouvements que la femme peut
effectuer pendant le travail et l'accouchement sont envisagés, avec
la description de leurs conséquences sur le bassin. Des
propositions concrètes de postures sont présentées, sans néanmoins
être dogmatiques.
Tout au long de cet ouvrage, les illustrations, principalement
des dessins réalises par l'une des deux auteures, sont claires et
précises. Des propositions pratiques afin de repérer les éléments d
anatomie sur soi-même, les imaginer ou expérimenter l'effet de
positions sur la configuration du bassin, sont ajoutées a maintes
reprises. Un Index des mots utilisés renvoyant a leur définition
est placé en fin d'ouvrage, suivi d'une page de bibliographie.
Cet ouvrage précis et facile à lire peut être utile aux
professionnels de la naissance. Ils peuvent aussi mieux comprendre
et expliquer l'anatomie en rapport avec les mouvements du bassin,
dont les notions sont difficiles a bien percevoir Les futurs
parents peuvent aussi y trouver des conseils et des Informations
pour mieux connaître le corps de la femme et mieux se préparer à
l'accouchement.
Question Parents
Cet ouvrage aborde toutes les aspects, physiologiques et pratiques du chant prénatal. Il en explique le pourquoi et le comment, à chaque étape de la grossesse. Les ateliers de chant prénatal proposent des exercices originaux basés sur la voix et la respiration qui permettent aux femmes enceintes de s'approprier pleinement de leur grossesse et cet événement majeur et unique qu'est l'accouchement.
Graphos (blog)
Les éditions Atelier Perrousseaux, qui nous ont déjà gratifiés de deux superbes volumes d’une Histoire Typographique qui est devenu un ouvrage de référence incontournable sur le sujet, viennent de faire paraître un nouvel ouvrage sur un sujet fort peu traité par les historiens de la typographie, j’ai nommé la « lettre française d'art de main » ou « lettre façon d'écriture », plus connue sous le nom de « lettre de civilité ». À la frontière de la typographie et de la calligraphie, ces lettres sont calquées sur une des cursives de l’époque et servaient à imprimer notamment des manuels éducatifs. On les composait dans ce caractère bien particulier en se disant qu’il était plus facilement lisible à l’âge où l’on apprend à lire et à écrire justement cette cursive scolaire. En dehors de l’ardu problème typographique qui consiste à rendre par des rectangles de plomb toutes les subtilités d’une cursive avec ligatures, trait continu et caetera, ces lettres sont très esthétiques et loin, dans leurs formes, des caractères romains et italiques auxquels une typographie plus classique nous a habitués et plus proches d'une cursive gothique que nous étudierons bientôt chez Graphos.
Découvrez donc dans cet ouvrage les liens qui ont perduré tardivement entre typographie et calligraphie, les influences réciproques (si, si) entre ces deux modes de production du texte écrit, cela vous donnera bien des idées et des modèles desquels vous inspirer pour calligraphier ce caractère un peu oublié du corpus calligraphique habituel. Les nombreuses illustrations sont accompagnées d’un texte remarquable de Rémi Jimenes qui met parfaitement en valeur à la fois la naissance, l'évolution et l’utilisation typographique de ce caractère mais aussi les influences de et sur la calligraphie de cette cursive, bien loin des modes d'inspirations qu’y puiseront plus tard Hermann Zapf ou Alan Blackman.
Bref, pour une fois un ouvrage qui met en lumière les nombreuses interrelations entre typographie et calligraphie et une bien belle source d’inspiration pour nous autres scribes.
>[Sylvie Litté]
La sortie du beau livre de Rémi Jimenes sur les caractères de civilité était attendue avec impatience par de nombreux bibliophiles. Il vient heureusement compléter la série d’ouvrages d’Yves Perrousseaux sur l’histoire de la typographie.
La tâche était ambitieuse, aucun ouvrage en langue française de cette ampleur n’avait encore couvert le sujet, un comble pour un art typiquement français !
