La Voix de la Haute-Marne
Le deuxime livre de Jean-Paul Stéphan, multiple champion du monde de VTT vient d'être publié. Par le biais de 110 mots-clés, le sportif le plus capé du département livre ses secrets.
Avec ses vallons et ses forêts, la Haute-Marne est un petit paradis pour les pratiquants du VTT. C'est donc naturellement que le département accueille en son sein de grands champions de cette discipline. Jean-Paul Stéphan habite Thonnance-les-Joinville. Palmars : sept fois champion du monde et douze fois champion de France masters VTT.
2800 EXERCICES PROPOSES
Le quinquagnaire, par ailleurs professeur agrégé d’EPS au collège de La Noue à Saint-Dizier, vient de publier un second opus sur sa discipline. « Ce livre, c'est la continuation de mon premier ouvrage VTT Rouler plus vite. Il le complète de manière concrète » En effet, par le biais de 110 mots-clés, d'altitude à virage, le champion propose 2800 exercices. Il retrace dans son livre toute son expérience accumulée par des décennies d'entraînements et de courses. Par ailleurs, Jean-Paul Stéphan organise des stages. Il désirait coucher sur le papier les exercices qu'il propose alors.
Originalité de l'ouvrage : de nombreux QR-codes renvoient à des vidéos. Elles durent entre 15 secondes et 9 minutes. La plupart d'entre elles ont été tournées sur le site de la Petite Suisse au-dessus de Poissons ou dans la salle de sport de Joinville. « C'est pédagogique, c'est le but », indique l’éducateur. L'ouvrage a déjà été tiré 3000 exemplaires. Le premier livre du Thonnanais, Roulez plus vite, pourtant technique, avait trouvé 6000 acheteurs.
SORTIES VTT POUR LES ENFANTS
Parallèlement, Jean-Paul Stéphan continue s'impliquer activement dans le développement de son sport sur le territoire. Il est toujours président du club sportif de l'UCJV (Union Cycliste Joinville Vallage). De plus, chaque dimanche, le sportif propose des sorties VTT aux élèves du réseau d’éducation prioritaire de Joinville. Pour cette action de solidarité, la fondation Agir de Champagne Bourgogne vient d'octroyer au club une bourse pour l'achat de trois vélos haut de gamme à l'attention des enfants. Jean-Paul Stéphan, un champion toujours la recherche de nouvelles façons de progresser toujours dans le partage.
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Santé magazine
Voyages au centre du corps humain
Machine complexe et fascinante, le corps humain n'a pas fini de nous livrer tous ses secrets. Pour nous aider à y voir plus clair, deux ouvrages de la même veine. Planches anatomiques, histologie et pathologies pour l'un, photos, radios, pages format poster pour l'autre. Au total, deux livres clairs et précis, aussi nets que les images d'un scanner.
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Grand prix magazine juillet/août 2021
Quel cavalier n'a pas rêvé d 'une pratique de l’équitation fluide, efficace, sans heurt et sans douleurs?
Cet ouvrage rédigé par Frédéric Brigaud, spécialiste en biomécanique du sport, et Joséphine Lyon, ostéopathe exerçant à Paris depuis 2011, offre des clés pour analyser sa gestuelle et développer une gestuelle équestre, afin d'optimiser la relation avec le cheval et de se préserver des blessures.
Ce livre de plus de trois cents pages aidera tout cavalier à corriger, stabiliser et renforcer sa posture, à développer une dynamique corporelle en adéquation avec la pratique de l’équitation, qui exploite au mieux l'ensemble des ressources biomécaniques du corps, à améliorer l’équilibre et l'interaction du couple cavalier/cheval, et à intégrer le confort du cheval à la discipline. Aussi, des QR codes permettent d 'accéder à des vidéos illustrant différentes techniques et exercices à reproduire en selle.
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Frédéric Brigaud
Joséphine Lyon
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La REf (magazine de la Fédération française de l'Équitation
Tout un programme concocté par les ostéopathes DO, Frédéric Brigaud, spécialiste de biomécanique humaine, et Joséphine Lyon, cavalière spécialisée en ostéopathie équine. Ils présentent à deux voix dans une vidéo leur livre qui propose au cavalier d’affiner la connaissance de sa gestuelle pour l’optimiser en phase avec la biomécanique du cheval.
L’ouvrage cherche à donner les clés pour analyser sa gestuelle, prendre conscience des gestes adaptés et inadaptés et trouver des solutions pour corriger les erreurs.
Une somme qui part de rappels anatomiques et scientifiques pour faire le tour du sujet, élément par élément, bassin, bras, jambes, tronc et colonne vertébrale, avec en ouverture
les fondamentaux et pour conclure les chapitres sur Posture et équilibre du cheval, puis Préparer, entretenir et équilibrer son corps, ce qui fait le tour du sujet.
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Frédéric Brigaud
Joséphine Lyon
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Deux ostéopathes vous invitent à revoir vos postures à cheval
Que le cavalier classique en couverture de cet ouvrage ne rebute pas les cowgirls ou cowboys les plus à cheval sur la tradition western ! Ce qui compte ici ce sont les postures, les bons gestes à acquérir, les positions à corriger. Bref, c'est ce qui se passe à l'intérieur des corps, celui du cheval et celui de la cavalière ou du cavalier.
Frédéric Brigaud et Joséphine Lyon, les auteurs, sont tous les deux ostéopathes. Leur objectif est de partager leurs connaissances pour donner au lecteur les moyens d'interagir efficacement avec sa monture en toute situation, comprendre la gestuelle à mettre en oeuvre afin d'optimiser la relation cavalier/cheval mais aussi de préserver son corps et celui de sa monture, en connaissant ses limites. Au final que chacun y gagne en confort donc en plaisir et en performance.
