Particulièrement complexe, l'écriture chinoise est à la fois un instrument d'unification politique et un art (la calligraphie), qui a fait preuve d'une remarquable stabilité à travers le temps (...)
Bel article de l'Express présentant la complexité de l'écriture chinoise
«L'écriture chinoise» _ Tel est le titre du septième cahier de la collection Kitab Tabulae, publiée sous la férule de Stéphane Ipert, directeur du Centre de conservation du livre d'Arles, coédité par l'Atelier Perrousseaux. Il s'agit de la traduction française d'un ouvrage rédigé en anglais par Oliver Moore.
S'il semble peu probable que l'écriture soit apparue en Chine à l'époque néolithique (vers 6000'1700 av. J.C.), on estime, en revanche, que la véritable écriture chinoise émerge dans l'Etat Shang en 1200 av. J. oc. Ce livre présente en conséquence un des plus anciens systèmes d'écriture au monde. Il rassemble, de façon intéressante, les principes de base du langage et ceux de la formation et de l'évolution des caractères chinois. A partir de nombreux exemples révélés par l'archéologie et le témoignage de documents conservés dans les musées, l'auteur décrit chronologiquement les principales écritures chinoises, toujours en usage.
Enseignant actuellement l'art et la culture de la Chine à l'Institut de sinologie de l'Université de Leyde, Oliver Moore a précédemment œuvré au Département of Oriental Antiquities du British Museum. C'est un spécialiste de l'écriture, de l'épigraphie et des objets en bronze chinois. (...)
Aborder, par cette pertinente édition de base, le système d'écriture propre à l'immense étendue géographique que représente la Chine, cela invite à la réflexion, voire incite à l'approfondissement.
Le Taille-crayon 2009 aoutRédigé le Samedi 1 août 2009
Le Taille-crayon 2009 aout
Certain, d'entre nous se sont fait tirer le portrait par ses soins, d'autres lui ont confié le design de leur site web...
David Rault est aussi graphiste, packagiste, réalisateur de courts métrage, et enseigne la typographie.
Son Guide pratique de choix typographique intéressera les graphistes confirmés comme les néophites par une approche inédite (et malgré une couverture un peu "universitaire"). Une trentaine de polices de caractère, y sont présentées (...), chaque fois replacées dans le contexte de leur création, avec des exemples connus de leur utilisation (logos, affiches de film), et plus original, un avis sur la façon dont chacune est connotée dan, l'inconscient collectif. Bref, on se sent moins bêtes après l'avoir lu.
... de DavidRault (atelier Perrousseaux). Ce livre qui vient de paraître en avril 2009 est un must pour les TS1, TS2, (et plus!) C'est la bible qu'on rêvait de trouver et qui n'existait pas jusqu'à présent, et qui vous donnera les clés pour effectuer le meilleur choix typographique en fonction du travail demandé. Les typos les plus importantes (sur les dizaines de milliers qui existent!) sont étudiées en détail avec exemples à l'appui. Je me suis empressée de l'acheter dès sa sortie et je vous encourage à en faire autant. Vous pouvez feuilleter quelques pages sur le lien ci-dessous. Ensuite pourquoi ne pas essayer de faire une commande groupée en allant chez adverbum.fr?
Un livre sur la typo qui soit documenté, utile et pratique, voilà qui est rare (...)
Livre remarquable et indispensable à tout graphiste qui souhaite améliorer ses talents. En effet dans la jungle des typographies, certains caractères sont d'une exceptionnelle qualité et méritent d'être utilisés en parfaite harmonie avec le texte qu'ils ont pour mission de révéler.
Ce guide pratique de choix typographique s'adresse donc à la fois à toute personne voulant rapidement trouver la solution à une problématique professionnelle, et à tout amateur désireux de connaître davantage ces lettres qu'on lit sans les voir, ces alphabets qui nous sont si familiers à force de les rencontrer dans la rue, dans les journaux, sur les emballages, les publicités et les écrans...
Illustrissimo 2009 avrilRédigé le Mercredi 1 avril 2009
Illustrissimo 2009 avril
Voici un nouvel ouvrage passionnant pour les amateurs de typo. Vous y trouverez une soixantaine de typographies présentées avec leur concepteur et analysées en détail, par David Rault, enseignant en typographie, graphisme et également journaliste. Il vit actuellement en Turquie où il travaille en tant que directeur artistique et prépare une série de portraits d’auteurs de bande dessinée contemporains dont une partie a déjà été exposé au Festival de la Bande Dessinée à Angoulême en 2009.
