FMT Mag, revue sur la kinésithérapie, le paramédical, la forme et le bien-être.Rédigé le Samedi 15 septembre 2018
FMT Mag, revue sur la kinésithérapie, le paramédical, la forme et le bien-être.
Depuis quelques années, une attention croissante est portée au corps, à son fonctionnement. au mouvement. L’anatomie n’est plus un domaine réservé aux seuls spécialistes, elle intéresse toute personne qui pratique une technique corporelle. Ce livre présente de manière vivante un panorama des os, des articulations et des muscles en liaison directe avec le mouvement.
Il s’appuie essentiellement sur l’illustration «en volume».
Celle-ci commentée par un texte qui peut être abordé en deux temps : lecture rapide ou plus approfondie. Un livre de base qui permet d’acquérir facilement les connaissances en anatomie indispensables à toutes techniques corporelles.
Un guide complet pour les techniques corporelles : arts martiaux, danse, gymnastique, kinésithérapie, mime, psychomotricité, sports, théâtre, yoga. Blandine Calais-Germain a été professeur de danse puis kinésithérapeute. Depuis 1980, elle travaille à rendre l’anatomie appliquée aux mouvements accessible à tous. Elle est l’auteur de plusieurs méthodes d’enseignement et de techniques sur l’anatomie et le mouvement, notamment le célèbre Geste anatomique.
La nouvelle publication, revue et augmentée, de ce « Petit traité » se fonde sur a définition large et ancienne du mot confiture et aborde, notamment, les pâtes de fruits. On y découvre toute l’histoire des confitures, de leur rôle de médicament à celui, plus récent, de plaisir gourmand sucré ; des temps anciens à la bassine de nos grands-mères. L’autre apport de cette édition ? En plus de compiler plusieurs recettes de confitures, elle détaille également leur utilisation dans divers desserts, entrées ou plats principaux à base de viandes
ou de poissons.
Confitures ou gelées de fruits ou de légumes, confits de fleurs, de feuilles ou d’algues, avec ou sans cuisson, avec ou sans sucre… Les gourmets un peu curieux seront tentés de tout essayer !
Femme actuelle : Jeux délices n°1Rédigé le Mercredi 1 août 2018
Femme actuelle : Jeux délices n°1
La lavande, bien sûr, mais aussi la capucine, la jacinthe, le chardon, la tulipe… Mireille Gayet, chercheuse au CNRS, égrène 80 fleurs comestibles, faciles à trouver dans nos jardins ou dans le commerce.
Pour chacune, elle détaille les caractéristiques physiques, l’histoire et l’utilisation en cuisine ; qu’il s’agisse d’entrer dans la composition d’un beurre fleuri, d’un sucre parfumé ou d’un poivre aromatisé.
Au total, 286 recettes vous aideront à instiller délicatesse et poésie dans votre assiette.
Après s’être amouraché, dans d’autres Petits traités, pour l’histoire de la boulette – ouvrage qui lui a valu en 2009 le Prix Cerise sur le gâteau du Festival des littératures gourmandes – et des pâtes, Pierre-Brice Lebrun, journaliste gourmand, se penche sur la question du pois chiche, légumineuse millénaire trop injustement cantonnée à briller derrière la couscoussière alors qu’elle a pourtant tout pour briller de l’entrée au dessert. L’auteur livre ici un récit très attachant sur les origines, l’exode et le déracinement du pois chiche auquel s’ajoutent une centaine de recettes de tous les horizons.
Archivo Teológico Granadino nº 80Rédigé le Lundi 11 juin 2018
Archivo Teológico Granadino nº 80
Ce livre est né à l'occasion de l'initiative du pape François,qui a faitpasserla fête desainte Marie-Madeleined’un simple souvenirau statutde Fête, enappuyantsa décisionsurle fait que l'Église, traditionnellement,a toujours honoré la Sainte avec le titre d'Apôtre des apôtres. Ainsi, le Pape élève le degré de célébration liturgique de laSainte au même rang que celuide chacun des apôtres. Il ajoute également que lamissionqu'elle a réalisée en fait unexemple et un modèle pour toute femme chrétienne. Dans certainesrégions deFrance,depuisla révision liturgique de 1962, lafêtede laSaintese célèbreavec la même solennité que celle des apôtres.Aujourd’hui, cette façon de l'honorers’étend à toutesleséglisescatholiques. Bien que beaucoup de gens aient une vision contraire à la réalité, ce ne sontpas les Orientaux qui lui ont donné le titre d'Apôtre desapôtres, mais les Occidentaux. En particulier,il semble qu'Hippolyte de Romeait étéle premier à lui donner ce titre dans son commentaire sur le Cantique descantiques. L'intérêt desFrançais de Provence pour laSaintese fondesur une traditionincertaineselon laquelle elle se seraitretirée dans cette région de la Gauletransalpine dans les dernières années de sa vie. Ce qui est certain, c'est que, dans cette région, comme dans le reste de la France, une dévotionparticulièreluiest portéedepuistrèslongtemps. En présentant le personnage, les auteursretiennentl'idéequeMarie de Béthanie serait Marie-Madeleinemais aussila femme anonyme qui est tombée aux pieds de Jésus dans la maison du pharisien, rejoignantl'hypothèse la plus plausible sur l'identification de ces trois femmes,en s’appuyant surles textes canoniques, grecs et latins. Pour l'histoire de sa résidence en Provence,en l’absencede documents fiables pour l’étayer, ils seréfèrent auximplications théologiques etauxœuvresissuesde cette présence possible dans le sud de la Gaule,ensoulignant lesracinesprofondes que le christianisme afixéesdans cette province romaine, toujours à la dévotionpoursainte Marie-Madeleine. En ce qui concerne laSainte, la relation particulière qu’elle eutavecJésus est soulignée d'une manièrespéciale, comme on peut ladéduire des textes évangéliques. Le livre est divisé en deux parties :dans la première,sont commentés les textes de l'Évangile dans lesquelsMarie-Madeleineapparaît ;dansla seconde,est regroupétout ce qui concerne ce que les auteurs appellent« la gloire de la Provence ». Dans cette deuxième partie sont cités deslieux de culte qui lui sont dédiés, en distinguant l'Orient de l’Occident.Les auteurssuivent aussi sa présencedans la liturgie, l'art et la musique. Enfin,sont réuniesquelques prièresdédiées à laSainte, parmi lesquelles des litanies composées en son honneur.De plus, il convient de noter que cette publicationest d’une factureAuteur associé :
Liberté, welsh, camembert
Dans sa chronique culinaire, Jacky Durand nous parle de fromage rôti à la bière sur pain grillé : le welsh rarebit. Dans ce plat d’origine galloise, le traditionnel cheddar fondu peut être remplacé par… du camembert.
Le welsh est à déguster en apéritif, ou accompagné d’oeufs au plat, éventuellement avec une bière brune.
Jacky, vous venez de vivre une aventure extraordinaire …
Je viens de goûter, ou plutôt nous venons de goûter, mon fils et moi, notre premier welsh à emporter, en provenance des Bons pâturages, la plus ancienne fromagerie de Lille. Mais au fait, vous connaissez ce monument gastronomique qu’est le welsh ?
Béotiens du bec, mammifères diurnes, égarés du sud de la Loire et de la Seine, vous qui méconnaissez le welsh, prosternez-vous, c’est le graal du nuiteux que je suis. C’est pas sorcier comme recette - du fromage, de la bière, du jambon et un toast- et pourtant, ça vous rend invulnérable jusqu’au bout de la nuit. Parce que ça nourrit, le welsh, parce que ça réchauffe, parce que même on en rigole autour de minuit quand on songe aux fâcheux des régimes qui nous disent que c’est une abomination calorique. Alors quand on a une envie de welsh, on met le cap sur Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, là où le « welsh rarebit », spécialité british, aurait débarqué durant la Première Guerre mondiale dans la gamelle des soldats britanniques.
Je vous explique ou plutôt Pierre-Brice Lebrun nous explique tout cela dans son « Petit traité du camembert « . C’est aux éditions Le Sureau et je vous donnerai plus tard sa recette de welsh au camembert. Donc le welsh vient du Pays de Galles, où on l’appelle « caws-wedi-pobi », traduisez « fromage cuit ». Le nom de « welsh rabbit » était à l’origine une façon de désigner ce plat comme un substitut de basse qualité à la viande de lapin. En effet, aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Anglais s’amusaient à qualifier de gallois (welsh) les contrefaçons, succédanés et autres produits de qualité inférieure à l’original. Le nom est resté, parfois dérivé en welsh rarebit. Le welsh est donc une espèce de croque gallois, explique Pierre-Brice Lebrun, jadis à bas de chester, désormais remplacé par du cheddar fondu (le vrai chester est rare et cher), servi sur une tranche de pain grillé recouverte de jambon *(ou de bacon) et de moutarde, arrosé de bière plutôt brune, et assaisonné de sauce Worcestershire.
Vous allez nous proposer une variante au camembert ?
Oui, car le welsh mérite le camembert et vice-versa. Il faut le défendre notre camembert que l’on aime au lait cru. Sous le titre « C’est le camembert de Normandie AOP au lait cru qu’on assassine » : des chefs étoilés ont signé le 15 mai dans Libération une tribune pour dénoncer un accord conclu entre les fabricants de ce fromage, qui risque de «devenir une vulgaire pâte molle sans goût» , affirment-ils. "Le plus populaire des fromages tricolores, le calendos, né dans les limbes de la Révolution française au coeur du bocage normand, va basculer dans la pasteurisation" , s’alarment les signataire, dont les chefs Olivier Roellinger, Sébastien et Michel Bras, Anne-Sophie Pic, Michel et César Troisgros ….
D’ici à 2021 , il n’y aura plus qu’un seul et unique camembert de Normandie AOP (appellation d’origine protégée), qui pourra désormais être élaboré au lait pasteurisé. "Nous réclamons un camembert au lait cru pour tous! Aidons les producteurs laitiers en visant la qualité dans le respect de nos traditions ! Liberté, égalité, camembert! » , conclut la tribune. La recette de welsh au camembert de Pierre Brice Lebrun. Pour en revenir à la recette de welsh au camembert de Pierre-Brice Lebrun, il vous faut : une belle tranche de pain de campagne ; une belle tranche de jambon blanc ; 25 cl (au moins de bière brune) ; un camembert écroûté : du sel ; du poivre et en option : une à deux cuillères à soupe de moutarde ; de la sauce Worcestershire ; 2 oeufs. Vous prenez un plat à four, genre caquelon, ramequin. Vous y versez la bière. Portez à ébullition, faites fondre dedans le camembert coupé en petits morceaux. Remuez sans arrêt avec une cuillère en bois pour bien mélanger. lmmergez jusqu’au fond la tranche de pain préalablement grillée, tartinée de moutarde et recouverte de jambon : elle doit recouvrir tout le fond du ramequin ; salez légèrement, poivrez.Faites gratiner dix minutes à 210 degrés. Si vous avez un appétit de mineur gallois, vous pouvez ajouter des oeufs au plat et une salade pour faire passer le tout. C’est à déguster avec une bière brune bien sûr.
L'idée de manger des fleurs est loin d'être nouvelle, mais, elle prend de l'ampleur, et surprend beaucoup d'entre nous. Mireille Gayet, auteur de nombreux ouvrages de cuisine, plusieurs fois primés, propose 286 recettes originales basée sur l'art floral ou linaire: Aspic de fraises et de fushias, Banane, chocolat et cosmos chocolat, Boutons de margherites marinés. Crème aux fleurs de centaurée, Crème pâtissirère à la fleur de bruyère, crêpes farcies aux fleurs de colza, crème à la julienne des dames, Gâteau au citron et Fleurs de bégonia, Flan aux poires et fleurs de réséda, Noix de Saint-Jacques camomille et purée de céleri, Madeleines aux Fleurs de camélia, Magrets aux fleurs de Jacinthe, Œufs à la neige aux fleurs de jasmin, Omble chevalier à la crème de souci, Gelée de Fleurs de mimosas, etc.
Souvenez-vous : qui n'a pas appris dans son enfance que les Fleurs de trèfle au goût sucré pouvaient être sucées, comme des bonbons? Toutes les fleurs sont reproduites, à la manière des pages d'une véritable encyclopédie. Contient une liste des fleurs toxiques, et, la liste des recettes, un index des auteurs, la liste des noms vernaculaires, et, un index des noms latins.
Si la photo qui illustre cet article montre « Le Petit Traité de la Boulette » sur l’appli Kindle de mon téléphone portable, ça n’a rien du hasard. Ce livre de Pierre-Brice Lebrun m’accompagne partout, et il n’est pas rare que je m’y replonge par pure gourmandise, en cuisine ou ailleurs. En effet, ce n’est pas simplement un livre de recettes mais un objet littéraire à part entière, érudit, drôle, et formidablement bien écrit.
Un point sur l’auteur : Pierre-Brice Lebrun est né à Liège et réside aujourd’hui à Mont de Marsan. Il est donc ce que l’on peut appeler un Belge du Sud-Ouest. Lorsqu’il n’écrit pas ses petits traités – il en a rédigé plusieurs sur le pois-chiche, la pomme de terre ou le Camembert dont il défend avec conviction l’AOP de Normandie au lait cru – Pierre-Brice Lebrun est un juriste reconnu. Ce n’est pas le premier auteur à associer avec succès l’essai culinaire à l’exercice du Droit. D’ailleurs, lorsqu’on aborde le sujet avec lui, il cite volontiers Brillat-Savarin (Jean-Anthelme de son prénom) auteur de «Physiologie du Goût» et conseiller à la Cour de Cassation (petite précision bien utile à tous ceux qui pensaient encore que Brillat-Savarin n’était qu’un fromage
Après Anatomie pour le mouvement, la spécialiste du sujet (et collaboratrice d’Esprit Yoga) signe un ouvrage tout à la fois limpide, progressif et essentiel pour la compréhension du fonctionnement des muscles. Appliquée aux postures, l’analyse fonctionnelle du système musculaire s’organise en une quarantaine de fiches à thème. La part théorique est complétée par des propositions d’expérimentations, repérage de palpation, exercices après la posture. Et, bien sûr, comme dans ses autres ouvrages, le tout est agréablement illustré par l’auteur. Un ouvrage complet, qui fera sûrement référence.