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https://www.newestern.fr/deux-osteopathes-vous-invitent-a-revoir-vos-postures-a-cheval/
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Quotidien Présent, article de François Bergeron
Celtitudes
Cela fait 20 ans que Pierre Gastal, ancien professeur d'histoire, travaille sur la langue gauloise, sur les racines celtiques de la langue française.
Il avait publié il y a quelques années un dictionnaire gaulois-français, dont l'usage pratique est certes limité - peu de gens pratiquent le gaulois (sans doute personne, et ne parlons même pas de l'accent!) et il n'y a rien à traduire, faute d'écrits gaulois - mais qui a le mérite de nous permettre d'apprécier l'ampleur de racines celtiques de notre langue. Cette prise de conscience n'est pas neutre. Gastal cite Vaclav Havel: « Tout pays, tout dirigeant qui brûle ne serait-ce qu'un peu de sa culture porte un coup à la société tout entière. » En ces temps de franglais et de wokisme (pratiqués certes par une frange minuscule de gens, mais à visées totalitaires), il est bon de se rappeler cette formule de l'ancien président tchèque, qui avait connu, lui, le totalitarisme communiste. Bien entendu l'arabe a aussi alimenté la langue française, mais beaucoup plus tardivement, et, n'en déplaise aux adeptes du multiculturalisme à tous crins, dans des proportions bien plus modestes.
L'auteur nous rappelle que « les mots sont la première histoire d'un peuple », et que l'histoire de France commence donc là. Car la langue celte, puis sa transcription en caractères grecs ou étrusques vers le IVe siècle av. J.-C., — et ensuite en latin, ont contribué à une mémorisation du passé et à sa transmission, nous explique Pierre Gastal.
Le latin « par snobisme ou opportunisme »
La première partie de l'ouvrage Nos racines celtiques répond aux nombreuses énigmes que pose cette langue. Et la question qui vient d'abord à l'esprit est celle-ci : pourquoi la langue gauloise a-t-elle disparu ? Parce que l'enseignement des druides fut interdit par les empereurs Tibère puis Claude. Parce que le latin était devenu, dans la Gaule colonisée, la langue des affaires, de l'administration, de la politique et de l'armée. Parce que, « par snobisme ou opportunisme », nous dit Pierre Gastal, les Gaulois se romanisèrent en quelques générations: en quatre générations seulement, révèlent par exemple les inscriptions de l'arc de triomphe de Saintes, qui mentionnent l'ascendance de son constructeur d'origine gauloise, et l'évolution des patronyme a partie du livre correspondant à l'exacte définition d'un dictionnaire nous montre que notre langue ne tire pas son origine essentielle du celte, mais du latin. Cependant beaucoup de mots celtes ont été latinisés, et de ce fait l'influence celte sur notre langue est très large, même si elle est parfois indirecte.
Il y a aussi des mots courants de la langue française qui proviennent directement du celte comme le mot ardu (élevé, pentu), qui a pris Je sens de« difficile», en français ; ou encore le mot bassos (inférieur), qui est devenu « bas», et bien évidemment des mots comme auroch, barde, braies, druide ou vergobret.
Les noms de lieux, de villages, de paysages de notre pays-ce que l'on appelle les toponymes sont le plus souvent d'origine gauloise, il en est de même pour beaucoup de noms propres. Pour le constater, il faut se reporter à un autre ouvrage du même auteur : Noms de lieux de l'espace français, paru pendant le confinement. Ajoutez à ces noms gaulois les noms d'origine romaine et ceux d'origine chrétienne (noms de saints, pour les villes, les lieux-dits, les points caractéristiques d'un paysage), et vous couvrez à peu près le champ de la toponymie française.
Renouer avec nos racines
Quelques exemples ? Brive, qui vient du celte briva (le pont), Lyon, du celte lug (la lumière), bun, du gaulois duno (bourg fortifié), Chambon, du gaulois cambo, (courbe ou méandre), etc.
Trouver les racines de nos mots, c'est renouer avec les racines du peuple que nous formons. Et ceux que passionne la langue française, et, au-delà, l'origine des mots - et il y en a beaucoup parmi nos lecteurs -, apprécieront ces deux ouvrages faits certes pour des érudits. Mais nos lecteurs le sont bien souvent.
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Noms de lieux de l'espace français
Ebook : Racines celtiques
Nos racines celtiques
La Presse bisontine
L'ouvrage d'Éric Monnin retrace par l'image les victoires et les désarrois des J.O. d'Hiver depuis Chamonix en 1924.
Vice-Président de l'Université de Franche-Comté à l'Olympisme et directeur du Centre d'études et de recherches olympiques universitaires (C.E.R.O.U.), le Bisontin Éric Monnin publie De Chamonix à Beijing, un siècle d'olympisme. La sortie de l'ouvrage résonne avec l'actualité, "car c'est la première fois que l'on va assister à un boycott diplomatique lors de ces prochains Jeux (à Pékin du 4 février au 20 février)" témoigne l'auteur. "Au moins, et c'est la première fois, on ne prend pas les athlètes en otage car n'est pas à eux de résoudre les problèmes."