Revue suisse de l'imprimerie fév 2009Rédigé le Dimanche 1 février 2009
Revue suisse de l'imprimerie fév 2009
En 2005 sortait de presse l'Histoire de l'écriture typographique, «de Gutenberg au XVIIe siècle», d'Yves Perrousseaux. Un premier tome (dont nous avions rendu compte ici même: No4/2006), précieux pour le monde francophone de l'imprimerie ; enrichi d'une iconographie incomparable. Qu'en est-il de la suite ? Dans un courriel daté -du début de-l'année, l'auteur m'écrit : «Je suis en train de développer le XVIIIe siècle, q i prend beaucoup plus de place (et de temps) que ce que j'avais imaginé. Pour le XIXe siècle, cela va sans doute être pareil, avec des typos, dont celles qui s'expriment aux Etats-Unis, l'arrivée publicité,celle de la lithographie, des composeuses Monotype et Linotype... Mon deuxième volume dont la parution est prévue en octobre 2009 - se terminera probablement après les Didot, juste avant ou après Louis Perrin e tl'apparition des Elzévirs... Il faudra donc, au moins, un troisième tome qui terminera le XIXe siècle et traitera d'une partie du XXe. Je pense aller jusque vers 1940, afin d'inclure les créations de Cassandre et la grande époque de la fonderie Deberny&Peignot... Quoique la logique voudrait que je traite le sujet jusqu'à la fin du plomb, avec Miedinger et Frutiger, c'est-à-dire juste avant la photo composition...» On se réjouit d'apprécier l'ensemble ! Par ses ouvrages didactiques, Yves Perrousseaux offre des pages encyclopédiques'à tous ceux que nos professions intéressent. Les caractères d'imprimerie forment la trame de ses investigations alors que des informations complémentaires visent à cadrer les designers et leur production dans un environnement professionnel mis à la portée de tout un chacun. Relevons enfin que son Manuel de typographie française élémentaire, sorti de presse en 1995,en est à sa neuvième édition...
Le typographe 2009 févrierRédigé le Dimanche 1 février 2009
Le typographe 2009 février
Chaque caractère d’imprimerie, au-delà de sa forme, possède son propre passé, véhicule un bagage culturel, historique et social, crée par sa seule présence sur une page, au-delà du sens des mots écrits, une véritable ambiance. De ce fait, il influe directement sur l’interprétation du texte et implique de la part du maquettiste ou du graphiste une bonne connaissance des caractères d’imprimerie et de ce que leur choix implique.
Comment ne pas faire de lien avec l’ouvrage paru il y a 10 ans chez le même éditeur, par cet éminent spécialiste, Gérard Blanchard : Aide au choix de la typographie. Ce nouveau guide est forcément plus simple d’usage et direct que celui de Gérard Blanchard dans le sens ou il semble synthétiser la problématique des connotations en définissant quelques caractères classiques de l’histoire de la typographie et certains plus contemporains: Antique Olive Nord, Avant-Garde, Avenir, Baskerville, Bodoni, Clarendon, Cocon, Cooper Black, Copperplate Gothic, Dax et Sari, DIN et Interstate, Eurostile, Fedra, Franklin Gothic, Frutiger, Futura, Garamond, Gill Sans, Gotham, Helvetica, Jenson, Meta, Mrs Eaves, Optima, Rotis, Trajan, Vista Sans… Chaque caractère est présenté, raconté en quelques pages qui se finissent par quelques mots clés et description. L’idée n’est pas des plus mauvaise d’aborder l’histoire de la typographie de cette manière, car contrairement aux classifications souvent trop strictes, le tagging est parfaitement adapté aux caractères typographiques, c’est logiquement pour cela que de plus en plus de sites web de fonderies proprosent un système de recherche autour des tags, donc des connotations.
Cuisine du graphiste 2009 févrierRédigé le Dimanche 1 février 2009
Cuisine du graphiste 2009 février
(...) David Rault nous offre un livre (...) qui a pour ambition de nous aider à nous y retrouver et à faire notre choix parmi une sélection de polices de caractères.
Le livre semble construit de manière très simple: 1 double, 1 caractère avec son histoire et ses spécificités. L'approche me plaît vraiment beaucoup (...)
Bibliophile septembre 2006Rédigé le Vendredi 1 septembre 2006
Bibliophile septembre 2006
«Depuis l'ouvrage de François Thibaudeau, La Lettre d'imprimerie, qui remonte à 1921, aucune grande histoire de l'écriture typographique n'avait vu le jour», écrit Paul-Marie Grinevald, conservateur de la bibliothèque de l'imprimerie nationale de 1982 à 2002, en préface à l'ouvrage d'Yves Perrousseaux: Histoire de l'écriture typographique de Gutenberg au XVIIIe siècle.
«Ce livre, ajoute-t-il, profite large-ment de toute l'historiographie que le lecteur retrouvera dans la bibliographie. Yves Perrousseaux a le souci de la simplicité et de la justesse. [ . .] Il a eu le courage de se lancer dans cette grande aventure et pour cela il fait appel aux devanciers qui ont abordé le sujet avec une érudition qu'il respecte et qu'il a voulu rendre accessible au plus grand nombre. »
Avant Gutenberg, il y avait le papier, dont on maîtrisait la fabrication; on pratiquait déjà les techniques de la xylographie et de la métallographie, et le dessin de nos majuscules et minuscules était contenu dans la capitale romane d'inscription et dans l'écriture carolingienne. D'entrée, l'auteur nous rappelle ainsi tout ce qui existait et dont le génial Johann Gutenberg a su profiter, dans un contexte socio-économique et politique particulier pour inventer, au milieu du XVe, l'impression à partir, non plus de plaques de bois gravées ou de blocs de métal moulés, mais au moyen de caractères mobiles métalliques.