Le Dr Alexis Clapin, neurologue, a travaillé pendant vingt ans dans l’industrie pharmaceutique, en tant que responsable médical chez Serono pour son dernier poste. L’ouvrage qu’il fait paraître ce 14 mars « Enquêtes médicales & évaluation des médicaments, de l’erreur involontaire à l’art de la fraude »[1] est donc plus qu’un manuel théorique, un manuel de lecture critique des études cliniques, des études de cohortes aux essais randomisés contrôlés. Un nombre impressionnant de biais et leurs conséquences sont exposés, en termes compréhensibles du grand public, schémas à l’appui.
C’est un ouvrage roboratif d’éducation du citoyen, nécessaire à quiconque s’intéresse de près aux fondements scientifiques sur lesquels sont évalués les produits de santé. Alexis Clapin rappelle quelques principes trop peu connus du grand public quant à l’évaluation des produits de santé par l’Agence Européenne du Médicament (EMA). L’unilatéralité des sources : toutes les pièces du dossier d’AMM sont produites, analysées, les conclusions rédigées par le laboratoire. L’EMA ne mène pas sa propre analyse, ne vérifie pas les calculs, or il est aisé d’optimiser les résultats des études, dès le design de celle-ci, puis au cours de son déroulement et de son analyse statistique. Etonné par l’efficacité affichée d’Avonex, un traitement de la sclérose en plaques, Alexis Clapin va en demander le dossier d’AMM. Il lui faudra plus de deux ans et une plainte auprès du médiateur de l’Union Européenne pour avoir gain de cause.
Partant de cet exemple, Alexis Clapin illustre les failles de l’évaluation par les agences de l’efficacité des produits de santé.
Les failles en matière de détection d’effets indésirables sont connues, certaines facilement explicables par un manque de puissance des essais pour mettre en évidence des effets rares. Pour détecter avec une relative assurance un effet indésirable se produisant chez 1/n patient, il faut en effet que l’essai compte environ 3n patients sur la durée adéquate. Même menés de façon optimale, du fait de leur taille les essais ne permettent donc de détecter que des effets indésirables relativement fréquents.
Les failles en matière d’évaluation de l’efficacité sont en revanche inacceptables. Alexis Clapin s’interroge : pourquoi n’y a-t-il pas de scandale sanitaire lié au manque d’efficacité des produits ? Sans doute parce que cette preuve nécessite d’avoir accès aux documents internes des agences, aux dossiers déposés par les laboratoires, que ceux-ci bloquent à coups de procès. Les récents arrêts des cours européennes sont encourageants en ce sens, mais a contrario l’impact réel de la directive secret des affaires reste à découvrir. Quant à la réanalyse des données, elle nécessite des compétences en biostatistiques qui ne sont pas à la portée du citoyen moyen.
Quand cette réanalyse est néanmoins menée, généralement au terme d’années de procédures, il est navrant de constater qu’elle est de surcroît ignorée par les autorités de santé. La Collaboration Cochrane a ainsi démontré, sur la base des documents produits pour l’AMM, le manque d’efficacité du Tamiflu.[2] Il continue pourtant d’être recommandé à chaque épidémie de grippe par le Ministère de la Santé[3]. L’anomalie détectée dans le dossier Avonex et signalée par le Dr Clapin restera elle aussi ignorée de l’EMA.
Plaidoyer pour les essais cliniques randomisés contrôlés.
Le Dr Alexis Clapin, neurologue, a travaillé pendant vingt ans dans l’industrie pharmaceutique, en tant que responsable médical chez Serono pour son dernier poste. L’ouvrage qu’il fait paraître ce 14 mars « Enquêtes médicales & évaluation des médicaments, de l’erreur involontaire à l’art de la fraude » est donc plus qu’un manuel théorique, un manuel de lecture critique des études cliniques, des études de cohortes aux essais randomisés contrôlés. Un nombre impressionnant de biais et leurs conséquences sont exposés, en termes compréhensibles du grand public, schémas à l’appui.
C’est un ouvrage roboratif d’éducation du citoyen, nécessaire à quiconque s’intéresse de près aux fondements scientifiques sur lesquels sont évalués les produits de santé. Alexis Clapin rappelle quelques principes trop peu connus du grand public quant à l’évaluation des produits de santé par l’Agence Européenne du Médicament (EMA). L’unilatéralité des sources : toutes les pièces du dossier d’AMM sont produites, analysées, les conclusions rédigées par le laboratoire. L’EMA ne mène pas sa propre analyse, ne vérifie pas les calculs, or il est aisé d’optimiser les résultats des études, dès le design de celle-ci, puis au cours de son déroulement et de son analyse statistique. Etonné par l’efficacité affichée d’Avonex, un traitement de la sclérose en plaques, Alexis Clapin va en demander le dossier d’AMM. Il lui faudra plus de deux ans et une plainte auprès du médiateur de l’Union Européenne pour avoir gain de cause.
Partant de cet exemple, Alexis Clapin illustre les failles de l’évaluation par les agences de l’efficacité des produits de santé.
Les failles en matière de détection d’effets indésirables sont connues, certaines facilement explicables par un manque de puissance des essais pour mettre en évidence des effets rares. Pour détecter avec une relative assurance un effet indésirable se produisant chez 1/n patient, il faut en effet que l’essai compte environ 3n patients sur la durée adéquate. Même menés de façon optimale, du fait de leur taille les essais ne permettent donc de détecter que des effets indésirables relativement fréquents.
Les failles en matière d’évaluation de l’efficacité sont en revanche inacceptables. Alexis Clapin s’interroge : pourquoi n’y a-t-il pas de scandale sanitaire lié au manque d’efficacité des produits ? Sans doute parce que cette preuve nécessite d’avoir accès aux documents internes des agences, aux dossiers déposés par les laboratoires, que ceux-ci bloquent à coups de procès. Les récents arrêts des cours européennes sont encourageants en ce sens, mais a contrario l’impact réel de la directive secret des affaires reste à découvrir. Quant à la réanalyse des données, elle nécessite des compétences en biostatistiques qui ne sont pas à la portée du citoyen moyen.
Quand cette réanalyse est néanmoins menée, généralement au terme d’années de procédures, il est navrant de constater qu’elle est de surcroît ignorée par les autorités de santé. La Collaboration Cochrane a ainsi démontré, sur la base des documents produits pour l’AMM, le manque d’efficacité du Tamiflu. Il continue pourtant d’être recommandé à chaque épidémie de grippe par le Ministère de la Santé. L’anomalie détectée dans le dossier Avonex et signalée par le Dr Clapin restera elle aussi ignorée de l’EMA.
Plaidoyer pour les essais cliniques randomisés contrôlés.
Le lobbying de l’industrie pharmaceutique, avec le soutien du senior medical officer de l’EMA Hans Georg Eichler, mène depuis quelques années campagne pour des procédures allégeant la charge de la preuve avant mise sur le marché, pour lui substituer de plus en plus des études post marketing en « big data », « en vie réelle », vulnérables à tous les biais et permettant les multi-analyses opportunistes. Cet ouvrage tombe à point nommé pour rappeler que des essais randomisés contrôlés (RCT) de phase III bien menés sont la seule méthode scientifique offrant un contrôle raisonnable des biais et des preuves d’une fiabilité suffisante pour justifier le rapport bénéfice/risque d’un médicament.
En s'inspirant des lettres que le père Le Saux a adressées à sa soeur pendant 21 ans depuis l'Inde, Armelle Dutruc revisite la spiritualité exigeante, aimante et incarnée de cet "homme de lumière" qui a vécu une vraie "descente vers le fond", dans la profondeur de la caverne (guha) du coeur. Cette très belle méditation conduit l'auteur à retourner surles traces de saint Benoît, à préciser la nature de la relation du sannyâsi chrétien avec le OM hindou, "syllabe éternelle" et symbole de !'Absolu, ou avec le mont Arunâchala, à évoquer sa solitude, ses angoisses et ses retraites, sa sensibilité à la spiritualité carmélitaine ou sa proximité avec Maître Eckhart, Râmana Mahârshi ou le père Shigeto Oshida. On suit dans le même temps l'évolution de la jeune novice au sein de son monastère breton et la transformation postconciliaire de l'Église qui rattrape le moine jusque dans sa lointaine Inde. Une étude remarquable.
M le magazine du MondeRédigé le Samedi 24 février 2018
M le magazine du Monde
'' CONTRAIREMENT A CE QUE L'ON POURRAIT CROIRE, Antoine Augustin Parmentier n'a pas créé le hachis qui porte son nom, et il a encore moins fait découvrir la pomme de terre aux Français. Il en est ainsi de la majorité des plats populaires : on ignore qui a inventé les pommes dauphines, la purée ou même les frites. Parmentier, né en 1737, était originaire de la Somme : on mangeait et on cultivait des pommes de terre dans sa région au moins un siècle avant sa naissance. Cet apothicaire s'est surtout intéressé aux transformations de l’amidon de pomme de terre et à sa panification possible Expériences qui se sont. pour la plupart, avérées infructueuses. Quant au hachis parmentier. on n'en trouve aucune trace dans les ouvrages culinaires ou littéraires avant le début du XXe siècle. C'est certainement un cuisinier qui a imaginé ce nom, probablement en référence au pharmacien patatophile.
En ce qui me concerne. Je suis belge, et les pommes de terre surtout sous forme de frites, font partie de mon ADN. J'ai même suivi une formation de «frituriste» pour en comprendre les ressorts Aucun repas ne vaudra jamais à mes yeux les boulettes de ma grand-mère accompagnées de frites belges taillées, cuites et servies comme il faut. Les frites sont l’identité même des Belges. A l'inverse, le hachis parmentier était quasiment inconnu chez nous. Et pourtant. c'est une sorte de parmentier mélangé (la viande est incorporée à la purée, et le tout est cuit sur la gazinière sans passer au four) qui est resté l'un des plats emblématiques de mon enfance, moi qui ai toujours adoré manger et jouer au critique gastronomique Le «Philosophe», comme on appelait curieusement cette purée agrémentée de viande hachée, était la recette fétiche de tante Momo, une amie de mes parents qui n’était pas une vraie tante, mats chez qui nous allions souvent. Tante Momo avait deux filles avec qui j'étais assez copain, et son philosophe ne faisait jamais long feu avec nous, nous en avalions des plâtrées. J'at trouvé sur Internet pas mal de recettes, et aucune ne correspond. J'ai essayé de la recomposer plusieurs dizaines d'années plus tard. Le résultat est assez proche, mais rien n'égalera dans mon souvenir en tout cas, le plat original.
C'EST UN PEU MES COQUILLETTES AU JAMBON, LE BON PLAT FACILE À FAIRE, à réchauffer et à manger. Pour moi qui ai eu une enfance assez triste, solitaire, sans beaucoup de confort et de tendresse. les repas dans le bel appartement bruxellois de tante Momo étaient toujours une fête. Il y avait une ambiance familiale que je ne connaissais pas, et une certaine douceur. Surtout, le philosophe était préparé pour notre plaisir, les enfants étaient au centre du repas. C'est sans doute pour cela que je l'ai tant aimé.
Recette du philosophe de Pierre-Brice Lebrun :
Pour 4 personnes :
INGREDIENTS
1 kg de pommes de terre
20 cl de lait
1 c. à s. de crème fraîche
1 oeuf
50 g de beurre
Sel, noix de muscade (optionnel)
500 g de viande hachée (boeuf, veau, porc ou un mélange)
1 échalote émincée
1 noix de beurre
250 g de gruyère râpé
Sel, poivre
I
Préparer une purée selon son habitude:
éplucher les pommes de terre avant ou après la cuisson à l'eau salée
ou au lait, les détailler en morceaux, les écraser. Incorporer plus ou moins de beurre, de lait, de crème, voire un oeuf, selon la texture souhaitée. La purée de tante Momo était très onctueuse, généreusement
agrémentée de tous ces éléments.
II
Faire revenir à la poêle dans un peu de beurre l'échalote et la viande hachée. Saler, poivrer.
Dans une cocotte, mélanger la purée, la viande et le fromage râpé. Laisser cuire quelques minutes à feu très doux, en remuant pour que les ingrédients se lient et que le fromage fonde.
Ce philosophe ne va pas au four. Déguster avec une salade verte.
III
Selon l'humeur et ce qu'on a en cuisine, on peut améliorer avec de la graisse de canard, des oignons doux de Trébons, de la viande de canard confit, des rattes pour la purée, du comté ou du cantal jeune plutôt que du gruyère ...