Sa lecture est un vrai plaisir ; on y apprend des tas de choses sur les « lettres françaises d’art de main », des origines à ses développements successifs (je dirais même ses mutations) jusqu’au XIXe siècle. On savait le style de ces caractères dérivé des écritures de chancellerie. Une nostalgie de copiste, pourriez-vous penser, que nenni ! Il s’agissait, au contraire, d’une volonté délibérée des humanistes de la Renaissance de « faire moderne » et d’affirmer la grâce et le caractère (c’est le cas de le dire !) des lettres françaises sur les italiennes.
Si Geoffroy Tory, le précurseur, défend la langue française, qui n’a rien à envier en beauté à la latine, c’est pourtant aux caractères romains qu’il s’attache à fixer les justes proportions. Il avait bien envisagé de traiter en parallèle des lettres françaises: « Si j’eusse pu trouver mention par écrit de nos susdites lettres de forme et bâtardes … je les eusse mis en ordre selon leur due proportion ». Et oui, seulement, il ne risquait pas d’en trouver en 1529, le bougre, puisque c’est Robert Granjon, en 1557, qui, le premier, publia un ouvrage en cursive gothique !
A l’origine de toute typographie il y a une écriture manuscrite que le graveur prend pour modèle, le style italique de Griffo des éditions aldines cherchait aussi à se rapprocher de l’art inimitable de la main. Mais les caractères de civilité se rapprochent plus fidèlement encore de la souplesse des lettres cursives ; à l’origine, ce sont des variantes de la gothique bâtarde (ce qui est plutôt paradoxale car l’écriture gothique n’était plus à la mode depuis quelques décennies, au point que Pétrarque écrivait déjà qu’elle avait été inventée pour autre chose que pour être lue !). Ensuite, il faut un modèle, les Maitres d’écriture royaux sont de bons candidats ; Pierre Habert, calligraphe et valet de chambre du Roi, a pu inspirer Granjon, tandis que Pierre Hamon, calligraphe réputé, a inspiré Philippe Danfrie.
Il faut avoir l’œil exercé pour distinguer tel type à tel autre, mais comme les autres ouvrages de la série, celui-ci est très pédagogique et il vous donne l’inventaire des différents types, comme ceux de Granjon, par exemple : les capitales, les bas de casse, les ligatures, les finales. Voilà l’art de main décodé !
Cette nouvelle typographie sera contrefaite malgré le privilège dont bénéficie Granjon pour 10 ans, et se diffusera rapidement, en France mais aussi à l’étranger, notamment dans les pays du Nord. Pourtant, le caractère de civilité ne parviendra jamais à supplanter les lettres romaines. Il est d’un usage plus difficile pour l’imprimeur, et le crénage des types les rend fragiles à la presse.
Ce que le livre de Rémi Jimenes montre bien c’est la fortune en dent de scie de cette typographie. A la mode de 1560 à 1620, elle disparait presque complètement au XVIIe siècle, pour revenir en force au début du XVIIIe siècle. Seule exception confirmant la règle, le météore Pierre Moreau, qui invente une nouvelle typographie tirée des arts de la main, selon une démarche proche de celle de Robert Granjon. Mais il appartient à la corporation des Maitres-écrivains et non à celle des imprimeurs et son expérience sera vite brisée par ces derniers.
Le gothique cursif s’offre donc un come back tonitruant dans les années 1730 grâce à Jean Baptiste de la Salle, le fondateur des Ecoles Chrétiennes, qui publie en 1703 Les Règles de la Bienséance et de la Civilité Chrétienne. Cette fois le pli est pris, il deviendra difficile ensuite de publier un livre de civilité qui ne soit pas composé avec ces caractères, sauf bien plus tard, lorsque les éditeurs ne verront plus de motifs à suivre un style que plus personne n’utilise et ne lit facilement. C’est l’âge d’or de la civilité, plus de 200 ouvrages ont été comptabilisés entre 1703 et 1863 !