Après le sac de Mayence, en 1462, les premiers imprimeurs s'enfuient de la ville où ils ont été formés et se dispersent, "c'est le début de !'imprimerie moderne, et de son internationalisation. "
La technique nouvelle essaime ainsi à travers toute l'Europe, de Stras-bourg (1458) à Venise (vers 1468), de Paris (1470) à Toulouse (1471), de Bamberg (1457) à Lyon (1473), de Toulouse (1471) à Prague (1478).
Elle sera aussi itinérante, colportée par les prototypographes, ces typographes ambulants transportant avec eux, de ville en ville, caractères en plomb, encre et papier ...
Issus des manuscrits, les gothiques sont en usage aux débuts de l'imprimerie. Nicolas Jenson, «maître de la Monnaie de Tours», fonde une imprimerie à Venise (1470) où, le premier, il va s'illustrer par « la qua-lité de ses caractères typographiques»: un romain -prototype de la famille des «Humanes» -, un grec et un gothique nouveau.
Dans la première imprimerie créée à Paris, l'Atelier de la Sorbonne -qui deviendra du Soleil d'or-, c'est un caractère créé à Rome que l'on utilise d'abord avant de songer à en faire graver un nouveau. Yves Perrousseaux, à travers son récit, nous montre combien l'écriture typographique est au cœur des préoccupations des nouveaux imprimeurs. Apparues en 1495, les productions d'Alde Manuce, à Venise, vont dominer la Renaissance humaniste, par le choix des auteurs publiés (classiques grecs et latins), mais surtout par des innovations techniques (format, etc) et des caractères nouveaux: cursives grecques et romaines.
Après Venise, « Paris est alors le deuxième centre typographique européen ».
De ce glorieux XVI" français, l'auteur nous présente les portraits successifs des plus grandes figures: Josse Bade, Henri 1" Estienne, Simon de Colines, Robert 1er Estienne, Antoine Auguereau, Geofroy Tory, Claude Garamont, Étienne Dolet, Robert Granjon. Quant à Christophe Plantin, né à Tours, c'est à Anvers qu'il exercera.
La mise en page s'est alors complètement dégagée des incunables pour gagner en clarté et en simplicité par l'usage de pages de titre, la division du texte en paragraphes, avec la création d'alinéas. Et les imprimeurs sont abondamment servis en caractères nouveaux, grâce au travail de nombreux graveurs de poinçons.
La première partie de l'histoire retracée par Yves Perrousseaux s'achève sur « le siècle d'or des Pays-Bas réunis», marqué, entre autres, par deux graveurs, Christofel van Dijck et Miklos Kis, et par deux grandes dynasties d'imprimeurs, les Blaeu et les Elzevier.
L'auteur reprendra le fil de cette histoire, dans un second tome, avec les "romains du roi", gravés par Philippe Grandjean, à la fin du XVIIe. Saisir l'histoire de la typographie implique de visiter différentes composantes de l'histoire générale, dont toute technique est à la fois le produit et le moteur. Ce que l'auteur ne manque pas de faire, plus amplement que ses prédécesseurs.
Ainsi nous. invite-t-il à resituer cette histoire de la-typographie dans les contextes technique\ économique, politique, linguistique ou encore religieux. Une histoire vivante, qui nous mène jusqu'à ses prolongements actuels. Ainsi, en regard des caractères originaux créés et gravés au fil des siècles, figurent le plus souvent les polices numérisées qui leur correspondent, en usage aujourd'hui chez les graphistes et imprimeurs.
Le propos est encore complété de cinq développements particuliers dits «pauses» apportant un éclairage sur :
- la technique typographique ;
- les écritures manuscrites au début de l'imprimerie ;
- la classification des caractères Vox-Atypi ;
- la gravure d'illustration ;
- origine et formation du français.
Il s'agit en quelque sorte de «vitrines» pédagogiques, qui sont distribuées au long des chapitres concernés et non, comme il est d'usage, comme annexes en fin d'ouvrage. On apprécie l'intention. Toutefois, l'abondance de cet appareil documentaire (qui représente plus du quart de l'ouvrage), parfois digressif, ainsi placé, nuit à une perception quelque peu synthétique du récit proprement historique.
D'autant que le repérage graphique de tous ces ajouts est nettement insuffisant. Il aurait suffit d'introduire quelque différence de colonnage, de corps, de graisse ou de titrage, ou encore d'un usage mesuré de signets, de ban~eaux ou d'aplats, pour rendre plus évidents les différents niveaux de lecture proposés. En revanche, remarquons un choix graphique tout à fait judicieux pour les très instructives légendes, qui les signale au premier coup d'œil et invite à leur lecture. Elles enrichissent une iconographie, certes exclusive-ment en noir et blanc ou un ton, mais abondante et fort judicieuse-ment sélectionnée.
La monographie que David Rault consacre à Roger Excoffon n’est
pas un livre sur Roger Excoffon, c’est Roger Excoffon dans un
livre.
Artiste lui-même pluridisciplinaire (graphiste, typographe,
photographe, homme de cinéma), David Rault fait revivre sous nos
yeux l’homme Roger Excoffon, dans ses élans, ses passions, dans la
polyphonie de son immense talent.