En chips, en gratin, à l'eau ou sautée, Pierre Brice Lebrun l'aime dans tous ses états. Avec une préférence pour la robe des champs. Pour pouvoir la déshabiller avec gourmandise. Le professeur de droit raffole de la pomme de terre. Au point d'avoir passé cinq ans à fignoler son « Petit traité de la pomme de terre et de la frite ». Le gastronome l’avoue sans détour : « Je sais tout de la pomme de terre, j’ai développé avec ce tubercule une intimité quasi nuptiale». Et même s’il vit aujourd’hui à Mont-de-Marsan, le Belge avoue : « Les frites font partie de mon ADN. [ … ] Rien ne me rend plus triste, plus déprimé, que des frites molles, grasses et fadasses, trop cuites ou pas assez ». Un livre drôle, mais aussi très sérieux, où l’on apprend que le féculent est la troisième culture la plus consommée par l’homme, après le riz et le blé. Les Européens en engloutissent 85 kilos chaque année. Pierre-Brice Lebrun doit faire exploser la moyenne à lui tout seul. Un amour immodéré qu’il transmettra lors d’une conférence à Ruelle-sur-Touvre mercredi soir à l’invitation de l’Université populaire. «Vous savez que la pomme de terre fait le lien entre le roi Philippe II d’Espagne et l’affaire Kennedy ? Je n’en dirai pas plus », glisse le truculent Monsieur Patate. De quoi mettre instantanément l’eau à la bouche. Pour un Belge, c’était une évidence d’écrire sur la pomme de terre ?
Quand on était petit chez ma grand-mère, elle ne disait jamais « viens à table », mais toujours « viens manger tes pommes de terre ». C’était l’aliment indispensable de tout repas. Et puis il y a les frites belges, forcément.
Pourtant vous avez écrit sur le pois chiche, les boulettes et les pâtes avant de vous attaquer à la patate ?
La boulette, c’est le premier que j’ai écrit. C’était super-rigolo et je ne pensais pas que ça cartonnerait comme ça. C’est mon bestseller vendu à 14 000 exemplaires! On m’en parle encore. La pomme de terre m’a pris beaucoup plus de temps que les autres, il a fallu cinq ans de recherches et au final, ce bouquin est deux fois plus épais que les autres de la collection.
Comment avez-vous travaillé ?
Ça a été comme une enquête policière. Je voulais trouver l’origine de la frite belge et tordre le cou à la légende de Parmentier. J’ai découvert qu’on mangeait des pommes de terre près de chez lui bien avant sa naissance. Je suis allé dans des bibliothèques, j’ai consulté plein d’archives, j’ai vu des chimistes et j’ai même suivi une formation de frituriste en Belgique! J’ai aussi rencontré un cultivateur en Ardèche qui soutenait qu’il cultivait la plus vieille pomme de terre d’Europe, c'était faux.
Vous vous faites une spécialité de démonter les légendes de la gastronomie ?
Il y a un côté très affectif dès qu'on parle de cuisine, comme si on ne pouvait pas se contenter de ne pas savoir, il faut forcément une histoire.
J'ai écrit un bouquin sur le pineau, dont on ne connaît pas l'origine. Le monsieur Pineau qui se serait trompé en mélangeant cognac et moût de raisin, c'est totalement fantasque. Le livre est entrecoupé d'une soixantaine de recettes, toutes approuvées ? Oui ! Il y en a que j 'ai testées plusieurs fois, que j'ai corrigées. Il y a tellement de recettes différentes de pommes de terre que c'est impossible de ne pas l'aimer. Il parait qu'elle aide à vivre vieux et qu'elle rend intelligent. C'est aussi très bon d'en manger avant un effort sportif.
Vous en mangez tous les jours ?
Non quand même pas, mais très souvent. À Mont-de-Marsan, les pommes de terre sarladaises, c'est une merveille! J'ai aussi deux friteuses professionnelles chez moi, c'est indispensable.
Quel est votre plat préféré à base de pomme de terre ?
Les croquettes belges sans hésiter ! C'était rare d'en faire quand j'étais petit car ça demande du temps, c'était synonyme de plat de fête. Il faut faire une purée très épaisse, qu'on roule dans de la chapelure et qu'on fait frire. Il y a le côté croquant puis moelleux de la purée, un délice.
À quel aliment allez-vous vous attaquer à présent ?
La saucisse, l'andouille et l'andouillette parce que ce sont des produits que j'adore. Ça va être une belle histoire. Tout part des Romains et de la nécessité de transporter la viande dans un boyau. Ce sera sans doute pour l'année prochaine.
ASTUCES
Contre l’acné. Rien de tel que de s’appliquer une pomme de terre crue sur le visage pour faire disparaître les disgracieux boutons. «C’est grâce à l’amidon qui diminue l’apparition d’acné et de points noirs (parce qu’il est riche en potassium et en vitamine C)». On peut aussi écraser une pomme de terre cuite pour s’en faire un gommage.
Pour désherber. «L’eau de cuisson des pommes de terre est un excellent désherbant naturel, à utiliser (chaude) sans modération.»
Pour le ménage : «L’eau de cuisson redonne de l’éclat aux carrelages et au cristal: elle dégraisse à merveille (laisser agir dix minutes et rincer à l’eau claire). La fécule de pomme de terre redonne de l’éclat aux rideaux, voilages, chaussettes et tee-shirts blancs.»
Contre la gueule de bois. «Avalez à jeun une pomme de terre entière avec sa peau (cuite, la pomme de terre), le potassium qu’elle contient éradique le mal de tête, et aussi la sensation vaseuse, nauséeuse.»
Pour peindre. La peinture s’obtient par un subtil mélange de pommes de terre cuites, de blanc de Meudon, d’eau et de pigment. «Elle est naturelle, économique et très résistante: elle ne s’écaille pas et ne moisit pas.»
Le Camembert: une légende avant d'être un fromage ?
L'auteur belge Pierre Brice Lebrun vient de consacrer un ouvrage au camembert de Normandie. Après s'être penché sur l'histoire de la pomme de terre, du pois chiche, cet écrivain journaliste gastronome remet les pendules à l'heure sur la naissance du camembert.
"On est dans l'Ouest ici. Quand la légende dépasse la réalité, imprimez la légende", déclare un journaliste à la fin du film de John Ford "L'homme qui tua Liberty Valance". La légende, Pierre Brice Lebrun préfère lui tordre le cou. Alors que la guerre autour de l'appellation "Camembert de Normandie" touche peut-être à sa fin, l'auteur belge a décidé dans son dernier ouvrage de s'attaquer à l'histoire du célèbre formage, ou plutôt de son mythe.
Pour son "Petit traité du camembert", Pierre Brice Lebrun mené durant près de deux ans une véritable enquête. Archives municipales, registres paroissiaux, il a tout épluché. "C'est presque une enquête policière sur les traces de Marie Harel", explique ce journaliste gastronome qui s'était jadis attaqué à l'histoire de la pomme de terre et du pois chiche, "J'aime bien vérifier si les légendes sont justes, sont vraies parce qu'elles nous apprennent plein de choses".
L'auteur du "Petit traité du camembert" revient notamment sur la naissance du camembert et de cette rencontre en 1796 entre la fromagère Marie Harel et le prêtre réfractaire qui lui aurait enseigné le secret de la croûte. L'enquêteur a bien trouvé des traces de prêtres réfractaires dans la région à cette époque; Mais "je ne vois pas comment ils auraient pu apprendre à une fromagère-laitière de Camembert à faire un fromage qui existe ici depuis des siècles". La rencontre entre Napoléon III et la fromagère normande est également sujette à caution. Plutôt un coup marketing élaboré par les descendants de Marie Harel, selon l'auteur.
Blog Padcal BonifaceRédigé le Jeudi 8 février 2018
Blog Padcal Boniface
Interview d'Eric Monnin :
Éric Monnin, docteur en sociologie, agrégé d’éducation physique et sportive, est maître de conférences à l’Université de Franche-Comté – UPFR Sports. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage : « De Chamonix à PyeongChang : un siècle d’olympisme en hiver », aux éditions Desiris.
Quel était l’objectif de Pierre de Coubertin lorsqu’il a créé les Jeux olympiques d’hiver ?
À l’occasion des XXIIIes Jeux olympiques (JO) d’hiver de PyeongChang, il est intéressant de revenir tout d’abord sur la genèse de cet événement planétaire.
Lors du septième congrès de Lausanne, organisé en juin 1921 par le Comité international olympique (CIO), Pierre de Coubertin, en fin diplomate, met en place une rencontre entre spécialistes des Jeux d’hiver. Finalement, au terme du congrès, on décide de ne pas créer des Jeux d’hiver, pour ne pas froisser les Scandinaves, mais d’organiser tout simplement une Semaine de sports d’hiver en parallèle des Jeux de l’Olympiade. La France en accueillant les Jeux de l’Olympiade à Paris en 1924 organise une Semaine internationale des sports d’hiver à Chamonix.
Devant le succès rencontré, les membres du CIO réunis à Lisbonne pour la 25e session votent trois décisions importantes le jeudi 6 mai 1926 :
Saint-Moritz est désigné pour la célébration des Jeux d’hiver de 1928 (par vingt-deux voix et une abstention) ;
L’attribution du titre de 1ers Jeux olympiques d’hiver aux Jeux de Chamonix 1924 est décidée ;
La durée des Jeux d’hiver est limitée à 8 jours, dont deux dimanches.
Les JO d’hiver sont enfin reconnus en tant que tels, au même titre que les Jeux de l’Olympiade. Après ces querelles d’influence, Chamonix devient la première station de sports d’hiver à organiser cet événement planétaire. Ainsi, 1924 marque le grand début de l’ère des JO d’hiver.
Les Jeux d’hiver pâtissent-ils de leur absence d’universalisme ?
En établissant un rapide comparatif entre les Jeux de l’Olympiade et les JO d’hiver, le constat est facile et sans équivoque. Les Jeux d’hiver ne sont pas universels, mais ils ne sont pas comparables.
Les Brésiliens ont accueilli durant les Jeux de la XXXIe Olympiade, à Rio de Janeiro, 11 238 athlètes (6179 hommes et 5059 femmes), 205 Comités nationaux olympiques (CNO) ainsi que dix athlètes de l’Équipe olympique des réfugiés (EOR) et neuf athlètes olympiques individuels (AOI), 28 sports dont 306 épreuves. Pour les Jeux de Tokyo 2020, le programme olympique augmente avec l’entrée de cinq nouveaux sports (escalade, surf, baseball, karaté et skateboard) pour atteindre 33 sports et 339 épreuves.
Concernant les derniers JO d’hiver à Sotchi, seulement 2780 athlètes (1659 hommes et 1121 femmes) représentant 88 Comités nationaux olympiques (CNO) ont concouru dans 7 sports dont 98 épreuves. Pour les Jeux de PyeongChang en 2018, le CIO a ajouté au programme olympique six nouvelles épreuves (curling double mixte, mass-start en patinage de vitesse, épreuve par équipes nationales en ski alpin et big-air en snowboard) pour compter désormais 102 épreuves dans les 7 sports traditionnels (biathlon, bobsleigh, curling, hockey sur glace, luge, patinage et ski).
Lorsque Pierre de Coubertin rénove les Jeux antiques en 1894, le programme comporte plusieurs sports, dont le patinage et l’alpinisme. C’est aux Jeux de la IIe Olympiade à Londres en 1908 qu’Ulrich Salchow devient le premier champion olympique de l’histoire des JO d’hiver (non institués à cette époque).
En 1926, Coubertin obtient gain de cause avec la reconnaissance des JO d’hiver et Chamonix première édition. Le Baron déclare : « Les Jeux d’hiver avaient victoire complète. Nos collègues scandinaves convaincus et convertis s’étaient ralliés sans restriction. J’en étais heureux, ayant toujours souhaité voir cette annexe hivernale dûment légalisée, mais je me reproche d’avoir alors laissé pénétrer dans mes codes, sous le titre de charte des Jeux d’hiver, un texte qui pourra créer des embarras. Il eût fallu au contraire interdire tout numérotage à part et donner à ces concours le numéro de l’olympiade en cours ».
À la lecture de cette citation, nous pouvons facilement penser que pour le CIO et le Mouvement olympique l’essentiel est de permettre à chaque sport et à chaque athlète de prendre part aux Jeux de l’Olympiade ou aux JO d’hiver.
Pour autant, l’universalité des Jeux de l’Olympiade permet aux villes hôtes, aux sportifs… d’avoir une médiatisation beaucoup plus importante et en parallèle des retombées financières.
Y a-t-il d’autres exemples de Jeux d’hiver ayant un impact géopolitique comparable à celui qu’on observe actuellement entre les deux Corée pour les JO de Pyeongchang ?
Prenons l’exemple de la RDA et de la RFA.
À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la conférence de Postdam en juillet/août 1945 partage l’Allemagne en quatre zones (Français, États-Unis, URSS et Grande-Bretagne) tout comme la capitale du IIIe Reich, Berlin, enclavée désormais dans la zone soviétique. Ce découpage et cette nouvelle carte de l’Allemagne conduisent à la « guerre froide » avec une bipolarisation du monde et un affrontement idéologique. À la suite du coup de Prague, en juin 1948, les Occidentaux (Français, États-Unis, et Grande-Bretagne) décident d’accélérer le redressement économique et politique de leur zone qu’ils unissent. L’Allemagne occidentale devient un rempart qui se dresse contre les Soviétiques et le communisme. En réponse, Staline décide de fermer les frontières ferroviaire et routière qui conduisent à Berlin-Ouest. Le président américain Truman décide d’organiser un pont aérien pour ravitailler et obtient au bout de onze mois, en 1949, la fin du blocus. À la suite de la crise de Berlin, l’Allemagne se divise en deux avec la création de la République fédérale d’Allemagne (RFA) et de la République démocratique allemande (RDA).