Le chercheur - qui commentera la cérémonie d'ouverture et de clôture des J.O. pour la chaîne Eurosport - a souhaité dans son livre préfacé par Thomas Bach, le président du Comité international olympique (C.I.O.), retracer l'évolution des Jeux dans un ouvrage richement illustré de 200 photographies ou images d'affiche, 42 tableaux analytiques et 24 chapitres. Il explique comment Pierre de Coubertin est parvenu à convaincre les pays du Nord (les Scandinaves) de s'associer aux Jeux d'hiver. A l'heure de l'immédiateté, Éric Monnin réhabilite d'anciens champions, les rappelle à nos bons souvenirs dans cet ouvrage. Il met l'accent sur les victoires ou les records légendaires, mais aussi en précisant les enjeux des compétitions, le bonheur ou le désarroi des athlètes, Éric Monnin décrit chaque olympiade dans toute sa richesse humaine et sportive. La Chine va-t-elle truster tous les podiums en février 2022 chez elle? "Elle peut se positionner comme le leader mondial des sports d'hiver non pas sur le nombre de médailles mais sur ses équipements (N.D.L.R.: 742 stations de ski et 596 patinoires)" répond l'universitaire. Ce bel ouvrage conviendra aussi bien à un passionné de sport qu'à un historien ou un curieux.
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De Chamonix à Beijing
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Ablock.fr
JO d'Hiver : l'encyclopédie
Vous saurez tout, tout, tout sur l'Olympisme en hiver. Cet ouvrage complet de l'historien et sociologue du sport français, Éric Monnin, retrace un siècle d'olympisme, de Chamonix, en 1924, à Beijing, en 2022.
Contexte historique, enjeux des compétitions, exploits légendaires ou même désarroi de certains athlètes, ce portrait de la plus prestigieuse compétition sportive au monde vit par l'image, les records mais aussi les récits d'humanité.
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De Chamonix à Beijing
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endirect.univ-fcomte.fr : Le CÉROU au centre des Jeux
Les JO d'hiver viennent de se clore à Pékin, ceux d'été se préparent pour 2024 à Paris… Créé en décembre 2019 à l'université de Franche-Comté, le CÉROU multiplie ses activités et sa visibilité grandit au fil du temps et des Jeux qui se succèdent. S'il possède des équivalents dans une vingtaine de pays, le Centre d'études et de recherches olympiques universitaire est la seule structure de ce type en France. Ses missions ? Fédérer le savoir universitaire sur l'olympisme, favoriser les liens entre les acteurs du monde olympique et les chercheurs, mettre en place des enseignements dédiés, organiser des colloques et des rencontres interdisciplinaires, encourager les relations à l'international, relayer la connaissance auprès du grand public…
L'un des événements les plus ambitieux inscrits à son programme aura lieu dans les jours précédant les Jeux de Paris : le CÉROU accueillera le symposium mondial de la recherche, qui traditionnellement se tient à chaque édition des Jeux olympiques. Entre trois cents et quatre cents chercheurs du monde entier sont attendus à Besançon pour cette manifestation.
Directeur du CÉROU, vice-président à l'olympisme de l'université de Franche-Comté, Éric Monnin est un artisan infatigable de la promotion de l'olympisme. S'il intervient naturellement sur le territoire comtois, à divers titres impliqué dans Paris 2024, sa passion et ses missions d'enseignant-chercheur le mènent aussi aux quatre coins du monde. Consultant pour Eurosport depuis plusieurs années, Éric Monnin a commenté les cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux de Pékin pour la chaîne sportive. Signification des emblèmes olympiques, parcours de la torche – il a d'ailleurs été le seul Français à relayer la flamme olympique pour les Jeux de Tokyo –, fonctionnement du CIO, retours historiques…, le chercheur apporte l'anecdote, l'information qui rendent le discours plus riche et plus dynamique. « Cette expérience est une formidable opportunité pour voir de l'intérieur comment sont diffusés les Jeux dans les médias ».
Éric Monnin est aussi l'auteur d'un livre sur les Jeux olympiques d'hiver, qu'il actualise et complète régulièrement depuis sa première édition à l'occasion des JO de Salt Lake City en 2001. Le livre, émaillé de nombreuses photos, retrace l'intégralité du parcours des JO d'hiver depuis leur création en 1924 à Chamonix. Un commentaire sur l'édition de Pékin ? « Les Chinois veulent s'engouffrer dans l'industrie des sports d'hiver, et rattraper la Corée du Sud et le Japon qui ont pris une longueur d'avance en termes d'équipements sportifs, logistiques et numériques lors des Jeux précédents. La Chine ne comptait que huit millions de pratiquants en 2017, elle espère faire grimper ce chiffre à trois cents au moins grâce aux JO de Pékin. »
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Actualité Juive
Interview d'Aliocha Wald Lasowski dans Actualité Juive à propos de son ouvrage Serial Virus :
Aliocha Wald Lasowski : « Le virus a aiguisé notre sentiment de finitude »
Le philosophe Aliocha Wald Lasowski signe un passionnant essai, Serial Virus, qui décrypte la longue crise pandémique traversée par l'humanité.
Actualité Juive - Votre essai est une réflexion de fond sur la crise épidémique liée au coronavirus. « Nous vivons à l'âge de la « pharmacodynamie industrielle » y écrivez-vous, en allusion aux vaccins contre le COVID-19. Qu'est-ce que cela signifie?
Aliocha Wald Lasowski : Face au Covid-19, l'impatience de guérison immédiate, légitime du point de vue humain, a relancé la frénésie pharmacologique, liée à l'angoisse psychique, dans un monde de l'hyper-industrialisation. La médecine agit autant sur le corps individuel que collectif. La santé est le projet d'une société : organe, organisme, organisation. Tout est lié. Dans le contexte actuel, où la fabrication industrielle des vaccins est un enjeu mondial, la santé concerne la "biosécurité" de la société et de la population. Plus que jamais, aujourd'hui, nous prenons conscience que la médecine est un espace de construction du social et du médical mêlés. D'où l'enjeu politique et culturel dans Serial Virus.