Par le prisme de cet ouvrage grand format, accessible, précis et
richement illustrée, nous découvrons le caractère Excoffon, son
écriture, le parcours de cet auteur (typo)graphique, le chantier du
Mistral, le premier nom de l’Antique Olive, un Calypso tout à fait
fortuit ; l’Excoffon publicitaire, graphiste, visualiste dont les
travaux & les commandes laissent apparaître ici de façon
synoptique la vision d’une époque, un peu de notre histoire
contemporaine, en France tout particulièrement, mais pas
seulement.
La mise en page du livre se fait au fil des pages mise en scène
avec, en point d’orgue, un superbe cahier consacré aux
photographies que Jean Dieuzaide a fait de Roger Excoffon dans les
années 1960.
L’Excoffon de David Rault est un livre que l’on peut lire vite, à
la vitesse d’une Ferrari, image que feu Yves Perrousseaux associait
cet ouvrage, s’amusant de l’audace de sa couverture
rutilante.
Mais c’est aussi un travail que l’on peut relire avec patience, en
gourmet des vignettes et des mots. Ceux de Maximilien Vox et
Savignac en particulier sont de véritables morceaux de bravoure
littéraires, qui dépassent de loin le génie spécialisé de la
typographie et qui devraient puissamment contribuer à célébrer les
nouvelles noces de la geste excoffonienne et de l’homme de la
rue.
Yves Perrousseaux est parti trop tôt en ces jours de mai 2011,
plein de projets d‘éditions en tête. C’est à la manière d’un
témoignage que j’essaye en ce dimanche soir de me souvenir de cet
amoureux fou de la typographie. Comment fallait-il aborder ce
devoir de mémoire? Jamais évident… Je me souviens avoir rencontré
Yves
Perrousseaux à la fin des années 80, lors de ces mémorables
rencontres annuelles d’août organisées par les Rencontres
internationales de Lure. Ce lieu était un doux mélange de grands
professionnels de la typographie, d‘érudits de toutes sortes, de
jeunes étudiants, d’amateurs éclairés en soif d’apprendre,
d‘échanger. En 1989 lors d’un de mes premiers passages, je
reconnaissais en la personne d’Yves l’un de ces amateurs, j‘étais
un des ces étudiants. Nous étions tout en bas de cette
montagne, face aux Blanchard,Mandel,Richaudeau,Ponot, et ravis
d’apprendre à leur contact.
Les années passaient et en 1995, il publiait son premier manuel
de typographie composé en Sabon. Cet ouvrage n‘était
pas destiné aux professionnels du graphisme, mais plutôt aux
utilisateurs non-professionnels des outils de PAO de l‘époque. Ce fut un réel succès. De nombreuses
rééditions ont suivies (neuf éditions?).
Yves, grand amateur de typographie latine, aimait essayer des
nouveaux caractères typographiques, promouvoir les jeunes
générations que nous étions en utilisant nos fontes. Yves
utilisait avec grand plaisir dans ses mises en pages de livres de
recettes, de guides, autour de la provence (ses clients locaux) nos
créations typographiques, dont celles de François Boltana,Thierry
Puyfoulhoux, et bien d’autres comme celles d‘Éric de Berranger,Xavier Dupré, etc.
qui étaient ravis de voir enfin utilisé de beaux caractères de
textes en édition. Yves apprenait, comme nous les jeunes, malgré
l‘écart générationnel.
Vers 1997, Yves, emporté par l’enthousiasme de Gérard Blanchard, publiait l’Aide au choix de la typographie du Chancelier
des Rencontres internationales de Lure. Une somme typographique,
fournie, complète, mis en page par Blanchard lui-même sur son PC,
et recomposé par Yves Perrousseaux, le tout, composé avec un des
packs de la totale typographie, Le Monde Livre1
et Le Monde Sans que j‘étais en train de finir pour ma fonderie. Avec
le recul, il semblerait que Gérard avait réussi nous faire passer
du statut d’amateurs à celui de passionnés de typographie en nous
associant à ses “saines folies” typographiques. Dans une interview publié en 2002, Yves Perrousseaux
nous dit d’ailleurs à ce sujet: Quant à en être l’un des
piliers, c’est beaucoup dire. C’est à Lurs que j’ai appris la plus
grande partie de mes connaissances professionnelles actuelles.
C’est à mon tour de transmettre ce que les aînés m’ont transmis,
c’est tout et c’est normal. Yves est pour ainsi dire un pur
produit de l’esprit de Lurs.
Yves — lors de nos discussions téléphoniques passionnées (nous
n‘étions pas toujours d’accord et c‘était mieux ainsi, une preuve
de nos engagements pour une passion commune) — me racontait ses
nouvelles aventures d‘éditeur d’ouvrages typographiques: rencontre
avec
Frutiger, publication des
livres de Mandel, etc. Sa maison d‘édition Atelier
Perrousseaux est devenu au fil des ans l‘éditeur francophone
qu’il manquait dans notre pays. Bien plus tard, lorsque j’ai appris
qu’Yves Perrousseaux avait trouvé son successeur en la personne de
David Rault vers 2009, c‘était une excellence nouvelle pour la
continuité de son œuvre. Cette décision prend d’un seul coup
tout son sens dans ces derniers jours de mai
2011. Yves Perrousseaux restera un des acteurs majeurs de la
tradition
typographique lursienne.