À l’occasion de la commission exécutive du CIO, qui se tient à Paris le 19 octobre 1949, le président Sigfrid Edström annonce que le Comité olympique allemand de l’Ouest, dont le siège se situe à Bonn et présidé par le Duc Mecklenburg, vient d’être fondé. À la session de Copenhague, en mai 1950, les membres du CIO reconnaissent provisoirement et sous certaines conditions le Comité olympique ouest-allemand. Le 8 mai 1951, à la 45e session de Vienne, le CIO le reconnait définitivement. La même année, la RDA fonde son Comité olympique national (CNO) et demande sa reconnaissance au CIO. Pour envisager une participation à l’Olympiade d’Helsinki (1952), une conférence tripartite entre la commission exécutive du CIO, la RFA et la RDA est organisée à Lausanne en 1951. Un accord est signé entre les Allemands de l’Est et de l’Ouest. Les meilleurs athlètes seront sélectionnés dans l’Équipe allemande unifiée (EAU). Cet accord doit rester en vigueur jusqu’à la réunification définitive de l’Allemagne d’avant-guerre. Malgré cette bonne volonté affichée à Lausanne, l’année suivante aucun Allemand ne se rendra en Finlande.
Le 9 mai 1955, la RFA adhère à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). En réaction, l’URSS fonde, le 14 mai de la même année, le Pacte de Varsovie (accords militaires) avec sept pays communistes d’Europe de l’Est, dont la RDA. Le Comité national est-allemand interpelle le CIO, réuni à Paris pour sa session annuelle, afin de solliciter sa reconnaissance en se basant sur les accords de Lausanne (1951). Le CIO valide cette reconnaissance par 27 voix contre 7 sous condition d’avoir une EAU qui possède en commun le même hymne (« Hymne à la joie » de Beethoven), la même tenue et le même drapeau (anneaux olympiques sur fond noir, rouge et or).
Durant trois olympiades (1956, 1960 et 1964) et trois JO d’hiver (1956,1960 et 1964), cette EAU est officiellement invitée par le CIO à prendre part aux compétitions olympiques. À la suite de l’Olympiade de Tokyo, en 1965, le CIO reconnaît définitivement le comité national d’Allemagne de l’Est à la session de Madrid.
L’Olympiade et les JO d’hiver de 1968 seront des Jeux de transition pour les deux CNO. Deux équipes distinctes prendront part aux Jeux, mais avec un hymne, une tenue et un drapeau identiques. La véritable indépendance interviendra dès les JO d’hiver d’Innsbruck jusqu’aux Jeux de la XXIVᵉ Olympiade à Séoul.
La chute du mur de Berlin (1989) va accélérer la réunification de l’Allemagne (1990). En 1992, Albertville, ville hôte des JO d’hiver, accueille la toute première équipe du nouveau Comité olympique allemand
On connait les vertus et le parfum parfois très agréable des plantes. Dans son ouvrage Les huiles essentielles par diffusion, Pascale Gelis Imbert se penche sur l'histoire des plantes médicinales, la fabrication des huiles essentielles et leurs propriétés, présente celles qui peuvent être diffusées ...
Les huiles essentielles par diffusion : L'atout plantes.
Les huiles essentielles peuvent être diffusées dans notre intérieur via un diffuseur tel que l'humidificateur ultrasonique et diffuseur d'huiles essentielles Aukey testé ici. Comme l'encens, elles peuvent répandre une odeur agréable, mais pas que. Elles distillent les vertus des plantes dont elles proviennent. C'est pourquoi il est utile de connaître les différentes huiles essentielles par diffusion. D'autant qu 'elles ne peuvent pas toutes être diffusées ; Des essences peuvent s'avérer irritantes pour l'organisme, être déconseillées pour certaines catégories de personnes (enfants, femmes enceintes).
Il est donc important d'utiliser les huiles essentielles conçues et autorisées pour la diffusion, et de respecter les conseils donnés.
Par ailleurs, Pascale Gelis Imbert, docteur en pharmacie et spécialisée en phytothérapie et aromathérapie, ne se contente pas de faire une liste des huiles essentielles, avec leurs propriétés, elle revient sur les procédés de fabrication et les raisons de leurs bienfaits. Pour cela, elle explique ce qu'est l'aromathérapie et l'olfactothérapie, et se penche également sur les mécanismes de la respiration.
Il faut également respecter quelques règles au niveau des appareils diffuseurs. La plus simple et la plus importante est de ne pas diffuser toute la journée.
En choisissant bien votre huile essentielle et en respectant les consignes, vous pourrez apporter chez vous une touche de sérénité, un parfum agréable, agir sur votre santé et votre bien-être ... En effet, on retient dans les principales actions : neutraliser des odeurs désagréables, assainir une atmosphère, agir sur les émotions.
Vous l'aurez compris, l'ouvrage n'est pas un simple catalogue. On y apprend des choses et on peut comprendre les mécanismes des différentes actions sur la santé, le bien-être, l'environnement. Cela permet de prendre soin de soi et de l'endroit où l'on vit de manière naturelle.
Plantes et santé (février 2018)Rédigé le Jeudi 1 février 2018
Plantes et santé (février 2018)
C'est souvent par la diffusion que l’on entre dans le monde des huiles essentielles. Mais quand celle-ci permet d’assainir une atmosphère et éviter une prolifération des microbes, voilà qui permet de la mettre complètement à profit. C’est l’intérêt de ce guide pratique qui commence avec l’histoire de l’utilisation de huiles essentielles et les principes de fonctionnement de l’alambic. L’auteur s’intéresse aussi aux différentes particularités olfactives et thérapeutiques des huiles essentielles : saviez-vous que, pour qu’un mélange soit olfactive ment harmonieux, il doit être composé de 20 % de notes de tête, 30 % de notes de cœur et de 50 % de notes de fond ? Des fiches descriptives de plusieurs huiles essentielles ainsi que des exemples de mélanges ciblés pour leur action sur les émotions, ou le soin de la sphère respiration complètent cet ouvrage.
Ceinture noire 3e dan qui fréquenta le groupe France juniors à la fin des années 1980. Eric Monnin est aujourd'hui agrégé d'EPS et maître de conférences à I'UFR STAPS de l’universite de Franche-Comté (responsable du département combat), spécialiste reconnu du mouvement olympique international à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang (Corée du Sud, du 9 au 25 février prochains) où il interviendra dans différentes villes sud-coréennes pour promouvoir la francophonie, il présentera l'ouvrage dont il est l'auteur « De Chamonix à Pyeongchang. un siècle d'olympisme en hiver », préfacé par Thomas Bach et Jacques Rogge président et président d'honneur du CIO. Contexte historique, victoires et records légendaires, enjeux des compétitions toute l'histoire des sports d'hiver y est racontée, à grand renfort d'archives du CIO.
Gastronome émérite, Pierre-Brice Lebrun se livre, dans son « petit traité » à une véritable défense et illustration de ce fromage copié partout dans le monde. Recettes à l’appui.
Il est le fromage le plus populaire en France. Le plus consommé.
Fait « à coeur », coulant, odorant, onctueux et goûteux à souhait, le camembert à la belle croûte naturelle blanche et fleurie, à la pâte jaune et bien lisse, jouit d’une aura sans égale de par le monde, symbole – image d’Épinal oblige ! – du Français « béret sur la tête, kil de rouge et baguette sous le bras ».
Il aurait été inventé en 1791, dit-on, par Marie Harel, fermière du côté du village de Camembert (Orne).
Un prêtre réfractaire, originaire de la Brie, qu’elle aurait caché, lui aurait confié les secrets de la fabrication du brie de Meaux. Aussitôt, la bonne dame les appliqua à sa propre production, poursuivie par ses héritiers. Une statue à l’effigie de Marie Harel, à Camembert, en témoigne.
Las, à en croire Pierre-Brice Lebrun, ce n’est que légende. Dans son Petit traité du camembert, cet écrivain journaliste gastronome remet les pendules à l’heure. Au terme de longs mois d’enquête minutieuse, visitant les fermes, fouillant dans les archives, les registres d’état civils et paroissiaux, il en a conclu (après bien d’autres, il est vrai), que, non seulement cette histoire de Marie Harel et de son prêtre ne tient pas, mais que le camembert ne serait que la suite de forts anciens fromages locaux, tel l’« angelot ». D’ailleurs, rappelle-t-il, dès 1708, Thomas Corneille dans son Traité universel géographique et historique faisait mention d’un fromage de Camembert. L’invention, par Rodel,de la fameuse boîte ronde en peuplier à la fin du XIXe siècle, aurait assuré son succès, autorisant son transport sans dommage jusqu’à Paris, par le chemin de fer.
Tant pis. Ou tant mieux. Puisque cette étude, ponctuée de moult anecdotes, est l’occasion de tout apprendre sur l’identité et la fabrication du « véritable » camembert : le camembert labellisé de Normandie, au lait cru moulé à la louche, bénéficiaire, depuis 1983, d’une AOP (appellation d’origine protégée) stipulant qu’il ne peut être élaboré qu’à partir d’un lait provenant exclusivement de « vaches élevées et nourries sur des pâturages de la région normande ».
Rien à voir avec le camembert industriel étiqueté « fabriqué en Normandie », c’est-à-dire élaboré effectivement dans cette région, mais avec un lait pasteurisé importé de n’importe où. Rien à voir, surtout, avec le camembert tout court, lui aussi évidemment au lait pasteurisé, et fabriqué dans le monde entier, au Canada, aux États-Unis et ailleurs.
Si le Camembert de Normandie AOP se conserve moins longtemps que les camemberts industriels, sa saveur est avec (ou sans !) pain. Voire en cuisine. Pierre-Brice Lebrun en présente une centaine de recettes dont ce traditionnel velouté de camembert à l’andouille de Vire et, plus inattendu, ce camembert frit dont il avoue en être « devenu dingue » dès qu’il l’a goûté.
Saviez-vous que le bobsleigh est une discipline olympique depuis 1924 pour les hommes, et depuis 2002 seulement pour les femmes ? Que le pentathlon d'hiver n'a fait l'objet que d'une démonstration aux Jeux Olympiques, en 1948 ? Que PyeongChang, en république de Corée, qui a emporté l'organisation des prochains Jeux Olympiques d'hiver en février 2018, ne l'avait ratée que de quelques voix en 2014, au profit de la russe Sotchi ? Outre le nombre incalculable de réponses qu'elle apporte pour damer le pion à ses adversaires au Trivial Pursuit, la dernière édition de l'ouvrage Un siècle d'olympisme en hiver retrace pour les curieux et les passionnés de sport la formidable aventure des jeux d'hiver depuis leur naissance à Chamonix en 1924. Une épopée marquée par des étapes comme St Moritz, Oslo, Innsbruck, Grenoble, Calgary. Lillehammer ou encore Vancouver.
Résultats des athlètes, palmarès par pays ou gains des retransmissions télévisées, les données chiffrées sont pour chacune des olympiades scrupuleusement consignées en vis-à-vis d'informations historiques détaillées sur l'organisation des manifestations, l'évolution du concept des Jeux ou encore les déboires des équipes.
La joie, les larmes, la performance, la rigueur, l'enthousiasme ... , toutes les émotions attachées à un tel évènement se lisent entre les lignes et dans les images d'une grande beauté, signées par le CIO, le Comité international olympique siégeant à Lausanne. C'est avec la reconnaissance de cette institution de référence qu'Éric Monnin, enseignant à l'UPFR Sports de l'université de Franche-Comté, publie ce nouvel opus déjà traduit en coréen, fourmillant d'informations et empruntant à ses travaux de recherche menés au laboratoire C3S.
Le Figaro 16 décembre 2017Rédigé le Samedi 16 décembre 2017
Le Figaro 16 décembre 2017
Il est des croisades qui forcent l'admiration. Celle de cet auteur, en faveur du véritable camembert de Normandie au lait cru moulé à la louche, en fait partie. Dans ce petit opus jubilatoire, s'appuyant sur une enquête minutieuse, il retrace l'histoire de ce fromage, l'émaille d'anecdotes savoureuses, livre quelques secrets de fabrication, sans oublier un florilège de recettes inédites. Follement français!
Les marchés.RéussirRédigé le Vendredi 1 décembre 2017
Les marchés.Réussir
Auteur des Petit traité de la boulette, des pâtes et aussi des pommes de terre, Pierre-Brice Lebrun récidive avec le Petit traité du camembert.
Dans ce court livre, l'auteur mêle enquête sur les origines du fromage normand et recettes fromagères.
Il narre ses recherches et démonte la thèse de Marie Harel qui aurait inventé ce fromage grâce à l'aide d'un prêtre réfractaire venu de Meaux. Si l'ancêtre n'est pas le brie de Meaux, dont il propose quelques recettes au passage, est-ce l'explorateur, un fromage français mais plus connu en Belgique ?
Ou faut-il en revenir à «l'angelot, l'ancêtre probable de tous les fromages normands » (neufchâtel, livarot et pont-l'évêque)? Archives diocésaines, recueils paroissiaux, l'enquête est argumentée et les mythes démontés un par un avec truculence.
Et la boîte? Qui l'a inventée? Mystère!
Terres de Cognac (novembre-décembre 2017)Rédigé le Mercredi 1 novembre 2017
Terres de Cognac (novembre-décembre 2017)
Pierre-Brice Lebrun est professeur de droit, installé en Nouvelle-Aquitaine à Mont-de-Marsan, mais c’est aussi un écrivain, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages… des livres de droit et des manuels juridiques bien sûr, mais pas seulement ! Voyageur et gourmand passionné, il a aussi publié des guides touristiques et des ouvrages
sur la gastronomie.