Pourquoi la crise pandémique que nous traversons depuis plus de deux ans doit-elle aboutir à réinventer ce que vous nommez « la Relation » ?
A.W.L. : La maladie n'est pas seulement un phénomène biologique ou une infection naturelle, mais avant tout un rapport au corps, au culturel et à l'éthique. La santé est sociale. Et le lien humain est aujourd'hui à réinventer. Le « Serial Virus » dont je parle impose son tempo aux échanges, réduits au contact contrarié à distance. Comment penser la politique des relations en temps de pandémie ? L'idée principale du livre est d'éclairer le sentiment de finitude ressenti par l'être humain, dont la vision du monde est affectée par la pandémie. Et le confinement, vécu par 4,6 milliards de personnes, fut l'expérience d'un huis clos existentiel, qui a bouleversé leur vie.
Allons-nous vers un ralentissement de la mondialisation ?
A.W.L. : Dans toutes les sphères de la vie, de l'intime au global, du privé au social, la propagation de l'épidémie a sidéré par l'intensité de sa vitesse. Le coronavirus oblige à penser les dimensions de vitesse et de lenteur, d'accélération et de ralentissement de nos comportements. Comme il arrive que la démocratie soit elle-même prise de vitesse par les populismes, la société a été surprise par la fulgurance de la pandémie. Face au virus ou, vous avez raison, face au phénomène de mondialisation, la politique doit trouver une autre cadence. ll s'agit d'inventer une allure nouvelle, pour ne pas sombrer dans l'illusion consommatrice et l'artifice sociétal. Gouverner, c'est un défi., celui de rythmiciser l'espace public de la cité.
Vous revisitez Freud. Pourquoi ses thèses retrouvent-elles selon vous une actualité ?
A.W.L.: En plein krach boursier, Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, analyse la crise économique internationale de 1929 : L'Avenir d'une illusion tente de comprendre la société de son temps, et Malaise dans la civilisation. décrypte la névrose sociale et la pathologie collective du monde moderne. Le dilemme entre sécurité et liberté, au coeur du psychisme humain, est actuel. On le voit avec l'explosion de violence lors de la pandémie.
Combien d'agressions contre les services de médecine ? Masques volés, blouses arrachées, infirmières agressées... Face à la mort et à l'épidémie, la civilisation devient le lieu où se joue, dans une folle gigantomachie, la lutte entre Éros et Thanatos, entre pulsion de vitalité et pulsion de destruction. La civilisation a pour enjeu, la lutte vitale de l'espèce humaine, conclut Freud, plutôt pessimiste sur notre avenir !
Quid de l'émancipation dans ce contexte?
A.W.L. : Si Serial Virus partage le pessimisme freudien, Penser l'émancipation, un dialogue avec Jacques Rancière (éditions de L'Aube), esquisse des solutions d'espoir. D'autres possibilités de penser et de faire, de nouvelles manières d'être ensemble, sont envisageables. Rancière utilise l'expression« capacité de n'importe qui». Cette capacité, qui se prouve par l'exercice et le faire, permettrait d'améliorer la vie en démocratie. C'est une étape décisive pour imaginer le monde de demain.
■ Propos recueillis par Alexis Lacroix
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Croix du Nord
Dans son 21e ouvrage sorti cette année, le philosophe Aliocha Wald Lasowski évoque un sujet d'actualité qui est encore sensible, la crise sanitaire du Covid-19. Un livre invitant à se questionner.
Avouez que quand vous voyez le mot « virus » associé à « corona » vous avez tendance à voir rouge car ce satané mot qui il y a encore deux ans ne faisait pas partie de notre vocabulaire, est entré en mars 2020 dans notre quotidien pour ne plus en sortir …
Alors aujourd'hui à l'heure de la 7e vague dont on ne comptera bientôt plus les numéros, il faut se rendre à l'évidence : le Covid-19 fait partie de nos vies. Il est donc essentiel, avec le recul de ces deux années de pandémie, de mettre les choses en perspective et de se poser cet été avec en main le petit opuscule du philosophe Aliocha Wald Lasowski, qui signe là son 21e livre. Si, si, on vous le conseille pour la plage ou le jardin. Avec moins de 160 pages, pas de risque d'alourdir les bagages.
Pour tous ceux qui ont la mémoire courte
« Ce livre se veut un outil de questionnement au croisement de l'anthropologie médicale, de l'expérimentation philosophique et de l'actualité politique», annonce son auteur.
Après un utile retour sur les débuts factuels de la pandémie et l'inquiétude doublée d'effroi qui habita nos 55 jours de confinement qui commencèrent dans la sidération, l'auteur rappelle que 5,5 millions de personnes sont mortes du Covid dans le monde (chiffres de décembre 2021) et 122 000 en France.
Ceci posé, cet ouvrage donne les moyens de la réflexion sur tous les sujets de société qui ont été bouleversés par le coronavirus. De la restriction de la démocratie à la question sanitaire de la crise en passant par notre regard sur la maladie et l'émergence d'un « biopouvoir » défini comme « l'emprise du pouvoir sur les corps ».
Sans Aliocha Wald Lasowski, aurions-nous songé à Sartre pour éclairer notre angoisse existentielle et nos peurs légitimes, à Kant pour analyser les effets du « rester à la maison » ? Aurions-nous songé à Freud pour réfléchir à notre liberté versus notre sécurité ainsi qu'au devenir de notre civilisation ou bien encore à Nietzsche pour méditer sur la fragilité de la vie ? Quant au sentiment de l'absurde que nous n'avions jamais tant ressenti, c'est à Camus et à son mythe de Sisyphe que fait référence l'auteur tout en convoquant aussi la peinture où le sentiment d'irréel traverse les œuvres de Chirico, Hopper, Munch, ou Bocklin.