Les éditions Atelier Perrousseaux, qui nous ont déjà gratifiés
de deux superbes volumes d’une Histoire Typographique qui est
devenu un ouvrage de référence incontournable sur le sujet,
viennent de faire paraître un nouvel ouvrage sur un sujet fort peu
traité par les historiens de la typographie, j’ai nommé la « lettre
française d'art de main » ou « lettre façon d'écriture », plus
connue sous le nom de « lettre de civilité ». À la frontière de la
typographie et de la calligraphie, ces lettres sont calquées sur
une des cursives de l’époque et servaient à imprimer notamment des
manuels éducatifs. On les composait dans ce caractère bien
particulier en se disant qu’il était plus facilement lisible à
l’âge où l’on apprend à lire et à écrire justement cette cursive
scolaire. En dehors de l’ardu problème typographique qui consiste à
rendre par des rectangles de plomb toutes les subtilités d’une
cursive avec ligatures, trait continu et caetera, ces lettres sont
très esthétiques et loin, dans leurs formes, des caractères romains
et italiques auxquels une typographie plus classique nous a
habitués et plus proches d'une cursive gothique que nous étudierons
bientôt chez Graphos.
Découvrez donc dans cet ouvrage les liens qui ont perduré
tardivement entre typographie et calligraphie, les influences
réciproques (si, si) entre ces deux modes de production du texte
écrit, cela vous donnera bien des idées et des modèles desquels
vous inspirer pour calligraphier ce caractère un peu oublié du
corpus calligraphique habituel. Les nombreuses illustrations sont
accompagnées d’un texte remarquable de Rémi Jimenes qui met
parfaitement en valeur à la fois la naissance, l'évolution et
l’utilisation typographique de ce caractère mais aussi les
influences de et sur la calligraphie de cette cursive, bien loin
des modes d'inspirations qu’y puiseront plus tard Hermann Zapf ou
Alan Blackman.
Bref, pour une fois un ouvrage qui met en lumière les nombreuses
interrelations entre typographie et calligraphie et une bien belle
source d’inspiration pour nous autres scribes.
>[Sylvie Litté]
Il est bien trop rare que les éditeurs modernes –entendons, les
éditeurs d’aujourd'hui– accordent suffisamment d’importance à la
«mise en livre» des manuscrits qui leur sont confiés. Pourtant, les
travaux d’histoire du livre montrent bien non seulement que le
texte ne saurait exister seul, mais que le livre en tant qu’objet
apporte au lecteur, par les dispositifs matériels qu’il met en
œuvre, bien autre chose que le seul texte. «Mettre en livre» avec
compétence et élégance un livre qui traite précisément d’un aspect
de la «mise en livre», à savoir l’histoire du caractère
typographiques, est tout particulièrement bien venu.
On ne peut par conséquent qu’être reconnaissant à l’éditeur Atelier
Perrousseaux de l’ouvrage que Rémi Jimenes a consacré aux
Caractères de civilité d’avoir réussi à nous offrir un livre dont
l’élégance formelle se combine avec un contenu textuel de qualité.
L’étude de la typographie et des caractères reste trop peu
développée en France, et encore mal intégrée aux travaux d’histoire
générale du livre –une exception remarquable étant bien évidemment
celle du Musée de l’imprimerie dirigé par Alan Marshall à Lyon.
L’exposition d’Écouen sur Geoffroy Tory et son Champfleury
constitue aussi, en ce moment même, une excellente occasion
d’approcher ce domaine.
Rémi Jimenes, doctorant au CESR de Tours, définit les caractères de
civilité, alias lettre française d’art de main, comme « une
typographie gothique reproduisant l’écriture cursive qu’employaient
les hommes de plume français au milieu du XVIe siècle » (p. 10).
Histoire et civilisation du livre donnera de cet élégant volume un
compte rendu circonstancié, mais le sommaire que nous publions
ci-dessous donne une bonne image d’un contenu présenté à la manière
d’une pièce de théâtre classique.
La sortie du beau livre de Rémi Jimenes sur les caractères de
civilité était attendue avec impatience par de nombreux
bibliophiles. Il vient heureusement compléter la série d’ouvrages
d’Yves Perrousseaux sur l’histoire de la typographie.
La tâche était ambitieuse, aucun ouvrage en langue française de
cette ampleur n’avait encore couvert le sujet, un comble pour un
art typiquement français !
Sa lecture est un vrai plaisir ; on y apprend des tas de choses
sur les « lettres françaises d’art de main », des origines à ses
développements successifs (je dirais même ses mutations) jusqu’au
XIXe siècle. On savait le style de ces caractères dérivé des
écritures de chancellerie. Une nostalgie de copiste, pourriez-vous
penser, que nenni ! Il s’agissait, au contraire, d’une volonté
délibérée des humanistes de la Renaissance de « faire moderne » et
d’affirmer la grâce et le caractère (c’est le cas de le dire !) des
lettres françaises sur les italiennes.