Dans la collection des « petits traités de… » des éditions Le Sureau, Pierre-Brice a commis celui de la boulette, des pâtes (qui a fait l’objet d’une conférence très appréciée à l’Université Populaire de Ruelle), du pois chiche, de la pomme de terre et des frites…
Les ouvrages gourmands de Pierre-Brice Lebrun racontent l’histoire du produit, mais aussi des anecdotes qui le caractérisent au fil des époques. On y trouve une mine d’informations, partagées dans un style détendu et non dépourvu d’humour, accompagnées de recettes…
Si tu aimes lire l’Ecriture Sainte, l’écouter dans ce qu’elle a à nous révéler, et si tu aimes la logique, l’épistémologie, alors ce livre est fait pour toi. Il est sous-titré « Commentaires à propos des trois premiers chapitres de la Genèse ». Mais plus qu’un commentaire biblique, le livre propose une lecture, une écoute qui part du texte pour ce qu’il nous dit de lui-même : il est Révélation.
Autrement dit, le texte de la Genèse prétend apporter à l’homme une information qui ne lui est nullement accessible par ses propres moyens : ni par ceux de l’expérience et de la science, fut-elle des plus avancées ; ni même par l’imagination. Le texte de Bereshit ici parcouru dans ses trois premiers chapitres n’est donc pas un énième récit mythique des origines du monde, version archaïque de la théorie scientifique, ni une thèse métaphysique, il est révélation de ce qu’est l’acte divin de créer, et de créer par la parole.
" HISTOIRE DE L'ÉCRITURE TYPOGRAPHIQUE " Quelle histoire !
Dans son numéro 70, "Graphê" a présenté les tomes V et VI de l' « Histoire de l'écriture typographique » de l'Atelier Perrousseaux. Retour sur cette collection dans une interview de Jacques André qui en a dirigé la moitié des ouvrages.
Graphê : Vous venez de terminer l'Histoire de l'écriture typographique. Quelle est sa propre histoire ? Jacques André : Yves Perrousseaux était un professionnel du livre imprimé et habitué des Rencontres de Lure. S'étonnant du manque de livres d'initiation à la typographie, il se lance, vers 1990, dans l'aventure de rédiger un Manuel de typographie élémentaire qui va être imprimé, grâce à Maurice Laugier, par Louis-Jean à Gap. Personne ne croyait à l'époque en un tel marché... Mais, grâce au charisme de son auteur, ça marche très bien (le livre en est à sa septième édition) et il fonde ainsi sa maison d'édition, l'Atelier Perrousseaux. Qui publie alors divers auteurs, souvent lursiens, tels que Blanchard, Mandel ou Frutiger. Autre vide auquel s'attaque alors Perrousseaux: il n'y a pas, en français, d'histoire récente de la typographie. C'est ainsi que parait en 2005 le premier volume de son Histoire de l'écriture typographique, de Gutenberg au XVIe siècle qui se distingue des histoires de l'imprimerie par la priorité donnée aux caractères. Mais Perrousseaux tombe malade, cède sa maison d'édition (David Rault en devient alors le directeur artistique) et publie les deux volumes du XVIIIe siècle, juste avant de décéder en mai 2001. Comme j'avais beaucoup aidé Yves Perrousseaux pour ce XVIIe siècle, les éditions Adverbum m'ont alors demandé de continuer son oeuvre. Ce que je ne pouvais faire qu'en collaboration. D'abord avec Christian Laucou pour le XIXe siècle (2014) puis avec toute une équipe pour ce XXe siècle qui vient de sortir en deux tomes.
Toute une équipe ?
Oui... Le XXe siècle est très riche et sa typographie peut être vue avec des approches très différentes. Quitte à sacrifier un peu l'unité du style, on a préféré ainsi jouer sur la diversité des auteurs - historiens, enseignants, graphistes ou techniciens - qui ont des approches spécifiques mais qui sont tous passionnés par la typo, ou plutôt par les typographies car, durant le siècle passé, la typographie est devenue plurielle.
Qu'entendez-vous par " typographie plurielles " ?
Depuis son invention, la typographie - l'écriture avec des types (sous-entendu en plomb) - a évolué lentement; mais depuis la fin du XIXe siècle, les caractères d'imprimerie sont sortis du livre pour entrer dans le monde naissant de la publicité puis des médias. On a souvent mentionné l'antagonisme « Caractères du labeur et ceux de la presse » ou celui « caractères dessinés/caractères gravés » ; mais il en existe bien d'autres, comme « caractères en plomb pour l'imprimerie/ caractères des écrans pour le grand-public du web », « caractères en noir/caractères en couleurs», « caractères professionnels (plomb)/caractères d'amateurs (infographie)», ou tout simplement « avec empattements/sans-serifs » voire «caractères construits (comme ceux du Bauhaus)/ caractères déconstruits (de Jeremy Tankard) ».Toutes ces forces antagonistes sont des atomes formant finalement cette molécule qu'est la typographie.
Vous opposez alors les aspects graphiques aux aspects techniques ?
Non, c'est plutôt le contraire. Nous pensons que ce sont deux aspects complémentaires. Que la technique a pu apporter, à un moment donné, des contraintes (ou au contraire de nouvelles possibilités) de réalisation ou de distribution; mais que, globalement, les grandes créations typo-graphiques sont indépendantes des outils. Toutefois - comme il serait difficile d'écrire l'histoire de l'écriture manuscrite sans parler des calames, plumes et autres pointes Bic - nous avons tenu à montrer l'évolution des techniques de fabrication et d'usage des caractères du XXe siècle, à savoir bien sûr les fondeuses, la photocomposition et l'informatique. Sans oublier des choses souvent ignorées, telles que les pochoirs ou surtout les lettres-transferts.
Au point d'en faire le fil conducteur ?
Effectivement, les deux tomes suivent cette évolution technique. Mais c'est aussi celle de la chronologie. Ce qui a posé quelques problèmes, par exemple, celui de devoir mettre dès le tome 1, qui s'arrêtait en principe à 1950, les créations typo des années 1950-1960 conçues initialement pour le plomb, afin de garder la proximité avec les autres caractères plomb. Un autre souci a été posé par de grands auteurs comme Frutiger ou Zapf : ils ont travaillé pour le plomb, la photocomposeuse puis le numérique. Il était alors difficile de trouver la place pour leur biographie complète. On avait pensé faire des encadrés qui auraient été répartis dans le livre, mais faute de place (il y a tant de créateurs...) nous y avons renoncé. Toutefois, aujourd'hui, ces biographies sont faciles à trouver sur le web... Nous avons ainsi préféré prendre du recul sur les hommes ou les anecdotes pour mieux montrer les caractères. Au passage, je signale qu'on a regroupé dessinateurs et fontes dans un double index.
Quid des illustrations?
Traditionnellement, la collection Perrousseaux attache une grande importance aux illustrations. Ici, il y en a des centaines dans chaque tome.
Nous avons essayé de couvrir au maximum les matières concernées tout en montrant des caractères typiques en évitant de prendre des images trop rabâchées. La difficulté bien sûr a été de montrer à des tailles raisonnables de petits caractères que nous préférons montrer dans des occurrences de leur époque plutôt que sous leur forme numérisée d'aujourd'hui. Une autre problématique est liée au fait que nombre d'oeuvres typographiques sont encore sous le couvert de droits de la propriété intellectuelle et que, parfois, certains héritiers ou associations de droits d'auteurs ont abusé du fait que le fair use n'existe pas pour les arts graphiques, même dans le cas d'ouvrages pédagogiques... Heureusement, certains organismes (comme l'École Estienne, le Musée de l'imprimerie et de la communication graphique à Lyon, la BNF, mais aussi la société Monotype, l'université de Reading, etc.) nous ont donné le droit de copier gratuitement (ou plus rarement à très bas prix) des extraits de leurs spécimens de caractères.
Des échos sur ce livre ?
La presse et les réseaux ont en général bien salué la sortie de ce livre. Mais, à mon avis, la meilleure reconnaissance de tout notre travail collectif est le Prix du meilleur livre de graphisme décerné aux deux tomes sur le XXe siècle par le Festival international du livre d'art et du film (FILAF) à Perpignan fin juin. Mais c'est aussi une reconnaissance de la typographie comme art, au même titre que la peinture, la photographie ou le cinéma.
Traces écrites NewsRédigé le Jeudi 12 octobre 2017
Traces écrites News
« Dans le contexte géopolitique actuel, il est important d’aller aux Jeux de PyeongChang, en Corée du Sud »
EDITION/DOUBS. Les événéments en Corée du Nord jettent un trouble sur les prochains Jeux Olympiques d'hiver qui se dérouleront début 2018 à PyeongChang en Corée du Sud.
Sportif de haut niveau, le bisontin Eric Monnin, docteur en sociologie et maître de conférence à l’Université de Franche-Comté, est devenu l’un des grands spécialistes des JO. Il vient de publier "Un siècle d'Olympisme en hiver"*. Rencontre.
• Pourquoi cette passion pour les JO d’hiver, vous qui étiez judoka ?
Eric Monnin : Lorsque Pierre de Coubertin a créé le CIO (Comité Olympique), le 23 juin 1894, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, il fonde en même temps le programme des Jeux. Ce qui est incroyable, c’est qu’il y voit de l’alpinisme, du patinage de vitesse… des pratiques d’hiver. C’est ce qui m’a interpellé. Jusqu’en 1920, les villes organisent les deux, Jeux d’été et Jeux d’hiver. Mais en 1896, à Athènes, ce fut impossible, il faisait trop chaud en Grèce et il n’y a pas eu de Jeux d’hiver.
Ma passion de l’olympisme m’était venue sur le site d’Olympie, en colonie de vacances, quand j’étais étudiant. Le site est extraordinaire et j’imaginais très bien les athlètes. Aujourd’hui, je travaille beaucoup avec mes étudiants sur cette idée « d’un esprit sain dans un corps sain », c’est le vecteur éducatif des JO pour promouvoir l’éducation parfaite de l’homme.
• Pour vous, quelles sont les évolutions majeures des JO d’hiver ?
L’évolution majeure est qu’aujourd’hui on essaie d’aller vers la parité hommes-femmes. L’hiver, on y arrive davantage que pour les Jeux d’été. En termes d’activités, de disciplines, il y a parité totale.
Les femmes sont demandeuses et, dans le cheminement des compétitions internationales, elles ont acquis un niveau permettant de leur faire une place aux JO. Le saut à ski leur est ouvert depuis ceux de Sotchi (Russie) et désormais, pour toutes les nouvelles pratiques ou toute modification de pratique, la parité est nécessaire.
• Quels moments ont marqué l’histoire des Jeux d’hiver, selon vous ?
Entre les deux guerres et jusqu’aux Jeux de 1936, chaque pays organisateur a la possibilité d’organiser les jeux d’été et d’hiver. Ainsi, en 1924, il y a Paris et Chamonix, en 1932 Los Angeles et Lake Placid, en 1936 Berlin et Garmisch Parkenkirchen. En 1928, Amsterdam, qui ne disposait pas de montagnes à proximité, n’avait organisé que les Jeux d’été, ceux d’hiver avaient eu lieu à Saint-Moritz, en Suisse.
La deuxième chose qui me semble marquante, c’est la stratégie que Pierre de Coubertin a dû déployer pour faire admettre les Jeux d’hiver face aux jeux du Nord, que les pays nordiques organisaient entre eux.
Les Jeux de Grenoble, en 1968, furent un moment important aussi. On était en pleine Guerre Froide et la France devait montrer sa puissance. Autre fait marquant, pour nous, en Franche-Comté : les exploits de Sylvain Guillaume et Fabrice Guy en 1992.
• Comment se présentent les prochains JO d’hiver, à PyeongChang, qui se déroulent en Corée du Sud ?
Le site est à 40 ou 50 kilomètres de la Corée du Nord, il y a donc toujours une incertitude, mais je pense qu’il est important d’y aller. Je suis persuadé que tout va bien se passer. J’y suis allé en avril, tout est prêt, d’un modernisme incroyable et avec des facilités d’accès. L’état d’esprit des Coréens est d’accueillir le monde entier le plus correctement possible.
• Traces Ecrites News parle généralement d’économie et de vie des PME. Quels liens voyez-vous entre les Jeux et le monde économique ?
En Corée, où j’ai été reçu par l’ambassadeur de France, on pense que ces Jeux sont l’occasion de tisser des liens et de développer la francophonie. Il y a là-bas Samsung, LG, Hyundai… qui sont des leaders mondiaux. Nous sommes en Asie et ça peut être un appel d’air pour la France. Beaucoup de régions de France développent des liens avec les grands leaders.
Et puis il y aura Paris en 2024. Ce seront les premiers Jeux organisés sous l’agenda olympique 2020, avec l’obligation de laisser un héritage pour la jeunesse, des structures qui resteront. Nous allons vers une “écologisation” des pratiques. Le Centre de droit et d’économie du sport de Limoges, qui avait réalisé une estimation très crédible des retombées économiques de l’Euro 2016, a évalué celles de Paris 2024 à 10,7 milliards d’€ et à 250.000 emplois créés.
La presse bisontine n°191Rédigé le Dimanche 1 octobre 2017
La presse bisontine n°191
Maître de conférences, ancien sportif de haut niveau, le Bisontin Éric Monnin publie un ouvrage abondamment illustré où il décrit chaque olympiade.
Préfacé par Thomas Bach (président du Comité international olyrnpique) et Jacques Rogge (président d'honneur),le livre d'Eric Monnin "De Chamonix à Pyeong Chang" retrace I'histoire des premiers J.O. d'hiver (1924 à Chamonix) aux prochains à Pyeong Chang, en Corée-du-Sud.