Les lettres sages et bien alignées de Granjon et de ses suiveurs étaient principalement réservées aux textes officiels, aux ordonnances, privilèges et autres épitres dédicatoires, mais le Gothic Revival de la période suivante touchera surtout les éditions populaires et la production de colportage : mauvais papier, souvent manipulés par les enfants, reliures modestes (si on excepte le maroquin bleu de Duru pour l’exemplaire du Baron Pichon des Règles de la Bienséance !). Ces manuels faisaient coup double, celui d’enseigner les règles de savoir-vivre en même temps que l’écriture manuscrite. L’ouvrage montre bien les cousinages entre la typographie de civilité et les manuels de calligraphie destinés à enseigner l’art de bien former les lettres, la ronde et la bâtarde.
On regrette juste que cette partie consacrée aux productions proprement calligraphiques des Maitres-écrivains, les Louis Senault, les Honoré-Sébastien Roillet, etc, ne soit pas plus développée. Sans doute par ce que leurs ouvrages étaient plus souvent gravés que typographiés.
A la fin de l’ouvrage un appendice donne un inventaire utile des principales éditions de livres scolaires rédigés avec des caractères de civilité, depuis les Règles de la Bienséance de JB de la Salle, pour qui voudrait commencer une collection de ces impressions pittoresques.
Impossible de traiter sur une seule page, fut-elle internet, de toute la richesse du livre de Rémi Jimenes, Le mieux reste de le lire. Bon, je vous laisse, et j’y retourne…
Il est bien trop rare que les éditeurs modernes –entendons, les éditeurs d’aujourd'hui– accordent suffisamment d’importance à la «mise en livre» des manuscrits qui leur sont confiés. Pourtant, les travaux d’histoire du livre montrent bien non seulement que le texte ne saurait exister seul, mais que le livre en tant qu’objet apporte au lecteur, par les dispositifs matériels qu’il met en œuvre, bien autre chose que le seul texte. «Mettre en livre» avec compétence et élégance un livre qui traite précisément d’un aspect de la «mise en livre», à savoir l’histoire du caractère typographiques, est tout particulièrement bien venu.
On ne peut par conséquent qu’être reconnaissant à l’éditeur Atelier Perrousseaux de l’ouvrage que Rémi Jimenes a consacré aux Caractères de civilité d’avoir réussi à nous offrir un livre dont l’élégance formelle se combine avec un contenu textuel de qualité. L’étude de la typographie et des caractères reste trop peu développée en France, et encore mal intégrée aux travaux d’histoire générale du livre –une exception remarquable étant bien évidemment celle du Musée de l’imprimerie dirigé par Alan Marshall à Lyon. L’exposition d’Écouen sur Geoffroy Tory et son Champfleury constitue aussi, en ce moment même, une excellente occasion d’approcher ce domaine.
Rémi Jimenes, doctorant au CESR de Tours, définit les caractères de civilité, alias lettre française d’art de main, comme « une typographie gothique reproduisant l’écriture cursive qu’employaient les hommes de plume français au milieu du XVIe siècle » (p. 10). Histoire et civilisation du livre donnera de cet élégant volume un compte rendu circonstancié, mais le sommaire que nous publions ci-dessous donne une bonne image d’un contenu présenté à la manière d’une pièce de théâtre classique.
Les diverses éditions des Jeux Olympiques d'hiver ont été le décor privilégié de nombreux athlètes pour inscrire leurs plus belles performances dans la légende du sport hivernal. C'est ce que nous rappelle ici Eric Monnin, professeur français d'éducation physique à l'Université technologique de Belfort-Montbéliard et ancien champion de judo, au fil des chapitres de son histoire des Jeux Olympiques d'hiver. Il décrit la place essentielle de cette compétition sur la scène sportive internationale, de la première édition tenue en 1924 à Chamonix jusqu'à nos jours. Tout en privilégiant une approche historique, l'auteur n'en néglige pas pour autant l'aspect émotionnel indissociable à la compréhension de toute compétition sportive. En effet, les pages vous font vivre le bonheur et le désarroi des athlètes au cours des diverses éditions des Jeux. Richement documenté par des images d'archives du Comité International Olympique, De Chamonix à Vancouver: un siècle d'Olympisme d'hiver est une lecture qui s'adresse aux curieux, mais également aux passionnés souhaitant parfaire leurs connaissances des sports et des Jeux Olympiques d'hiver.