Si Geoffroy Tory, le précurseur, défend la langue française, qui
n’a rien à envier en beauté à la latine, c’est pourtant aux
caractères romains qu’il s’attache à fixer les justes proportions.
Il avait bien envisagé de traiter en parallèle des lettres
françaises: « Si j’eusse pu trouver mention par écrit de nos
susdites lettres de forme et bâtardes … je les eusse mis en ordre
selon leur due proportion ». Et oui, seulement, il ne risquait pas
d’en trouver en 1529, le bougre, puisque c’est Robert Granjon, en
1557, qui, le premier, publia un ouvrage en cursive gothique !
A l’origine de toute typographie il y a une écriture manuscrite
que le graveur prend pour modèle, le style italique de Griffo des
éditions aldines cherchait aussi à se rapprocher de l’art
inimitable de la main. Mais les caractères de civilité se
rapprochent plus fidèlement encore de la souplesse des lettres
cursives ; à l’origine, ce sont des variantes de la gothique
bâtarde (ce qui est plutôt paradoxale car l’écriture gothique
n’était plus à la mode depuis quelques décennies, au point que
Pétrarque écrivait déjà qu’elle avait été inventée pour autre chose
que pour être lue !). Ensuite, il faut un modèle, les Maitres
d’écriture royaux sont de bons candidats ; Pierre Habert,
calligraphe et valet de chambre du Roi, a pu inspirer Granjon,
tandis que Pierre Hamon, calligraphe réputé, a inspiré Philippe
Danfrie.
Il faut avoir l’œil exercé pour distinguer tel type à tel autre,
mais comme les autres ouvrages de la série, celui-ci est très
pédagogique et il vous donne l’inventaire des différents types,
comme ceux de Granjon, par exemple : les capitales, les bas de
casse, les ligatures, les finales. Voilà l’art de main décodé
!
Cette nouvelle typographie sera contrefaite malgré le privilège
dont bénéficie Granjon pour 10 ans, et se diffusera rapidement, en
France mais aussi à l’étranger, notamment dans les pays du Nord.
Pourtant, le caractère de civilité ne parviendra jamais à
supplanter les lettres romaines. Il est d’un usage plus difficile
pour l’imprimeur, et le crénage des types les rend fragiles à la
presse.
Ce que le livre de Rémi Jimenes montre bien c’est la fortune en
dent de scie de cette typographie. A la mode de 1560 à 1620, elle
disparait presque complètement au XVIIe siècle, pour revenir en
force au début du XVIIIe siècle. Seule exception confirmant la
règle, le météore Pierre Moreau, qui invente une nouvelle
typographie tirée des arts de la main, selon une démarche proche de
celle de Robert Granjon. Mais il appartient à la corporation des
Maitres-écrivains et non à celle des imprimeurs et son expérience
sera vite brisée par ces derniers.
Le gothique cursif s’offre donc un come back tonitruant dans les
années 1730 grâce à Jean Baptiste de la Salle, le fondateur des
Ecoles Chrétiennes, qui publie en 1703 Les Règles de la Bienséance
et de la Civilité Chrétienne. Cette fois le pli est pris, il
deviendra difficile ensuite de publier un livre de civilité qui ne
soit pas composé avec ces caractères, sauf bien plus tard, lorsque
les éditeurs ne verront plus de motifs à suivre un style que plus
personne n’utilise et ne lit facilement. C’est l’âge d’or de la
civilité, plus de 200 ouvrages ont été comptabilisés entre 1703 et
1863 !
Les lettres sages et bien alignées de Granjon et de ses suiveurs
étaient principalement réservées aux textes officiels, aux
ordonnances, privilèges et autres épitres dédicatoires, mais le
Gothic Revival de la période suivante touchera surtout les éditions
populaires et la production de colportage : mauvais papier, souvent
manipulés par les enfants, reliures modestes (si on excepte le
maroquin bleu de Duru pour l’exemplaire du Baron Pichon des Règles
de la Bienséance !). Ces manuels faisaient coup double, celui
d’enseigner les règles de savoir-vivre en même temps que l’écriture
manuscrite. L’ouvrage montre bien les cousinages entre la
typographie de civilité et les manuels de calligraphie destinés à
enseigner l’art de bien former les lettres, la ronde et la
bâtarde.
On regrette juste que cette partie consacrée aux productions
proprement calligraphiques des Maitres-écrivains, les Louis
Senault, les Honoré-Sébastien Roillet, etc, ne soit pas plus
développée. Sans doute par ce que leurs ouvrages étaient plus
souvent gravés que typographiés.
A la fin de l’ouvrage un appendice donne un inventaire utile des
principales éditions de livres scolaires rédigés avec des
caractères de civilité, depuis les Règles de la Bienséance de JB de
la Salle, pour qui voudrait commencer une collection de ces
impressions pittoresques.
Impossible de traiter sur une seule page, fut-elle internet, de
toute la richesse du livre de Rémi Jimenes, Le mieux reste de le
lire. Bon, je vous laisse, et j’y retourne…
C'est un réel plaisir de vous présenter l'ouvrage fraîchement
paru de l'un des premiers lecteurs du blog, Rémi Jimenes. Son
ouvrage Les Caractères de civilité, Typographie et
calligraphie sous L'Ancien Régime, vient effectivement de
paraître à éditions Atelier Perrousseaux Editeur (29,50€), et il
est superbe.
