Le pâté fait recette avec Marie-France Bertaud
Challans - La romancière, connue pour ses livres et son blog de cuisine, ravive nos madeleines de Proust. Son Petit traité du pâté est à savourer, à la lecture et à table.
1. Parce qu'il ne s'agit pas d'un simple livre de cuisine.
Pas de photos des plats, pas de listes d'ingrédients introuvables, pas de recettes en surnombre comme dans beaucoup de livres de cuisine. « Dans tout ce qui est publié, Il n'y a pas que du bon. Sans compter ce que l'on trouve sur Internet, fait fort justement remarquer Marie-France Bertrand. Il faut vraiment faire un tri. » La collection des Petits traités « se lit en même temps qu'elle se déguste ». On y trouve des références historiques ou des anecdotes, en introduction aux recettes. Le tout, traité toujours avec humour. Les livres, de petite taille, se glissent aussi bien dans un sac à main que dans le tiroir de la table de chevet. Des petits dessins monochromes et une mise en page sur papier brut leur donnent un côté suranné.
2. Parce que la plume de Marie-France Bertaud est un délice.
À n'en pas douter, Marie-France Bertaud a du talent. Ses romans Les Amants de la rivière rouge, en 2019, puis Le tourbillon des illusions, début 2021, ont rencontré un beau succès. Son Petit traité du pâté profite bien sûr de sa plume légère, usant de fins jeux de mots. L'autrice est également bosseuse, « Je ne choisis pas la facilité avec cette collection, avoue t-elle. Le livre m'a demandé un gros travail de recherches, dans des ouvrages ou sur lnternet, autant pour les introductions que les recettes.
3. Parce qu'on y trouve des recettes inédites
Pâtés, terrines, rillettes ; avec ou sans cuisson ; traditionnelles, régionales ou étrangères ; avec ou sans viande ; simples ou plus élaborées… Des 57 recettes proposées par Marie- France Bertaud, environ la moitié sont de sa création. « Je ne veux pas d'un livre écrit par les autres, explique-t-elle. Si tout le monde donne sa recette, c'est trop simple. » Alors, elle a mitonné, mijoté, concocté, terriné chez elle, durant le confinement. Puis elle a testé sur ses amis, la famille. Des cuisiniers lui ont également offert quelques recettes, comme Olivier Helibert, charcutier en Bretagne, ou encore Sylvain Bourmaud, chef du restaurant Calllebolles, à Challans. « Les recettes sont faites pour être transmises, estime-t-elle. C'est du partage, on ne doit pas les garder pour soi. »
4. Parce que rien que l'intitulé des recettes nous interpelle.
On a tous en mémoire une terrine. madeleine de Proust qui restera comme « les rillettes de mamie » ou « le pâté de lapin de maman Lulu », Marie-France Bertaud nous fait découvrir, aujourd'hui, la terrine brûle-pif au rhum et fruits rouges, les rillettes de compète de mon poteau Julot le maquereau, le pâté en croûte coin-coin iodé de Sylvain, le petit potiron et ron et ron aux champignons et noisettes, ou encore les rillettes de bulots à l'andouille ou les plerogi aux myrtilles du général Dourakine.
Nathalie HOUDAYER.