Le tempo du virus
L'idée de « rythmovirus » que propose Aliocha Wald Lasowski, lui-même musicien, est en soi visionnaire puisque ce virus affirme depuis deux ans sa sérialité et son retour sur la scène tel un leitmotiv dont la ritournelle serait reconnaissable mais à chaque fois différente. Puisque « le rythme de l'épidémie questionne le rythme de nos vies» comme le souligne Aliocha Wald Lasowski, alors pourra t-on suivre le tempo du virus?
Comment repenser de nouvelles politiques du travail, de la santé et de l'éducation ? À travers ce court essai, l'auteur analyse l'attitude de l'homme face à une crise inédite et nous donne quelques clefs pour mieux comprendre les fondements de nos réactions face aux interdits nés d'une violence sanitaire doublée d'une violence sociale. « Dans la société techno-industrielle et techno-numérique, les rapports de l'homme au corps ont un caractère politique » nous rappelle Aliocha Wald Lasowski. Le philosophe allemand Hans Jonas, précurseur d'une éthique de l'environnement, apporte quant à lui une réponse sur les capacités d'adaptation qu'il nous faut développer et qu'il énonce dans le principe de responsabilité, « La précaution, la préservation, l'autolimitation et la décroissance ».
Voilà qui sonne étonnamment juste en ce début du XXIe siècle.
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Blog Padcal Boniface
Interview d'Eric Monnin :
Éric Monnin, docteur en sociologie, agrégé d’éducation physique et sportive, est maître de conférences à l’Université de Franche-Comté – UPFR Sports. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage : « De Chamonix à PyeongChang : un siècle d’olympisme en hiver », aux éditions Desiris.
Quel était l’objectif de Pierre de Coubertin lorsqu’il a créé les Jeux olympiques d’hiver ?
À l’occasion des XXIIIes Jeux olympiques (JO) d’hiver de PyeongChang, il est intéressant de revenir tout d’abord sur la genèse de cet événement planétaire.
Lors du septième congrès de Lausanne, organisé en juin 1921 par le Comité international olympique (CIO), Pierre de Coubertin, en fin diplomate, met en place une rencontre entre spécialistes des Jeux d’hiver. Finalement, au terme du congrès, on décide de ne pas créer des Jeux d’hiver, pour ne pas froisser les Scandinaves, mais d’organiser tout simplement une Semaine de sports d’hiver en parallèle des Jeux de l’Olympiade. La France en accueillant les Jeux de l’Olympiade à Paris en 1924 organise une Semaine internationale des sports d’hiver à Chamonix.
Devant le succès rencontré, les membres du CIO réunis à Lisbonne pour la 25e session votent trois décisions importantes le jeudi 6 mai 1926 :
- Saint-Moritz est désigné pour la célébration des Jeux d’hiver de 1928 (par vingt-deux voix et une abstention) ;
- L’attribution du titre de 1ers Jeux olympiques d’hiver aux Jeux de Chamonix 1924 est décidée ;
- La durée des Jeux d’hiver est limitée à 8 jours, dont deux dimanches.
Les JO d’hiver sont enfin reconnus en tant que tels, au même titre que les Jeux de l’Olympiade. Après ces querelles d’influence, Chamonix devient la première station de sports d’hiver à organiser cet événement planétaire. Ainsi, 1924 marque le grand début de l’ère des JO d’hiver.
Les Jeux d’hiver pâtissent-ils de leur absence d’universalisme ?
En établissant un rapide comparatif entre les Jeux de l’Olympiade et les JO d’hiver, le constat est facile et sans équivoque. Les Jeux d’hiver ne sont pas universels, mais ils ne sont pas comparables.
Les Brésiliens ont accueilli durant les Jeux de la XXXIe Olympiade, à Rio de Janeiro, 11 238 athlètes (6179 hommes et 5059 femmes), 205 Comités nationaux olympiques (CNO) ainsi que dix athlètes de l’Équipe olympique des réfugiés (EOR) et neuf athlètes olympiques individuels (AOI), 28 sports dont 306 épreuves. Pour les Jeux de Tokyo 2020, le programme olympique augmente avec l’entrée de cinq nouveaux sports (escalade, surf, baseball, karaté et skateboard) pour atteindre 33 sports et 339 épreuves.
Concernant les derniers JO d’hiver à Sotchi, seulement 2780 athlètes (1659 hommes et 1121 femmes) représentant 88 Comités nationaux olympiques (CNO) ont concouru dans 7 sports dont 98 épreuves. Pour les Jeux de PyeongChang en 2018, le CIO a ajouté au programme olympique six nouvelles épreuves (curling double mixte, mass-start en patinage de vitesse, épreuve par équipes nationales en ski alpin et big-air en snowboard) pour compter désormais 102 épreuves dans les 7 sports traditionnels (biathlon, bobsleigh, curling, hockey sur glace, luge, patinage et ski).
Lorsque Pierre de Coubertin rénove les Jeux antiques en 1894, le programme comporte plusieurs sports, dont le patinage et l’alpinisme. C’est aux Jeux de la IIe Olympiade à Londres en 1908 qu’Ulrich Salchow devient le premier champion olympique de l’histoire des JO d’hiver (non institués à cette époque).
