L'entraîneur du ski alpinRédigé le Jeudi 12 mars 2015
L'entraîneur du ski alpin
Entretien réalisé par Jean Daugignon
Frédéric BRIGAUD, dont nous avons apprécié l’intervention lors de colloques organisés par l’AFESA , vient de publier un nouvel ouvrage “Corriger le pied sans semelle”. Il nous a paru intéressant de lui demander pourquoi et comment cette correction pouvait être utilisée par les skieurs de compétition.
Jean DAUDIGNON : Dans votre ouvrage vous abordez une nouvelle conception du fonctionnement du pied, est-elle utilisable par le skieur de compétition ?
Frédéric BRIGAUD : Au premier abord, le pied étant maintenu dans la chaussure de ski, pour ne pas dire emprisonné, sans possibilité de mouvement, nous pourrions effectivement croire que cela ne concerne pas le skieur de compétition. Bien au contraire, comme je l’évoquais dans un précédent article au sein de votre magazine (Diminuer le risque d’entorse consécutif à la pratique du ski alpin, Avril 2012) la chaussure de ski est semblable à une orthèse rigidifiant/bloquant/limitant certains mouvements qui, il faut le reconnaitre, s’ils n’étaient pas bloqués, rendraient difficile pour ne pas dire impossible la pratique du ski de compétition. Je parle ici notamment des mouvements permettant d’orienter le pied vers l’intérieur ou l’extérieur par rapport à la jambe (mouvements d’inversion/éversion), grâce à l’articulation sous-talienne (articulation qui se situe en dessous de la cheville, méconnue et trop souvent amalgamée à la cheville), et le mouvement de torsion entre l’avant-pied et l’arrière-pied (interligne articulaire de torsion), deux mouvements impossible à effectuer au sein d’une chaussure de ski. Si une chaussure rigide est nécessaire actuellement pour pratiquer efficacement le ski alpin, elle présente donc des inconvénients. Evoquons brièvement pour commencer l’impact d’un pied pronateur. Rappelons que, debout, la jambe droite en l’air, il est possible d’orienter le pied vers l’intérieur ou l’extérieur grâce à trois articulations distinctes, l’articulation sous-talienne que nous venons de mentionner, le genou grâce au mouvement de rotation (rotation du tibia sous le fémur) et la hanche (rotation de hanche) (fig.1). Dès lors, l’orientation de votre pied par rapport à votre bassin, élément essentiel dans la pratique du ski alpin, dépend de ces trois articulations ! Il est donc utile de bien discerner/déterminer l’origine du mouvement, l’origine de l’orientation du pied et donc du ski par rapport au bassin. Avoir les pieds parallèles ne veut pas dire que les autres segments le sont pour autant. D’un point de vue technique et biomécanique, si l’on souhaite maintenir les pieds parallèles, plus les pieds sont éversés par rapport au tibia, c’est-à-dire plus ils sont ouverts (orientés vers l’extérieur dans un mouvement d’éversion, articulation sous-talienne), plus il faudra produire une rotation interne de hanche pour compenser l’éversion (l’ouverture des pieds). Les genoux se trouvent donc par conséquence orientés vers l’intérieur pour parvenir à garder les pieds parallèles, faites le test. Dès lors, dans ce cas, tout un pan de la gestuelle du skieur est limité augmentant notamment les risques de produire davantage de torsion au sein de l’articulation du genou.
Nous pourrions simplifier ainsi la réflexion, un skieur dont les pieds sont « pronateurs » (éversés), phénomène qui n’est rien d’autre qu’un défaut de posture, l’oblige d’une certaine façon à skier les genoux à l’intérieur. Il aura également du mal à garder les skis à plat ou encore aura tendance à skier sur la care (les conséquences techniques sont multiples et varient d’un skieur à l’autre en fonction de la stratégie mise en œuvre pour compenser ce défaut de posture)… Le degré d’inversion/éversion du pied a beaucoup plus d’impact qu’on l’imagine au premier abord sur la gestuelle que développe le skieur… Alors qu’à l’origine ce n’est qu’un défaut de posture qu’il est possible de corriger sans semelle, à l’image d’un enfant qui ne se tient pas droit et à qui l’on prodigue une gymnastique corrective. Ce n’est pas plus difficile que cela. Encore faut-il avoir une conceptualisation du fonctionnement du pied qui le permette, savoir où l’on se situe et vers quoi il est possible de tendre. Le fait de développer un pied fonctionnel donne davantage de marge de manœuvre au skieur.