Maître de conférences à l'Université de Franche-Comté, docteur en sociologie, agrégé d'éducation physique et sportive, Éric Monnin publie un ouvrage qui fait revivre une page de l'histoire des sports d'hiver, de I'Antiquité à nos jours, et des Jeux olympiques d'hiver. En rappelant le contexte historique, en mettant l'accent sur les victoires ou les records légendaires, mais aussi en précisant les enjeux des compétitions, le bonheur ou le désarroi des athlètes, le Bisontin décrit chaque olympiade dars toute sa richesse humaine et sportive.
Abondamment illustré de documents d'archives du Comité international olympique, riche dlnformations sur les participants et les résultats de toutes les olympiades, "De Chamonix à PyeongChang - Un siècle d'olympisme en hiver" est un portrait vivant, par I'image et le texte, d'un siècle d'olympisme.
L'ouwage d'Éric Monnin éclaire le cheminement historique qui a fait des Jeux olympiques d'hiver une rencontre exceptionnelle entres athlètes du monde entier.
L'Homme nouveau n°1642Rédigé le Samedi 1 juillet 2017
L'Homme nouveau n°1642
Entretien avec Jean-François Froger Magnifique ouvrage tant par sa beauté iconographique que par la richesse anthropologique, historique, spirituelle des textes proposés à la méditation, Sainte Marie-Madeleine, apôtre des Apôtres, comblera tous ses dévots. Entretien avec Jean-François Froger, co-auteur aux côtés de Jean-Michel Sanchez, de ce livre de grande qualité, qui rend justice à la place éminente occupée par Marie-Madeleine dans l’histoire du Salut.
Propos recueillis par Frédéric Chassagne
En juin 2016, le Pape a décidé de rétablir la fête à part entière de sainte Marie-Madeleine (le 22 juillet) alors que celle-ci était une simple
« mémoire ». L’apôtre des Apôtres retrouve toute sa place dans la liturgie.
Est-ce cet évènement qui vous a conduit à publier un ouvrage consacré à cette figure singulière ? Jean-François Froger : L’ouvrage a plutôt trouvé son couronnement dans cet évènement ; le manuscrit était achevé à ce moment et l’inspiration qui en a été l’origine se trouve ainsi enchâssée dans l’acte liturgique de l’Église, ce qui fut une grande joie pour nous. Comme Marie-Madeleine est aussi patronne de Provence, Jean-Michel Sanchez en raconte l’histoire et le culte et commente une abondante iconographie.
Lors de la première onction chez le pharisien Simon, Marie-Madeleine est présentée comme un exemple de la déchéance à l’état pur. Elle fut touchée par la « pureté transverbérante de Jésus » et « sept démons » ont été expulsés de son corps. De quoi Marie-Madeleine pécheresse est-elle le signe ? >> Comme tous les personnages de la Révélation, Marie-Madeleine est à la fois un personnage historique et une « figure » prophétique. Elle réalise ce qu’elle est en montrant un paradigme exemplaire pour les siècles. C’est le modèle du plus grand amour jaillissant de la gratitude de l’âme sauvée, purifiée et ennoblie par l’immersion dans la pureté du Verbe incarné. La plupart des âmes tièdes se corrompent dans le « lac d’ingratitude » dont parle sainte Marie-Madeleine de Pazzi ; l’âme ardente de sa patronne montre au contraire la régénération dans l’océan de la gratitude.
Vous soulignez l’importance de la « spécificité féminine » à propos de Marthe et Marie. De quoi s’agit-il ? >> Les deux soeurs sont inséparables, avec leur frère Lazare ; elles ont un rôle très important parce qu’elles reçoivent Jésus, l’une en son « intérieur », aux deux sens du mot, l’autre en son intimité la plus profonde, au point où conscience et secret de l’âme se conjoignent. Ces deux modes de réception sont indissociables.
On ne peut concevoir un accueil du Verbe sans leur concomitance ; même s’il semble qu’il y a une « division du travail », en fait l’un n’est possible qu’en harmonie avec l’autre. Bien loin d’opposer Marthe et Marie, Jésus les unit en corrigeant l’amour actif de l’une par l’amour contemplatif de l’autre. La « figure féminine » est l’emblème de la réception des dons de la grâce. Jésus donne beaucoup à beaucoup et peu en reçoivent beaucoup, à cause de leur ingratitude.
Après la résurrection de Lazare, lors de la seconde onction à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, vous indiquez que ce parfum répandu sur Jésus, à deux jours de la Pâque, est une occasion de révélation. Laquelle ? >> Il faut longuement méditer et nouer entre eux tous les fils de la révélation de la Personne de Jésus pour atteindre cet acmé où l’amour de la femme passe son intelligence mais que l’intelligence de Jésus compénètre, à cause de leur union d’esprit. Ainsi l’onction sur la tête signifie prophétiquement l’instauration de Jésus, après sa mort et sa Résurrection, dans sa fonction de grand-prêtre éternel, lui qui n’était « pas même prêtre » (cf. He 8, 4) !
Dans le chapitre que vous consacrez à Marie-Madeleine au Calvaire, c’est le cardinal de Bérulle qui vous sert de guide spirituel. Pourquoi ce choix ? >> Je recommande vivement la lecture des Élévations du cardinal de Bérulle ! J’aurais voulu pouvoir citer son oeuvre entière tant elle est perspicace, profonde et respectueuse du miracle d’amour qui unit les âmes de Jésus et de Marie-Madeleine.
Si les saints étaient capables d’être jaloux, ils le seraient tous de
cette union mystique accomplie et nous, nous serions jaloux de Bérulle dont la langue et l’élan spirituel sont propres à réveiller de la tiédeur nos piétés endormies
Après sa découverte du tombeau vide, Marie-Madeleine devient l’apôtre des Apôtres. Au-delà de l’évidence de la mort, elle fait découvrir aux Onze la réalité du corps spirituel de Jésus ressuscité. Quelle est précisément cette réalité ?
>> C’est la chose la plus difficile à concevoir et donc à décrire ! La transformation du corps de Jésus est telle que ses plus proches ne le reconnaissent pas. C’est que cette reconnaissance exige d’eux-mêmes une transformation de leur intelligence, comme l’a bien dit saint Augustin : « Jésus a voulu qu’on crût en lui, c’est-à-dire qu’on le touchât spirituellement, parce que lui-même et son Père ne sont qu’un. D’une certaine façon, le Christ monte vers son Père par les sens intimes de celui qui progresse jusqu’à le reconnaître égal au Père » (citation faite par Thomas d’Aquin dans la Somme théologique, 3a, q.55, a.6). Le corps humain de Jésus est divinisé tout comme son âme humaine dans le mouvement figuré par l’Ascension : Il « siège à la droite de Père ». Il en résulte une liberté entière de se manifester sous les formes qui conviennent à son amour et à notre salut ; dans un morceau de pain et une goutte de vin par exemple lors des rituels qu’Il a lui-même institués. Mais de beaucoup d’autres manières qu’Il lui plaît d’inventer dans son oeuvre continuelle de salut du monde.
Vous évoquez la médiation de Marie-Madeleine comme nécessaire entre Jésus et ses Apôtres. Pouvez-vous éclairer ce point ? >> Cette médiation justifie le titre d’« apôtre des Apôtres » que Marie-Madeleine recevra comme envoyée aux envoyés ! Les Apôtres sont les disciples choisis et formés spécialement par Jésus pour transmettre son enseignement dans son intégrité ; il a fallu trois ans d’intense formation, par l’exemple et les paroles, pour qu’ils fussent capables non seulement d’admettre et de comprendre mais aussi de transmettre la nouveauté de son enseignement.
Mais il est un point que Jésus ne pouvait enseigner, sinon par des actes prophétiques que les disciples ne comprirent qu’après la Résurrection, comme le rapporte saint Jean : « “Détruisez ce Temple et moi en trois jours je le relèverai.” (…) Or lui voulait parler du sanctuaire de son corps. Quand donc Il fut relevé de la maison des morts, ses disciples se souvinrent de ce qu’Il avait dit et ils crurent aux Écritures et à la parole que Jésus avait dite » (Jn 2, 19-22). Son corps ressuscité est donc le nouveau sanctuaire relevant l’ancien qui devait être détruit. Or le Temple est le lieu unique de la présence divine où l’adoration de l’unique Dieu Créateur peut s’accomplir ; le détruire équivaut à l’apostasie la plus complète, ce serait une annihilation impensable que seule l’époque moderne saura produire. Le corps de Jésus ressuscité, intouchable, invisible, assis à la droite de Dieu est le véritable Temple non fait de main d’homme, où le culte est enfin parfait grâce au ministère du grand-prêtre unique et éternel. Cela les Apôtres ne pouvaient le comprendre sur-le-champ, il a fallu Marie-Madeleine et bientôt saint Paul et saint Jean, révélant ce grand mystère de la fin des temps. En effet, l’épître aux Hébreux de saint Paul et l’Apocalypse de saint Jean sont la mise en forme de la révélation infuse à l’amour mystique de Marie-Madeleine, soignant prophétiquement Jésus grand-prêtre, avant sa mort.
Pourquoi une femme pour faire cela, et pourquoi cette femme-là ? Parce qu’il faut réparer la vocation médiatrice de la femme dans la nature humaine souillée et quasi abolie dans le mystère de la faute d’Ève. Ève fut médiatrice entre le serpent et Adam, or elle était « construite» pour révéler la nécessité de la révélation dans l’usage juste de l’intelligence rationnelle. Ève écoute la parole transgressive du serpent et joue son rôle de transmission de la parole de révélation, oubliant la parole de Dieu. Marie Madeleine est la Femme régénérée jouant de nouveau le rôle d’Ève, mais cette fois-ci auprès de celui qui fut comme « le serpent élevé dans le désert par Moïse ».
Après avoir été libérée de la luxure qui est le signe extérieur de l’idolâtrie, Marie-Madeleine est, selon vous, guérie d’une autre idolâtrie qui est propre au culte de la transcendance absolue de Dieu. Qu’entendez-vous par cette affirmation ? >> La prostitution consiste à échanger les signes de l’amour donnés par le corps contre des signes de l’échange donnés par l’autorité monétaire.
Confondre amour et échange, c’est évidemment confondre Dieu et l’Argent. De même l’idolâtrie échange les signes d’adoration de l’Amour contre les signes de soumission à une autorité intellectuelle.
Marie-Madeleine est guérie de cette prostitution à un baal philosophique, car elle a touché le Verbe de Vie dans sa visibilité terrestre et vu l’égal du Père dans le corps ressuscité. Le mystère de l’Incarnation dément la construction philosophique de la transcendance absolue de Dieu, Lui, l’Emmanuel, le « Dieu avec nous » ayant assumé une nature humaine. C’est en fait l’idée d’« absolu » qui est le secret empêchement à croire que l’incarnation de la divinité soit possible et raisonnable et plus tard, lorsqu’on aura fait dans le fidéisme l’impasse sur le problème de la raison, on sera encore plus empêché de croire en la fin ultime du salut à savoir la déification de l’âme. L’absolu ne supporte pas le partage ni la participation ni la relation ! C’est l’Un de Platon, de Plotin, de Mahomet ou même de l’ultime Brahman.
Cette secrète idolâtrie empêche d’entrer dans le mystère de la Sainte Trinité.
Or pour penser à Dieu, il faut prendre les chemins qu’Il a lui-même donnés à l’homme : la Trinité est première et révèle son unité. Mais les philosophes prétendent penser d’abord l’Un qui est à proprement parler impensable en tant que premier terme : ils n’ont pas reçu la Révélation de Moïse. Si on pense l’Un, on ne peut que poser la « substance» comme premier terme de tout discours sur l’être et potentiellement les confondre. Cette philosophie conduit pas à pas, au long des sièsiècles,à l’apostasie de la négation de Dieu et de l’homme que nous récoltons aujourd’hui comme son fruit corrompu et corrupteur. Chez un philosophe comme Martin Heidegger, l’homme achève sa course dans la mort, étant le « Sein zum Tode » (l’« être-vers-la-mort ») à la fin d’une expérience complète d’une vie insensée. L’Écriture enseigne tout autre chose : l’homme est pour la Vie, Jésus vient pour redonner la Vie, en plénitude par la connaissance du vrai Dieu (Jn 17) tel qu’il l’affirme dans sa prière grand-sacerdotale (au dire de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix). On doit donc penser en premier la Relation. Et toute la Révélation montre que cette Relation est Amour Trinitaire, donatrice de tout bien, qui crée pour se rendre participable, sans échange, sans argent, gratuitement, engendrant un amour de ratitude réceptacle de tous ses dons.
Ne faut-il pas supporter comme Marie-Madeleine : « un martyre d’amour qui en sa rigueur surpasse les faveurs qu’elle a reçues au monde par la présence et possession qu’elle avait de Jésus, qui était sa vie, son tout et son unique amour. » (Card. de Bérulle, Élévation X) ?
Merci à L'Homme nouveau de nous avoir autorisé à reproduire leur article.
Les gastronomes Pierre-Brice Lebrun et Philippe Caizergues livrent les secrets de la pomme de terre et de la frite.
(...)
Si les lecteurs assidus de Pierre-Brice Lebrun sont coutumiers de bains prolongés dans une friture hautement humoristique, les néophytes auront droit à leur première plongée dans l'univers de cet écrivain gastronome, empêcheur de déguster en rond. Auteur d'une cinquantaine de livres, Pierre-Brice Lebrun a bousculé l'univers éditorial, notamment avec son « Petit traité de la boulette », un best-seller vendu à plus de 12000 exemplaires.
Une plume gourmande.