J'ai déjà eu l'occasion de le
feuilleter pendant toute une soirée et j'attends avec impatience
d'avoir un peu de temps pour me plonger dans ce qui me semble déjà
être un nouvel ouvrage de référence sur le sujet. Mais pour vous
donner une première impression, c'est vraiment très très
intéressant même pour le non spécialiste que je suis. C'est très
bien écrit, et on se laisse porter par l'histoire dans l'Histoire.
J'aime beaucoup.
Rémi étant un fidèle du blog, il
a accepté de se prêter au petit jeu de l'entretien pour les
lecteurs du blog, afin de nous en dire plus sur lui, ses recherches
et son ouvrage.
Rémi, quel a été ton parcours
jusqu'à la parution de l'ouvrage?
Après deux
années de khâgne à Orléans et une licence d'histoire, je me suis
orienté vers un master en histoire du livre à Tours, au Centre
d’études supérieures de la Renaissance. J’y ai consacré mon mémoire
à la carrière de Charlotte Guillard, veuve des imprimeurs Berthold
Rembolt et Claude Chevallon. Je poursuis aujourd’hui cette
recherche en doctorat. Parallèlement je collabore au projet de
numérisation des Bibliothèques Virtuelles Humanistes.
Comment
l'idée de cet ouvrage a-t-elle germé?
À la fin de
l’année 2009, j'ai été mis en contact avec Yves Perrousseaux, qui
recherchait des photographies pour illustrer son Histoire de
l'écriture typographique. Comme je m'intéressais à l’histoire
de la calligraphie, il m'a demandé quelques renseignements sur le
sujet, avant de me proposer la rédaction d'un livre consacré aux
rapports entre typographie et calligraphie. Ce vaste sujet
dépassait de loin mes modestes compétences. Cependant, depuis
plusieurs années je rassemblais de la documentation sur les
caractères de civilité. J’ai donc proposé à Yves d’aborder les
rapports entre typographie et calligraphie à travers l’histoire de
la lettre de civilité.
Mais
que sont les caractères de civilité ?
Gravés par
Robert Granjon en 1557, les caractères de civilité imitent la
gothique cursive des secrétaires français de la
Renaissance.
Cette
typographie est surtout connue pour l’utilisation qu’en ont faite
les imprimeurs aux XVIIIe et XIXe
siècles : le caractère ne servait plus alors qu’à imprimer des
manuels de savoir-vivre et de bienséance, qui ont donné leur nom à
cette typographie. Mon livre rejoint ceux d'Yves Perrousseaux
dans la collection « Histoire de l'écriture
typographique ». Cette collection, bien connue des amateurs
comme des professionnels, rassemble des ouvrages de référence
copieusement illustrés. Les derniers volumes sont tous imprimés en
quadrichromie.
L'ouvrage
est en effet magnifique, qu'apporte-t-il à l'histoire des
caractères de civilité?
Plusieurs
auteurs s'étaient auparavant intéressés à l’histoire des caractères
de civilité. En 1966, Harry Carter et Hendrik Vervliet ont publié
en anglais un livre entièrement consacré au sujet. Leur livre, qui
recense les polices gravées à la Renaissance et étudie leurs
origines, demeure une référence incontournable. Il n'était bien sûr
pas question pour moi de « refaire » le Carter-Vervliet,
mais d’adopter une approche différente du sujet : d'une part,
en ne m'intéressant pas exclusivement au graphisme des caractères
mais à leur utilisation par les imprimeurs (pour quels textes?) et
à leur réception par le public (avaient-il du succès?) ; et
d'autre part, en élargissant le cadre chronologique de cette
enquête.
On connaît
bien l’histoire de l’invention de cette typographie, mais on
n’avait pas encore regardé précisément ce qu'elle devenait aux
XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cet élargissement du cadre
chronologique m’a permit de montrer que les caractères de civilité
disparaissent totalement des presses françaises dans la seconde
moitié du XVIIe siècle, pour ne réapparaître qu'en 1703 avec la
publication des Règles de la Bienséance et de la Civilité
chrétienne de Jean-Baptiste de La Salle.
Il m’a alors
paru intéressant d'interroger les causes de cette disparition et
les raisons de la «résurrection» de cette typographie en 1703.
Malgré leur apparent archaïsme, les caractères de civilité étaient
employés pour des motifs pédagogiques clairement définis.
Un autre
volet important de mon travail est sans doute la mise en relation
de la typographie avec l’histoire de la calligraphie. La variation
des modes calligraphiques en France du XVIe au XIXe siècle, le
passage de l'écriture gothique à la ronde, puis de la ronde à la
coulée et enfin à l'anglaise, a naturellement affecté l'utilisation
des caractères de civilité qui servaient non seulement pour
l’apprentissage de la lecture, mais également pour l’apprentissage
de la calligraphie. J’ai ainsi volontairement profité de l’occasion
pour donner quelques précisions sur l’histoire, finalement mal
connue, de la calligraphie française sous l’Ancien Régime.