Revenons-en à l’impact de la chaussure sur le corps à plus ou moins long terme. Debout, pieds nus, en appui avant-pied, les talons légèrement décollés, il vous est possible d’amener, de ‘casser’, la cheville vers l’intérieur ou l’extérieur, grâce à l’articulation sous-talienne. Ces mouvements sont limités par le système ligamentaire latéral appelé couramment ligaments externes et internes de la cheville. L’entorse, dite de la cheville, provient d’un mouvement semblable à celui que vous venez d’effectuer vers l’intérieur ou l’extérieur, mais de façon brutale et allant au-delà des limites physiologiques articulaires distendant le système ligamentaire. Ceci dit, la stabilité et la protection de la cheville dépendent des muscles qui contrôlent ces mouvements. Dès lors, le fait de porter une grande partie du temps des chaussures de ski affaiblit ce système musculaire « latéral » et augmente le risque d’entorse. Le skieur, malgré lui, affaiblit donc ce système musculaire protecteur mais qui est également déterminant pour produire des appuis efficaces et précis lors des séances de préparation physique par exemple. Il faut donc être conscient des conséquences de l’utilisation des chaussures de ski. Dès lors, le développement/l’entretien/le maintien d’un pied fonctionnel dans un souci d’efficacité et de préservation nécessitent un travail spécifique pour contre carrer les « effets » de la chaussure de ski.
Jusqu’à présent nous n’avons pas encore réellement abordé le pied mais plutôt ce qui le relie à la jambe. Il faut savoir que le pied n’est pas un bloc rigide, loin de là ! Car l’avant-pied se mobilise indépendamment de l’arrière-pied et inversement. Comme vous pourrez le voir, dans plusieurs vidéos qui accompagnent l’ouvrage, en appui avant-pied, le talon se déplace latéralement par rapport à l’avant-pied en fonction du degré de torsion. La forme du pied évolue instantanément en fonction du sol et de l’orientation de la jambe… Grâce à ce mécanisme l’avant-pied est une interface neutralisatrice, un élément de jonction entre le sol et le reste de la jambe. Pas besoin de vous faire un dessin pour comprendre que la chaussure de ski immobilise ce mécanisme et le fige alors qu’il est essentiel une fois les chaussures retirées. Ces différents éléments, une fois développés et calibrés, permettent de contrôler efficacement et à loisir l’orientation du pied par rapport à la cheville et de le maintenir sous contraintes. Ce sont des éléments clés, et très accessibles, si l’on souhaite produire des appuis efficaces et alléger les contraintes au sein des articulations sus-jacentes.
Fred Brigaud, ostéopathe DO et consultant en biomécanique humaine, décidément très prolifique, propose deux ouvrages. "Pied pronateur, supinateur, prévention des entorses». Un ouvrage un rien technique qui propose de donner les moyens pour "corriger un pied pronateur ou supinateur sans semelles ni chaussures correctrices" (méthode validée par le rédac' chef en personne, c'est dire !). Le "Guide de la foulée avec prise d'appui avant-pied" donne envie de découvrir le monde des foulées dites minimalistes avec explications et exercices pratiques (prise d'appui, déroulé du pas vers l'arrière, qualité de l'amortissement, fréquence d'appui). Un ouvrage potentiellement utile aux personnes qui souffrent de chandrapathie (mais pas que, voir ci-dessous!). Nb : les "flashcodes" contenus dans les bouquins leur donnent une dimension interactive.
Fred Brigaud, ostéopathe DO et consultant en biomécanique humaine, décidément très prolifique, propose deux ouvrages. "Pied pronateur, supinateur, prévention des entorses». Un ouvrage un rien technique qui propose de donner les moyens pour "corriger un pied pronateur ou supinateur sans semelles ni chaussures correctrices" (méthode validée par le rédac' chef en personne, c'est dire !). Le "Guide de la foulée avec prise d'appui avant-pied" donne envie de découvrir le monde des foulées dites minimalistes avec explications et exercices pratiques (prise d'appui, déroulé du pas vers l'arrière, qualité de l'amortissement, fréquence d'appui). Un ouvrage potentiellement utile aux personnes qui souffrent de chandrapathie (mais pas que, voir ci-dessous!). Nb : les "flashcodes" contenus dans les bouquins leur donnent une dimension interactive.