Andouillette de Troyes, saucisse de Montbéliard, pois chiches, pâtes, rien ne résiste à la plume gourmande du natif de Liège, qui dans sa belgitude cultivée, s'attaque à la pomme de terre. Titulaire d'un diplôme de frituriste, passé maître dans la double cuisson dans deux graisses différentes, il confie : « J'ai développé avec
ce tubercule une intimité quasi-nuptiale ».
Entre les nourritures terrestres et celles de l'esprit, Pierre-Brice a choisi les deux. Ce petit traité fait saliver et donne faim de connaissances puisqu'une multitude de ressources documentaires, historiques et anecdotiques, fruit de cinq ans de recherches, jalonnent l'ouvrage.(...)
Belge ou française, cuite à l'huile végétale ou au saindoux de bœuf, paille ou allumette, variétés de pomme de terre... L'auteur livre ici un un ouvrage plein d'humour et de sérieux enrichi d'une soixantaine de recettes.
« Je suis belge, de coeur et d’origine, les frites font partie de mon ADN. » Voilà, on sait tout de Pierre-Brice Lebrun, Liégeois, que « rien ne rend plus triste et déprimé que des frites molles, grasses et fadasses ». Il livre ici toute une série de recettes, de la tourte aux épluchures à la Poutine d’Acadie, en passant par les fricadelles ou le gratin dauphinois. Le tout entrecoupé de textes, souvent drôles, sur Monsieur Parmentier, l’amitié entre la saucisse et la pomme de terre, l’importance culturelle de la frite dans ce royaume qui peut fonctionner sans roi (quand il est en thalasso), sans gouvernement mais pas sans frites, ou sur le sexe du tubercule. Vision dérangeante de l’accouplement entre une pomme de terre mâle et une femelle. Savoureux.
L'origine du nom CalvadosRédigé le Samedi 1 avril 2017
L'origine du nom Calvados
Atin de satisfaire votre intérêt pour la langue gauloise, je vous invite à vous procurer chez Adverbum à Gap, le livre de M. Pierre Gastal «Nos racines celtiques, du gaulois au français» qui vous révèle ses secrets. Vous prendrez comme moi, beaucoup de plaisir à lire ce fruit de vingt ans d'un labeur passionné qui foisonne d'informations. L'auteur y explique les transformations qu'ont connues les racines gauloises parfois déformées par des ignorants, mais qui sont restées dans notre français, dissimulées sous des maquillages que seuls les linguistes chevronnés sont capables de débusquer et de nous révéler. Merci à eux !
Arts et métiers du LivreRédigé le Mercredi 1 mars 2017
Arts et métiers du Livre
Le dernier tome de l' Histoire de l'écrtture typogrophique s'ouvre sur une grande revolution technique survenue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : la photocomposition. Plus besoin d'assembler des centaines de milliers de caractères de plomb, que ce soit à la main ou à la machine !
Dans la Lumitype présentee en 1949, les caractères sont stockés sous forme de négatifs sur un disque rotatif a mouvement constant. Double avantage : la composition du texte est six fois plus rapide et il est possible de varier styles et corps des caractères.
Peu après, la lettre transfert facilite la diffusion des créations graphiques, les machines a écrire se modernisent et l'informatique naissante exige des adaptations. Jusque-là, décrit Jacques André dans son introduction, la technique cloisonnait trois grands domaines d'expression, quI vont desormais converger : le labeur, la communication graphique, les affaires. A grand renfort d'illustrations, ces volumes séduiront les amateurs d'histoire de la typographie et du dessin de caractères.
Le particulier pratiqueRédigé le Mercredi 1 mars 2017
Le particulier pratique
Notre spécialiste de la frite vous donne des conseils dans Le Particulier Pratique pour avoir la bonne frite dans le burger de vos rêves !
Le Particulier Pratique : Comment obtient-on de bonnes frites?
Pierre-Brice Lebrun : Selon la recette traditionnelle belge (bientôt au Patrimoine culturel de l'Unesco), les frites doivent subir une 1 cuisson de 5 à 6 min entre 160 et 180 °C dans du blanc de boeuf [sorte de saindoux de boeuf, Ndlr]. Cela cuit la chair et la rend moelleuse. La 2de, de 5 à 6 min dans une huile d'arachide à 160-170 °C, les dore et les rend croustillantes. Entre les 2, étalez les pendant 20 min sur une grille pour égoutter la graisse. Il faut donc 2 friteuses. Si vous n'en avez qu'une, optez pour une cuisson à 170°C pendant 7 a 8 min dans une huile d'arachide.
Le Particulier Pratique : Quelles pommes de terre vaut-il mieux choisir?
Pierre-Brice Lebrun : Des variétés à chair ferme (bintje, manon, charlotte...). Après les avoir épluchées, trempez-les dans l'eau au moins 1/4 d'heure pour ôter l'amidon, qui entraîne la création d'acrylamide (nocif pour la santé) à haute température. Coupez-les assez grosses pour réduire leur surface de contact avec l'huile. Et séchez-les, sinon elles seront crues a coeur et dures a l'extérieur. La réaction de Maillard (l'évaporation de l'eau de l'intérieur de la pomme de terre), qui laisse un coeur tendre et forme une croûte sur l'extérieur, serait empêchée. C'est pour cela que les frites surgelées, pleines d'eau, ne sont jamais bonnes.
Le Particulier Pratique : À quoi reconnaît-on de mauvaises frites ?
Pierre-Brice Lebrun : Quand elles sont régulières: elles sont probablement surgelées. Une odeur de friture signe une huile trop chaude, indispensable pour cuire des frites surgelées. Les frites brunâtres sont susceptibles de contenir trop d'acrylamide ou d'avoir eté faites dans une huile trop vieille(et dégradée). Enfin, si elles ne brillent pas, c'est qu'elles ne sont pas assez grasses : elles n'auront aucune saveur.
À travers le xx• siècle, en deux volumes, Histoire de l'écriture typographique invite le lecteur à examiner l'histoire des caractères d'imprimerie à travers une multitude de rèalisations graphiques. Les graphistes sont mis à l'honneur dans cet ouvrage s'adressant aux aficionados de la typographie mais aussi aux amateurs souhaitant parfaire leur culture.
Arts et métiers du LivreRédigé le Mercredi 1 mars 2017
Arts et métiers du Livre
Les quatre précédents volumes de l'Histoire de l'écriture typographique retraçaient l'évolution des caractères d'imprimerie de Gutenberg au XIXe siècle. Mais pour comprendre les dessous de l'écriture typographique actuelle, il manquait encore quelques jalons déterminants, posés entre 1900 et 2000. Cette période charnière fait l'objet de l'ouvrage final, décliné en deux tomes. Le premier s'intéresse au début du XXe siècle, l'une des époques les plus mouvementées de l'histoire de la typographie, souligne Alan Marshall dans la préface.Tumultueux mélange de ruptures et de continuité, elle commence au lendemain de l'introduction des composeuses mécaniques et s'achève à la veille de la photocomposition. Entre les deux, existe un foisonnement de mutations.
En parallèle de l'ecnture «à lire», se développe une écriture « à voir » avec la propagande de la Grande Guerre, l'effervescence publicitaire et les affiches Art déco. De même que le typographe est apparu pour graver la lettre, le graphiste s'impose pour la dessiner.
Une découverte exhaustive des graminées comestibles, graines de diverses espèces, céréales et pseudocéréales, à partir de différents points de vue : historique, religieux, politique, botanique, agronomique et gastronomique.
Ce Petit traité de la pomme de terre et de la frite est un cri qui vient de l’intérieur, une véritable preuve d’amour qui lui permet d’assumer pleinement sa belgicalité : illustré d’une soixantaine de recettes (de pommes de terre), il remet Parmentier à la place insignifiante qui est la sienne, et fait sur l’invention de la frite, et surtout de la frite belge, des révélations fracassantes qui ne vont pas plaire à tout le monde (Pierre-Brice Lebrun vit d’ailleurs depuis sa sortie sous protection policière).
Voilà un bouquin sympa qui a l'énorme avantage d'être disponible en papier. Ou, tout de suite, en PDF (...et donc lisible sur un Mac ou un iPad).
Que les choses soient claires, je ne suis pas un fan des typos de Roger Excoffon pour la bonne raison que je ne les connaissais pas en détail, pas réellement séduit par leur graphie, leur architecture. Mais le gros apport d'un tel bouquin est de faire tomber tous les a priori...
C'est en discutant avec Brice You qui est un fanatique intégral de ce typographe que j'ai commencé à jeter un oeil sur ces typos. C'est Brice à nouveau qui m'avait signalé le premier livre en PDF de David Rault, Guide pratique de choix typographique (voir cette chronique sur urbanbike) qui m'a permis de mieux cerner le personnage parmi tant d'autres créateurs.
Aujourd'hui, je ne suis pas encore passé à l'acte (utiliser du Excoffon dans mes propres missions) mais, à tout le moins, je le découvre plus encore et la sortie de ce livre, Roger Excoffon, Le gentleman de la typographie, vient agréablement compléter le peu que je savais sur ce personnage.
Ce bouquin a une singularité, celle de faire parler pas mal de personnes qui l'ont connu dont Yves Perrousseaux (qui vient juste de le rejoindre pour, je leur souhaite, continuer leurs longues discussions), Robert Massin et bien d'autres.
D'ailleurs, Jean-François Porchez écrit exactement, je le confesse, ma perception d'il y a encore quelques mois...!
À mes débuts, alors étudiant, durant la fin des années 1980, les Mistral, Banco et Choc étaient dans le panier des alphabets ringards qu'il ne fallait pas employer pour autre chose que de s'amuser à reproduire la vitrine provinciale d'une boucherie, d'un boulanger ou d'un coiffeur. C'était en tout cas le message des graphistes en vue de l'époque, des professeurs de graphisme, des journalistes, etc. Pour reprendre un discours léger, mais bien rodé dans le milieu des agences et des studios de l'époque : les alphabets d'Excoffon n'étaient pas modernes.
C'est tout l'intérêt du livre de David Rault, remettre dans son jus, son époque le travail de cet autodidacte, le restituer et nous le faire découvrir...
Bref, je ne vais pas en dire plus.
Si vous êtes graphiste, ce second opus de David Rault doit impérativement rejoindre son Guide pratique de choix typographique -- que vous avez, rassurez-moi, à portée de clavier ou de main...!
Seul petit point auquel on s'habitue très vite, le livre est en anglais et français et il vous faudra parfois sauter une page pour poursuivre votre lecture...
Ecrit par une kInésithérapeute et une psychomotricienne, cet ouvrage d'anatomle en rapport avec le mouvement" montre comment le bassin de la femme bouge et se transforme, notamment lors de l'accouchement, en fonction des positions et des mouvements (mouvements du rachis et des membres Inférieurs en particulier) (1)
Les premiers chapitres font cheminer le lecteur pas à pas dans la compréhension de l'anatomie du bassin, statique et en mouvement Les nombreux dessins anatomiques du bassin sont souvent replaces par "transparence" sur le dessin du corps de la femme, ce qui permet d'intégrer d une façon concrète les notions exposées Dans les chapitres suivants, les auteures intègrent la descente du fœtus dans le bassin, puis l'analyse des diverses positions d'accouchement. Enfin, les différents mouvements que la femme peut effectuer pendant le travail et l'accouchement sont envisagés, avec la description de leurs conséquences sur le bassin. Des propositions concrètes de postures sont présentées, sans néanmoins être dogmatiques.
Tout au long de cet ouvrage, les illustrations, principalement des dessins réalises par l'une des deux auteures, sont claires et précises. Des propositions pratiques afin de repérer les éléments d anatomie sur soi-même, les imaginer ou expérimenter l'effet de positions sur la configuration du bassin, sont ajoutées a maintes reprises. Un Index des mots utilisés renvoyant a leur définition est placé en fin d'ouvrage, suivi d'une page de bibliographie.
Cet ouvrage précis et facile à lire peut être utile aux professionnels de la naissance. Ils peuvent aussi mieux comprendre et expliquer l'anatomie en rapport avec les mouvements du bassin, dont les notions sont difficiles a bien percevoir Les futurs parents peuvent aussi y trouver des conseils et des Informations pour mieux connaître le corps de la femme et mieux se préparer à l'accouchement.
Question Parents
Cet ouvrage aborde toutes les aspects, physiologiques et pratiques du chant prénatal. Il en explique le pourquoi et le comment, à chaque étape de la grossesse. Les ateliers de chant prénatal proposent des exercices originaux basés sur la voix et la respiration qui permettent aux femmes enceintes de s'approprier pleinement de leur grossesse et cet événement majeur et unique qu'est l'accouchement.
Graphos (blog)
Les éditions Atelier Perrousseaux, qui nous ont déjà gratifiés de deux superbes volumes d’une Histoire Typographique qui est devenu un ouvrage de référence incontournable sur le sujet, viennent de faire paraître un nouvel ouvrage sur un sujet fort peu traité par les historiens de la typographie, j’ai nommé la « lettre française d'art de main » ou « lettre façon d'écriture », plus connue sous le nom de « lettre de civilité ». À la frontière de la typographie et de la calligraphie, ces lettres sont calquées sur une des cursives de l’époque et servaient à imprimer notamment des manuels éducatifs. On les composait dans ce caractère bien particulier en se disant qu’il était plus facilement lisible à l’âge où l’on apprend à lire et à écrire justement cette cursive scolaire. En dehors de l’ardu problème typographique qui consiste à rendre par des rectangles de plomb toutes les subtilités d’une cursive avec ligatures, trait continu et caetera, ces lettres sont très esthétiques et loin, dans leurs formes, des caractères romains et italiques auxquels une typographie plus classique nous a habitués et plus proches d'une cursive gothique que nous étudierons bientôt chez Graphos.