En 1926, Coubertin obtient gain de cause avec la reconnaissance des JO d’hiver et Chamonix première édition. Le Baron déclare : « Les Jeux d’hiver avaient victoire complète. Nos collègues scandinaves convaincus et convertis s’étaient ralliés sans restriction. J’en étais heureux, ayant toujours souhaité voir cette annexe hivernale dûment légalisée, mais je me reproche d’avoir alors laissé pénétrer dans mes codes, sous le titre de charte des Jeux d’hiver, un texte qui pourra créer des embarras. Il eût fallu au contraire interdire tout numérotage à part et donner à ces concours le numéro de l’olympiade en cours ».
À la lecture de cette citation, nous pouvons facilement penser que pour le CIO et le Mouvement olympique l’essentiel est de permettre à chaque sport et à chaque athlète de prendre part aux Jeux de l’Olympiade ou aux JO d’hiver.
Pour autant, l’universalité des Jeux de l’Olympiade permet aux villes hôtes, aux sportifs… d’avoir une médiatisation beaucoup plus importante et en parallèle des retombées financières.
Y a-t-il d’autres exemples de Jeux d’hiver ayant un impact géopolitique comparable à celui qu’on observe actuellement entre les deux Corée pour les JO de Pyeongchang ?
Prenons l’exemple de la RDA et de la RFA.
À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la conférence de Postdam en juillet/août 1945 partage l’Allemagne en quatre zones (Français, États-Unis, URSS et Grande-Bretagne) tout comme la capitale du IIIe Reich, Berlin, enclavée désormais dans la zone soviétique. Ce découpage et cette nouvelle carte de l’Allemagne conduisent à la « guerre froide » avec une bipolarisation du monde et un affrontement idéologique. À la suite du coup de Prague, en juin 1948, les Occidentaux (Français, États-Unis, et Grande-Bretagne) décident d’accélérer le redressement économique et politique de leur zone qu’ils unissent. L’Allemagne occidentale devient un rempart qui se dresse contre les Soviétiques et le communisme. En réponse, Staline décide de fermer les frontières ferroviaire et routière qui conduisent à Berlin-Ouest. Le président américain Truman décide d’organiser un pont aérien pour ravitailler et obtient au bout de onze mois, en 1949, la fin du blocus. À la suite de la crise de Berlin, l’Allemagne se divise en deux avec la création de la République fédérale d’Allemagne (RFA) et de la République démocratique allemande (RDA).
À l’occasion de la commission exécutive du CIO, qui se tient à Paris le 19 octobre 1949, le président Sigfrid Edström annonce que le Comité olympique allemand de l’Ouest, dont le siège se situe à Bonn et présidé par le Duc Mecklenburg, vient d’être fondé. À la session de Copenhague, en mai 1950, les membres du CIO reconnaissent provisoirement et sous certaines conditions le Comité olympique ouest-allemand. Le 8 mai 1951, à la 45e session de Vienne, le CIO le reconnait définitivement. La même année, la RDA fonde son Comité olympique national (CNO) et demande sa reconnaissance au CIO. Pour envisager une participation à l’Olympiade d’Helsinki (1952), une conférence tripartite entre la commission exécutive du CIO, la RFA et la RDA est organisée à Lausanne en 1951. Un accord est signé entre les Allemands de l’Est et de l’Ouest. Les meilleurs athlètes seront sélectionnés dans l’Équipe allemande unifiée (EAU). Cet accord doit rester en vigueur jusqu’à la réunification définitive de l’Allemagne d’avant-guerre. Malgré cette bonne volonté affichée à Lausanne, l’année suivante aucun Allemand ne se rendra en Finlande.
Le 9 mai 1955, la RFA adhère à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). En réaction, l’URSS fonde, le 14 mai de la même année, le Pacte de Varsovie (accords militaires) avec sept pays communistes d’Europe de l’Est, dont la RDA. Le Comité national est-allemand interpelle le CIO, réuni à Paris pour sa session annuelle, afin de solliciter sa reconnaissance en se basant sur les accords de Lausanne (1951). Le CIO valide cette reconnaissance par 27 voix contre 7 sous condition d’avoir une EAU qui possède en commun le même hymne (« Hymne à la joie » de Beethoven), la même tenue et le même drapeau (anneaux olympiques sur fond noir, rouge et or).
Durant trois olympiades (1956, 1960 et 1964) et trois JO d’hiver (1956,1960 et 1964), cette EAU est officiellement invitée par le CIO à prendre part aux compétitions olympiques. À la suite de l’Olympiade de Tokyo, en 1965, le CIO reconnaît définitivement le comité national d’Allemagne de l’Est à la session de Madrid.
L’Olympiade et les JO d’hiver de 1968 seront des Jeux de transition pour les deux CNO. Deux équipes distinctes prendront part aux Jeux, mais avec un hymne, une tenue et un drapeau identiques. La véritable indépendance interviendra dès les JO d’hiver d’Innsbruck jusqu’aux Jeux de la XXIVᵉ Olympiade à Séoul.
La chute du mur de Berlin (1989) va accélérer la réunification de l’Allemagne (1990). En 1992, Albertville, ville hôte des JO d’hiver, accueille la toute première équipe du nouveau Comité olympique allemand
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En direct n°274
Saviez-vous que le bobsleigh est une discipline olympique depuis 1924 pour les hommes, et depuis 2002 seulement pour les femmes ? Que le pentathlon d'hiver n'a fait l'objet que d'une démonstration aux Jeux Olympiques, en 1948 ? Que PyeongChang, en république de Corée, qui a emporté l'organisation des prochains Jeux Olympiques d'hiver en février 2018, ne l'avait ratée que de quelques voix en 2014, au profit de la russe Sotchi ? Outre le nombre incalculable de réponses qu'elle apporte pour damer le pion à ses adversaires au Trivial Pursuit, la dernière édition de l'ouvrage Un siècle d'olympisme en hiver retrace pour les curieux et les passionnés de sport la formidable aventure des jeux d'hiver depuis leur naissance à Chamonix en 1924. Une épopée marquée par des étapes comme St Moritz, Oslo, Innsbruck, Grenoble, Calgary. Lillehammer ou encore Vancouver.