Je présente
également quelques modèles d’écriture tirés non pas des grands
manuels d’Alais de Beaulieu, Saintomer ou Royllet, ces rolls-royce
de la calligraphie, mais tirés de petites brochures rares et peu
connues, celles qu’avaient précisément dans les mains les enfants
des classes populaires.
(...)
Article dans la revue Plume mars-mai 2011
Article de "La Marseillaise"
Le Pays de Forcalquier-Montagne de
Lure est ancré dans l'histoire de la typographie. Le
village de Lurs y accueille «Les Rencontres
Internationales de Lure», créées en 1952 par
MaximilienVox et, plus récemment, la
Communauté de Communes a été labellisée «Pays du Livre
et de l'écriture», dans le but de fédérer les professionnels du
livre et de leur donner les moyens d'exercer leur activité. Après
avoir habité Forcalquier, YvesPerrousseaux est maintenant installé à
Reillanne: «Actuellement à la retraite, j'occupe mon
temps, avec un plaisir certain,à réaliser une Histoire de
l'écriture typographique, en plusieurs tomes, de
Gutenberg ou 20' siècle». Le Bas-Alpin explique
qu'«une telle démarche n'avait pas été réalisée depuis les travaux
de FrancisThibaudeau au début des années
1920. Je veux transmettre, d'une façon didactique, ce patrimoine
culturel mal connu, en France du moins,qui a fixé à travers les
époques,les modes et l'évolution des techniques, la pensée de
l'homme dans le livre et d'une façon plus générale dans l'imprimé».
L'ensemble de cette Histoire de l'écriture typographique,
en plusieurs volumes,est conçu pour proposer une vision générale et
complète du sujet. C'est en quelque sorte une véritable
encyclopédie de la typographie,et c'est une première dans le
monde.«De gros problèmes de santé m'ont fait perdre plus de deux
ans,continue YvesPerrousseaux. Mais que les lecteurs
se rassurent : le troisième volume vient de paraître, le quatrième
est en préparation,il sera consacré au 19e
siècle...»
L'atelier Perrousseaux l'éditeur vient de s'offrir
une cure de jouvence et arbore, désormais un nouveau
logo, remis à jour de la première livrée créée
par YvesPerrousseaux à la fin des années
1960,dans le que l'on retrouve toujours le hibou,vénérable emblème
de la maison. Ce changement n'est pas uniquement cosmétique,
puisqu'il préfigure la nouvelle ligne éditoriale de
Perrousseaux pour 2011. En effet,outre les ouvrages de
typographie et de graphisme qui continuent d'être le
cœur de la collection, l'année qui vient verra arriver
également deux nouvelles sous-catégories au sein du catalogue:
Bandes dessinées et Internet. La collection Bandes
dessinées présentera des ouvrages d'analyse et de réflexion autour
du 9"art, point de convergence logique des thèmes chers à l'atelier
Perrousseaux (l'image et le langage) ; les deux
premiers titres,Entre l'élite et la plèbe de
Jean-NoelLafargue et L'espace blanc
entre les cases de StéphaneDeschamps, sortiront en fin d'année 2011. L'autre
nouveauté, la collection Internet, aura pour but
d'éditer des ouvrages de typographie adaptés et destinés aux
développeursWeb, répondant clairement à
des problématique en perpétuelle évolution. Les deux premiers
titres, qui traiteront de la Lisibilité de la typographie sur
Internet et des Grilles & de la
macro-typographie de la page Web,
signés respectivement par AurélienFoutoyet et Anne-SophieFradier, seront publiés à la fin 2011.
Article dans Tm rsi stm 2010-06
«L'écriture chinoise» _ Tel est le titre du septième
cahier de la collection KitabTabulae,
publiée sous la férule de StéphaneIpert,
directeur du Centre de conservation du livre d'Arles,
coédité par l'Atelier Perrousseaux. Il
s'agit de la traduction française d'un ouvrage rédigé en
anglais par OliverMoore.
S'il semble peu probable que l'écriture soit apparue en Chine à
l'époque néolithique (vers 6000'1700 av.
J.C.), on estime, en revanche, que la véritable
écriture chinoise émerge dans l'Etat Shang en 1200 av.
J. oc. Ce livre présente en conséquence un des plus anciens
systèmes d'écriture au monde. Il rassemble, de façon intéressante,
les principes de base du langage et ceux de la formation et de
l'évolution des caractères chinois. A partir de
nombreux exemples révélés par l'archéologie et le témoignage de
documents conservés dans les musées, l'auteur décrit
chronologiquement les principales écritures chinoises, toujours en
usage.
Enseignant actuellement l'art et la culture de la Chine à
l'Institut de sinologie de l'Université de Leyde,
OliverMoore a précédemment
œuvré au Département of Oriental
Antiquities du BritishMuseum. C'est un spécialiste de l'écriture, de
l'épigraphie et des objets en bronze chinois.
(...)
Aborder, par cette pertinente édition de base, le système
d'écriture propre à l'immense étendue géographique que représente
la Chine, cela invite à la réflexion, voire incite à
l'approfondissement.