Article paru dans Le Point n°2009 du 17 mars 2011 !
Article dans la revue Plume mars-mai 2011
Madame Vigot-Lagandré présentée par le journal l'Indépendant ! Honneur aussi aux légumes !
Article de "La Marseillaise"
Le Pays de Forcalquier-Montagne de Lure est ancré dans l'histoire de la typographie. Le village de Lurs y accueille «Les Rencontres Internationales de Lure», créées en 1952 par MaximilienVox et, plus récemment, la Communauté de Communes a été labellisée «Pays du Livre et de l'écriture», dans le but de fédérer les professionnels du livre et de leur donner les moyens d'exercer leur activité. Après avoir habité Forcalquier, YvesPerrousseaux est maintenant installé à Reillanne: «Actuellement à la retraite, j'occupe mon temps, avec un plaisir certain,à réaliser une Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs tomes, de Gutenberg ou 20' siècle». Le Bas-Alpin explique qu'«une telle démarche n'avait pas été réalisée depuis les travaux de FrancisThibaudeau au début des années 1920. Je veux transmettre, d'une façon didactique, ce patrimoine culturel mal connu, en France du moins,qui a fixé à travers les époques,les modes et l'évolution des techniques, la pensée de l'homme dans le livre et d'une façon plus générale dans l'imprimé». L'ensemble de cette Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs volumes,est conçu pour proposer une vision générale et complète du sujet. C'est en quelque sorte une véritable encyclopédie de la typographie,et c'est une première dans le monde.«De gros problèmes de santé m'ont fait perdre plus de deux ans,continue YvesPerrousseaux. Mais que les lecteurs se rassurent : le troisième volume vient de paraître, le quatrième est en préparation,il sera consacré au 19e siècle...»
L'atelier Perrousseaux l'éditeur vient de s'offrir une cure de jouvence et arbore, désormais un nouveau logo, remis à jour de la première livrée créée par YvesPerrousseaux à la fin des années 1960,dans le que l'on retrouve toujours le hibou,vénérable emblème de la maison. Ce changement n'est pas uniquement cosmétique, puisqu'il préfigure la nouvelle ligne éditoriale de Perrousseaux pour 2011. En effet,outre les ouvrages de typographie et de graphisme qui continuent d'être le cœur de la collection, l'année qui vient verra arriver également deux nouvelles sous-catégories au sein du catalogue: Bandes dessinées et Internet. La collection Bandes dessinées présentera des ouvrages d'analyse et de réflexion autour du 9"art, point de convergence logique des thèmes chers à l'atelier Perrousseaux (l'image et le langage) ; les deux premiers titres,Entre l'élite et la plèbe de Jean-NoelLafargue et L'espace blanc entre les cases de StéphaneDeschamps, sortiront en fin d'année 2011. L'autre nouveauté, la collection Internet, aura pour but d'éditer des ouvrages de typographie adaptés et destinés aux développeursWeb, répondant clairement à des problématique en perpétuelle évolution. Les deux premiers titres, qui traiteront de la Lisibilité de la typographie sur Internet et des Grilles & de la macro-typographie de la page Web, signés respectivement par AurélienFoutoyet et Anne-SophieFradier, seront publiés à la fin 2011.
Topoguide du corps humain
Article paru dans "Décision santé" du mois de décembre 2010
LE LIVRE DU MOIS
Comment palper le corps
Loin des traités anatomiques à la française, voici un ouvrage d'un nouveau genre. Il ne vise pas l'exhaustivité. L'objectif pédagogique est plutôt d'apprendre au lecteur à repérer, puis à palper les différentes structures. L'ensemble des viscères et organes sont donc écartés. En revanche, le lecteur est conduit peu à peu à reconnaître les différents systèmes musculaires et squelettiques.
À la manière des sentiers de randonnées, il s'agit ici d'explorer le corps humain à la manière d'un territoire inconnu. Au-delà de nombreuses astuces pédagogiques, la lecture est largement aidée par 1200 dessins. Si l'ouvrage est destiné en priorité à des ostéopathes et autres massothérapeutes, il sera utile à de nombreux soignants curieux de ces nouvelles thérapies.