Découvrez donc dans cet ouvrage les liens qui ont perduré tardivement entre typographie et calligraphie, les influences réciproques (si, si) entre ces deux modes de production du texte écrit, cela vous donnera bien des idées et des modèles desquels vous inspirer pour calligraphier ce caractère un peu oublié du corpus calligraphique habituel. Les nombreuses illustrations sont accompagnées d’un texte remarquable de Rémi Jimenes qui met parfaitement en valeur à la fois la naissance, l'évolution et l’utilisation typographique de ce caractère mais aussi les influences de et sur la calligraphie de cette cursive, bien loin des modes d'inspirations qu’y puiseront plus tard Hermann Zapf ou Alan Blackman.
Bref, pour une fois un ouvrage qui met en lumière les nombreuses interrelations entre typographie et calligraphie et une bien belle source d’inspiration pour nous autres scribes.
>[Sylvie Litté]
La sortie du beau livre de Rémi Jimenes sur les caractères de civilité était attendue avec impatience par de nombreux bibliophiles. Il vient heureusement compléter la série d’ouvrages d’Yves Perrousseaux sur l’histoire de la typographie.
La tâche était ambitieuse, aucun ouvrage en langue française de cette ampleur n’avait encore couvert le sujet, un comble pour un art typiquement français !
Sa lecture est un vrai plaisir ; on y apprend des tas de choses sur les « lettres françaises d’art de main », des origines à ses développements successifs (je dirais même ses mutations) jusqu’au XIXe siècle. On savait le style de ces caractères dérivé des écritures de chancellerie. Une nostalgie de copiste, pourriez-vous penser, que nenni ! Il s’agissait, au contraire, d’une volonté délibérée des humanistes de la Renaissance de « faire moderne » et d’affirmer la grâce et le caractère (c’est le cas de le dire !) des lettres françaises sur les italiennes.
Si Geoffroy Tory, le précurseur, défend la langue française, qui n’a rien à envier en beauté à la latine, c’est pourtant aux caractères romains qu’il s’attache à fixer les justes proportions. Il avait bien envisagé de traiter en parallèle des lettres françaises: « Si j’eusse pu trouver mention par écrit de nos susdites lettres de forme et bâtardes … je les eusse mis en ordre selon leur due proportion ». Et oui, seulement, il ne risquait pas d’en trouver en 1529, le bougre, puisque c’est Robert Granjon, en 1557, qui, le premier, publia un ouvrage en cursive gothique !
A l’origine de toute typographie il y a une écriture manuscrite que le graveur prend pour modèle, le style italique de Griffo des éditions aldines cherchait aussi à se rapprocher de l’art inimitable de la main. Mais les caractères de civilité se rapprochent plus fidèlement encore de la souplesse des lettres cursives ; à l’origine, ce sont des variantes de la gothique bâtarde (ce qui est plutôt paradoxale car l’écriture gothique n’était plus à la mode depuis quelques décennies, au point que Pétrarque écrivait déjà qu’elle avait été inventée pour autre chose que pour être lue !). Ensuite, il faut un modèle, les Maitres d’écriture royaux sont de bons candidats ; Pierre Habert, calligraphe et valet de chambre du Roi, a pu inspirer Granjon, tandis que Pierre Hamon, calligraphe réputé, a inspiré Philippe Danfrie.
Il faut avoir l’œil exercé pour distinguer tel type à tel autre, mais comme les autres ouvrages de la série, celui-ci est très pédagogique et il vous donne l’inventaire des différents types, comme ceux de Granjon, par exemple : les capitales, les bas de casse, les ligatures, les finales. Voilà l’art de main décodé !
Cette nouvelle typographie sera contrefaite malgré le privilège dont bénéficie Granjon pour 10 ans, et se diffusera rapidement, en France mais aussi à l’étranger, notamment dans les pays du Nord. Pourtant, le caractère de civilité ne parviendra jamais à supplanter les lettres romaines. Il est d’un usage plus difficile pour l’imprimeur, et le crénage des types les rend fragiles à la presse.
Ce que le livre de Rémi Jimenes montre bien c’est la fortune en dent de scie de cette typographie. A la mode de 1560 à 1620, elle disparait presque complètement au XVIIe siècle, pour revenir en force au début du XVIIIe siècle. Seule exception confirmant la règle, le météore Pierre Moreau, qui invente une nouvelle typographie tirée des arts de la main, selon une démarche proche de celle de Robert Granjon. Mais il appartient à la corporation des Maitres-écrivains et non à celle des imprimeurs et son expérience sera vite brisée par ces derniers.
Le gothique cursif s’offre donc un come back tonitruant dans les années 1730 grâce à Jean Baptiste de la Salle, le fondateur des Ecoles Chrétiennes, qui publie en 1703 Les Règles de la Bienséance et de la Civilité Chrétienne. Cette fois le pli est pris, il deviendra difficile ensuite de publier un livre de civilité qui ne soit pas composé avec ces caractères, sauf bien plus tard, lorsque les éditeurs ne verront plus de motifs à suivre un style que plus personne n’utilise et ne lit facilement. C’est l’âge d’or de la civilité, plus de 200 ouvrages ont été comptabilisés entre 1703 et 1863 !
Les lettres sages et bien alignées de Granjon et de ses suiveurs étaient principalement réservées aux textes officiels, aux ordonnances, privilèges et autres épitres dédicatoires, mais le Gothic Revival de la période suivante touchera surtout les éditions populaires et la production de colportage : mauvais papier, souvent manipulés par les enfants, reliures modestes (si on excepte le maroquin bleu de Duru pour l’exemplaire du Baron Pichon des Règles de la Bienséance !). Ces manuels faisaient coup double, celui d’enseigner les règles de savoir-vivre en même temps que l’écriture manuscrite. L’ouvrage montre bien les cousinages entre la typographie de civilité et les manuels de calligraphie destinés à enseigner l’art de bien former les lettres, la ronde et la bâtarde.
On regrette juste que cette partie consacrée aux productions proprement calligraphiques des Maitres-écrivains, les Louis Senault, les Honoré-Sébastien Roillet, etc, ne soit pas plus développée. Sans doute par ce que leurs ouvrages étaient plus souvent gravés que typographiés.
A la fin de l’ouvrage un appendice donne un inventaire utile des principales éditions de livres scolaires rédigés avec des caractères de civilité, depuis les Règles de la Bienséance de JB de la Salle, pour qui voudrait commencer une collection de ces impressions pittoresques.
Impossible de traiter sur une seule page, fut-elle internet, de toute la richesse du livre de Rémi Jimenes, Le mieux reste de le lire. Bon, je vous laisse, et j’y retourne…
Il est bien trop rare que les éditeurs modernes –entendons, les éditeurs d’aujourd'hui– accordent suffisamment d’importance à la «mise en livre» des manuscrits qui leur sont confiés. Pourtant, les travaux d’histoire du livre montrent bien non seulement que le texte ne saurait exister seul, mais que le livre en tant qu’objet apporte au lecteur, par les dispositifs matériels qu’il met en œuvre, bien autre chose que le seul texte. «Mettre en livre» avec compétence et élégance un livre qui traite précisément d’un aspect de la «mise en livre», à savoir l’histoire du caractère typographiques, est tout particulièrement bien venu.
On ne peut par conséquent qu’être reconnaissant à l’éditeur Atelier Perrousseaux de l’ouvrage que Rémi Jimenes a consacré aux Caractères de civilité d’avoir réussi à nous offrir un livre dont l’élégance formelle se combine avec un contenu textuel de qualité. L’étude de la typographie et des caractères reste trop peu développée en France, et encore mal intégrée aux travaux d’histoire générale du livre –une exception remarquable étant bien évidemment celle du Musée de l’imprimerie dirigé par Alan Marshall à Lyon. L’exposition d’Écouen sur Geoffroy Tory et son Champfleury constitue aussi, en ce moment même, une excellente occasion d’approcher ce domaine.
Rémi Jimenes, doctorant au CESR de Tours, définit les caractères de civilité, alias lettre française d’art de main, comme « une typographie gothique reproduisant l’écriture cursive qu’employaient les hommes de plume français au milieu du XVIe siècle » (p. 10). Histoire et civilisation du livre donnera de cet élégant volume un compte rendu circonstancié, mais le sommaire que nous publions ci-dessous donne une bonne image d’un contenu présenté à la manière d’une pièce de théâtre classique.
Les diverses éditions des Jeux Olympiques d'hiver ont été le décor privilégié de nombreux athlètes pour inscrire leurs plus belles performances dans la légende du sport hivernal. C'est ce que nous rappelle ici Eric Monnin, professeur français d'éducation physique à l'Université technologique de Belfort-Montbéliard et ancien champion de judo, au fil des chapitres de son histoire des Jeux Olympiques d'hiver. Il décrit la place essentielle de cette compétition sur la scène sportive internationale, de la première édition tenue en 1924 à Chamonix jusqu'à nos jours. Tout en privilégiant une approche historique, l'auteur n'en néglige pas pour autant l'aspect émotionnel indissociable à la compréhension de toute compétition sportive. En effet, les pages vous font vivre le bonheur et le désarroi des athlètes au cours des diverses éditions des Jeux. Richement documenté par des images d'archives du Comité International Olympique, De Chamonix à Vancouver: un siècle d'Olympisme d'hiver est une lecture qui s'adresse aux curieux, mais également aux passionnés souhaitant parfaire leurs connaissances des sports et des Jeux Olympiques d'hiver.
Article paru dans Le Point n°2009 du 17 mars 2011 !
Aricle dans la revue Plume mars-mai 2011
Madame Vigot-Lagandré présentée par le journal l'Indépendant ! Honneur aussi aux légumes !
Article de "La Marseillaise"
Le Pays de Forcalquier-Montagne de Lure est ancré dans l'histoire de la typographie. Le village de Lurs y accueille «Les Rencontres Internationales de Lure», créées en 1952 par MaximilienVox et, plus récemment, la Communauté de Communes a été labellisée «Pays du Livre et de l'écriture», dans le but de fédérer les professionnels du livre et de leur donner les moyens d'exercer leur activité. Après avoir habité Forcalquier, YvesPerrousseaux est maintenant installé à Reillanne: «Actuellement à la retraite, j'occupe mon temps, avec un plaisir certain,à réaliser une Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs tomes, de Gutenberg ou 20' siècle». Le Bas-Alpin explique qu'«une telle démarche n'avait pas été réalisée depuis les travaux de FrancisThibaudeau au début des années 1920. Je veux transmettre, d'une façon didactique, ce patrimoine culturel mal connu, en France du moins,qui a fixé à travers les époques,les modes et l'évolution des techniques, la pensée de l'homme dans le livre et d'une façon plus générale dans l'imprimé». L'ensemble de cette Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs volumes,est conçu pour proposer une vision générale et complète du sujet. C'est en quelque sorte une véritable encyclopédie de la typographie,et c'est une première dans le monde.«De gros problèmes de santé m'ont fait perdre plus de deux ans,continue YvesPerrousseaux. Mais que les lecteurs se rassurent : le troisième volume vient de paraître, le quatrième est en préparation,il sera consacré au 19e siècle...»
L'atelier Perrousseaux l'éditeur vient de s'offrir une cure de jouvence et arbore, désormais un nouveau logo, remis à jour de la première livrée créée par YvesPerrousseaux à la fin des années 1960,dans le que l'on retrouve toujours le hibou,vénérable emblème de la maison. Ce changement n'est pas uniquement cosmétique, puisqu'il préfigure la nouvelle ligne éditoriale de Perrousseaux pour 2011. En effet,outre les ouvrages de typographie et de graphisme qui continuent d'être le cœur de la collection, l'année qui vient verra arriver également deux nouvelles sous-catégories au sein du catalogue: Bandes dessinées et Internet. La collection Bandes dessinées présentera des ouvrages d'analyse et de réflexion autour du 9"art, point de convergence logique des thèmes chers à l'atelier Perrousseaux (l'image et le langage) ; les deux premiers titres,Entre l'élite et la plèbe de Jean-NoelLafargue et L'espace blanc entre les cases de StéphaneDeschamps, sortiront en fin d'année 2011. L'autre nouveauté, la collection Internet, aura pour but d'éditer des ouvrages de typographie adaptés et destinés aux développeursWeb, répondant clairement à des problématique en perpétuelle évolution. Les deux premiers titres, qui traiteront de la Lisibilité de la typographie sur Internet et des Grilles & de la macro-typographie de la page Web, signés respectivement par AurélienFoutoyet et Anne-SophieFradier, seront publiés à la fin 2011.
Topoguide du corps humain
Article paru dans "Décision santé" du mois de décembre 2010
LE LIVRE DU MOIS
Comment palper le corps
Loin des traités anatomiques à la française, voici un ouvrage d'un nouveau genre. Il ne vise pas l'exhaustivité. L'objectif pédagogique est plutôt d'apprendre au lecteur à repérer, puis à palper les différentes structures. L'ensemble des viscères et organes sont donc écartés. En revanche, le lecteur est conduit peu à peu à reconnaître les différents systèmes musculaires et squelettiques.
À la manière des sentiers de randonnées, il s'agit ici d'explorer le corps humain à la manière d'un territoire inconnu. Au-delà de nombreuses astuces pédagogiques, la lecture est largement aidée par 1200 dessins. Si l'ouvrage est destiné en priorité à des ostéopathes et autres massothérapeutes, il sera utile à de nombreux soignants curieux de ces nouvelles thérapies.