Résultats des athlètes, palmarès par pays ou gains des retransmissions télévisées, les données chiffrées sont pour chacune des olympiades scrupuleusement consignées en vis-à-vis d'informations historiques détaillées sur l'organisation des manifestations, l'évolution du concept des Jeux ou encore les déboires des équipes.
La joie, les larmes, la performance, la rigueur, l'enthousiasme ... , toutes les émotions attachées à un tel évènement se lisent entre les lignes et dans les images d'une grande beauté, signées par le CIO, le Comité international olympique siégeant à Lausanne. C'est avec la reconnaissance de cette institution de référence qu'Éric Monnin, enseignant à l'UPFR Sports de l'université de Franche-Comté, publie ce nouvel opus déjà traduit en coréen, fourmillant d'informations et empruntant à ses travaux de recherche menés au laboratoire C3S.
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L'esprit du judo
Ceinture noire 3e dan qui fréquenta le groupe France juniors à la fin des années 1980. Eric Monnin est aujourd'hui agrégé d'EPS et maître de conférences à I'UFR STAPS de l’universite de Franche-Comté (responsable du département combat), spécialiste reconnu du mouvement olympique international à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang (Corée du Sud, du 9 au 25 février prochains) où il interviendra dans différentes villes sud-coréennes pour promouvoir la francophonie, il présentera l'ouvrage dont il est l'auteur « De Chamonix à Pyeongchang. un siècle d'olympisme en hiver », préfacé par Thomas Bach et Jacques Rogge président et président d'honneur du CIO. Contexte historique, victoires et records légendaires, enjeux des compétitions toute l'histoire des sports d'hiver y est racontée, à grand renfort d'archives du CIO.
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Le journal du Yoga n°253
Une nouvelle, la 6en du fameux livre de Blandine Calais-Germain & François Germain : Anatomie pour le mouvement volume I - Introduction à l'analyse des
techniques corporelles, vient de sortir.
Nouvelle édition augmentée de 100 codes QR pour une meilleure vision en 3D des structures anatomiques.
Pour un accès facile aux bases de l'anatomie pour ceux qui étudient et pratiquent une technique corporelle.
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Le Monde Mag
François Besancenot, enseignant et cuisinier : « Connaître, choisir, conserver, cuisiner, ce sont les "4 C" essentiels au bien manger »
Coauteur des « Légumes des terroirs », François Besancenot est convaincu de l'importance de l'éveil au goût et de la valorisation des légumes bruts.
J'ai été sensibilisé à l'environnement et à l'importance d'une bonne alimentation dès le plus jeune âge. Né à Évry, j'ai grandi à Ris-Orangis, dans l'Essonne, département du cresson. Je suis un gars de la banlieue, issu d'une famille d'agriculteurs. Mon père se consacrait à la Maison de l'élevage d'Île-de-France, mon grand-père était céréalier près de Sens, dans l'Yonne, ma grand-mère s'occupait de la basse-cour et du bétail. Le week-end, nous nous retrouvions en famille, chez mes grands-parents, pour aider à la ferme. En été, nous faisions les moissons, à l'automne nous allions ramasser les pommes pour le cidre, au printemps, nous taillions les fruitiers.
Ma grand-mère cuisinait beaucoup, j'ai été marqué par ces goûts et ces odeurs de campagne, le parfum de bons plats faits maison (soupe de potiron, tête de veau, quiche au lard). Mes deux frères sont devenus l'un vigneron bio, l'autre « sourceur » de poissons pour la pêche durable et ma sœur, professeure des écoles. Et moi, j'ai suivi un « fil vert » durant tout mon parcours.
J'ai fait des études de géographie, pour comprendre comment la terre fonctionne, puis travaillé au sein du réseau éducatif e-graine pour développer des outils pédagogiques autour de la sensibilisation à l'environnement. Je suis ensuite allé sur le terrain au Liban, avec l'association Bahr Loubnan. Et enfin en Rhône-Alpes, pour m'occuper d'un parc naturel, puis devenir formateur.
Rendre les légumes familiers
J'habite à Lyon depuis 2011, où je suis enseignant à la fac en géographie rurale et en éveil au goût, au sein d'un cursus « Produits de terroir, circuits courts et gastronomie ». J'ai passé mon CAP cuisine en 2016, mû par la conviction que bien manger peut reconnecter les gens à eux-mêmes, aux autres et à la nature. J'ai travaillé dans des restaurants, dans des fermes-auberges, puis j'ai cofondé l'association Santé goût terroir, parce qu'entre nous et l'environnement il y a le produit qu'on déguste, ce morceau de paysage, de terroir que l'on consomme.
Nous avons lancé des conférences-dégustations en présence des producteurs, pour faire découvrir au public les produits, leur histoire, les manières de les transformer et de les apprécier. Dans le même esprit, le livre que j'ai coécrit avec le maraîcher bio et fondateur des AMAP Daniel Vuillon, a pour objectif de familiariser aux légumes, de dresser leurs portraits, en déclinant les « 4 C » essentiels au bien manger : connaître, choisir, conserver, cuisiner. Il faut d'abord connaître le légume, son histoire ; puis savoir bien le choisir selon la saison, le mode de production, la variété, l'aspect ; et enfin comment le conserver et le cuisiner pour qu'il soit à son meilleur en goût comme en valeur nutritionnelle.
Le velouté de cresson est une recette de mon enfance qui m'a marqué : j'ai découvert cette drôle de salade piquante, pleine de vertus, qui pousse dans l'eau toute l'année dans nos régions, et que l'on peut sublimer en évitant de trop la cuire. Il faut juste la faire chauffer une minute pour lui retirer son piquant mais conserver son goût, ses vitamines et sa couleur. Ainsi, le légume se suffit à lui-même, simple et sublime.
Un article à retrouver dans le lien.
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François Besancenot
Daniel Vuillon
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eBook : Légumes des terroirs
ePub : Légumes des terroirs
Légumes des terroirs
Un siècle d'olympisme en hiver
Article de L'Est républicain du 01 novembre 2010
Le Bisontin Eric Monnin, avec en arrière plan le désormais célèbre Nid d'Oiseau de Pékin, mi-octobre.
C'ÉTAIT L'ÉTÉ 1984. Derrière la carapace du judoka bisontin, futur membre de l'équipe de France junior, taillé à la David Douillet qu'il a côtoyé à l'INSEP, se cache déjà une sensibilité extrême. Éric Monnin, futur professeur agrégé d'EPS, encadre alors un camp de vacances en Grèce. Le détour par Olympie est un passage obligé: «Le coup de foudre. J'ai flashé sur ce lieu mythique qui a depuis bouleversé ma vie».
Depuis ce jour, Éric Monnin, fasciné par l'olympisme, a lu, écouté, travaillé, écrit, regardé, voyagé pour vanter un mouvement qu'il qualifie de mythique par ses origines grecques, d'utopique pour vouloir réunir le monde entier dans la fraternité et d'idéologique parce qu'il est dicté par la fameuse charte olympique. Aujourd'hui sociologue, professeur agrégé d'EPS à l'Institut technologique de Belfort-Montbéliard, Éric Monnin est devenu un expert sur la question. Membre de l'Académie olympique, chargé de mission aux Jeux de Sydney et d'Athènes, il a rejoint l'Agence mondiale antidopage comme observateur et a notamment rédigé quatre ouvrages dont deux sur «Un siècle d'olympisme d'hiver» et un sur «L'olympisme et l'école ?»,un sujet dont il a fait sa thèse de sociologie.
Le Cube d'eau est devenu un parc aquatique ludique pour les gamins : «Avec quelques variantes, les élèves voient positivement l'entrée de l'olympisme dans des programmes scolaires. Je pense qu'il faut puiser dans ses valeurs fondamentales, ses pratiques antiques et nouvelles et tenter de faire une...mixture. Aujourd'hui,grâce aux médias, les jeunes adorent les Jeux. Mais seulement de l'instant T de la cérémonie d'ouverture jusqu'à l'instant T où la flamme s'éteint. Le CIO organise maintenant comme à Singapour, des Jeux pour la jeunesse avec l'apparition de nouvelles disciplines plus attractives».Conférencier (une heure en anglais) au«Lausanne Summit 2010»,organisé en octobre dernier par l'Union mondiale des villes olympiques à Pékin devant cent dix personnalités dont notamment dix-neuf maires des villes olympiques et six des villes candidates aux prochains Jeux, Éric Monnin ainsi insisté sur le rôle de l'olympisme dans le système éducatif: «Aujourd'hui, le CIO demande aux villes candidates un programme d'éducation olympique basé notamment sur les bienfaits du sport sur la santé (combattre l'obésité), l'égalité, l'équité. Les Jeux ne sont que les dixièmes du mouvement olympique»,insiste Éric Monnin.
Le Bisontin affirme même que l'héritage des Jeux est devenu fondamental pour le CIO : «Il offre les Jeux à une ville dans l'espoir qu'elle dynamise son épanouissement urbain, environnemental, éducatif. C'est le cas de Barcelone en 1992, du Piémont avec Turin en 2006, de Pékin. Obtenir les Jeux, n'est plus une finalité mais c'est devenu une stratégie». Éric Monnin est intarissable. Il rappelle que le directeur du CIO précise souvent que pour les Jeux, on a sept ans pour les préparer, quinze jours pour les faire aimer et vingt-cinq ans pour profiter de l'élan pour rayonner : «Quand je me promène aujourd'hui dans le Parc olympique de Pékin avec ses musées, sa verdure, c'est divin. Le Cube d'eau (lapiscine olympique) est devenu un centre aquatique ludique pour les gamins. Une promenade en famille même après 11 heures du soir, autour du fameux Nid d'Oiseau (le stade olympique), est le rendez-vous préféré des Pékinois très fiers de cet espace démocratique. Et que dire des efforts réalisés contre la pollution, du nouveau Pékin incarné par l'aéroport ultra moderne en forme de dragon ou du siège de la télé vision d'état, deux tours de cinquante étages reliées par un pont dans le ciel. Une ville est déclarée olympique un jour, elle est durable pour toujours»...
Le mot de la fin, la phrase du jour. Celle d'un certain Jacques Rogge.
ÉricMonnin a écrit: «De Chamonix à Vancouver»(Editions Desiris) préfacé par Jacques Rogge en 2010 et «L'olympisme à l'école» aux Editions Press eUniversitaire de Franche Comté et d'UTBM en 2008.
Site internet: eric.monnin@utbm.fr
Bio express
1968: Naissance à Besançon
1986 :Membre de l'équipe de France juniors de judo
1996: Professeur agrégé d'EPS et professeur de judo à l'Université de technologie de Belfort-Montbéliard
2007: Reçu avec mention à son doctorat «L'olympisme: pratiques et représentations en milieu scolaire».