Corriger le pied sans semelle
Pied pronateur, supinateur & prévention des entorses
LIVRE - BIOMÉCANIQUE | FONCTIONNEMENT DU PIED
Frédéric BRIGAUD expose une nouvelle conception du fonctionnement du pied. Pronateur ou supinateur, il peut être corrigé en pied fonctionnel assurant une jonction efficace avec le sol.
Concernant l'assise simple, on ne va pas y Coupey, Philippe !! mais à quoi donc ? Au Fukanzazenji (dont je possède maintenant 3 traductions-commentaires avec ceux de Deshimaru, Orimo), un des 75 textes fondateurs de base y consacré du Zen Soto contenu dans le Shobogenzo écrit par Dôgen, repris plusieurs siècles après par T. Deshimaru, qui en a fait son credo azizanesque. Partant du texte initial, l'auteur en présente un commentaire de son cru où l'on réalise qu'au travers du processus I shin den shin, dans la relation maître-disciple, la Voie est simplement là où l'on est, nulle part ailleurs, qu'il n'y a rien à escalader, c'est seulement l'esprit qui évolue. Entre 25 historiettes anecdotiques plus ou moins connues destinées à étayer le bien-fondé du contenu de ce texte, on y retrouve mentionnés une ribambelle de grands maîtres, patriarches allant de Mahakashyapa à Obaku en passant par Bodhidharma, Eno, Houeineng, Sôsan, Unmon, Nansen, Jôshû, Tôzan, Basô, Rinzaï... mais aussi une quantité de termes courants du Zen: sanzen (et non sans zen, quoique.. !!), mûshin, shikantaza, taiko, kusen, rôshi, hishiryo, godo (que l'on attend toujours !!), oryoki, sesshins (sans s'échiner !!), gyoji, tenzo, immo, stori, kakunen, samu, mushotoku..., et encore quelques ouvrages comme le Shobogenzo, Shinjimei, soutras du Lotus, du Nirvâna, Shodoka. J'ai souri en apprenant qu'un certain Seppo a été l'initiateur du kyosaku, c'est Groucho, Harpo et Cie qui vont déguster un Capital de coups !! Bravo, Philippe, vous affirmez que Zazen n'est pas limité à la seule posture assise, donc il est inclus dans le Zen en mouvement, je présume... allant au-delà de Funi (sans culi ni culaire..., je présume !!) du triangle qui brûle les paires (de c...!) dans ce monde de Kû, à savoir la pratique dans la réalisation dont vous expliquez doctement le pourquoi du comment. Sous l'oeil étonné, voire circonspect du Modillon-dragon, la position des mains ci-décrite, à laquelle le zen Soto s'attache indéfectiblement depuis 8 siècles, est fausse, ce que je m'évertue à rabâcher depuis plus de 25 ans, car c'est la droite dans la gauche comme représentée dans la statuaire indo-thaï-birmano-sri-lankaise du Hinayana, à savoir le sens de rotation des énergies d'Est en Ouest, de gauche à droite, comme pour la circumambulation autour des stupas, qui est juste, CQFD. Cet opuscule se clôt sur un glossaire instructif, plaisant et bienvenu de 16 pages. Alors, zazénistes de tous bords, ne perdez pas votre temps dans le doute, soi-disant (par pure rivalité...) apanage de l'école Rinzaï, asseyez-vous en silence et laissez flotter vos pensées comme nuages dans le ciel (NdlR !), ce moment ne sera jamais perdu, quelque soit l'école dont on se recommande.
Chamboeuf: une maman donne ses recettes pour mieux vivre avec les allergies alimentaires
Nelly Sabot-Patracone est la maman d'un petit garçon poly-allergique, Hugo. Il souffre, en effet, d'allergies respiratoires mais surtout de plusieurs allergies alimentaires sévères qui peuvent lui être fatales. Leur quotidien est compliqué et depuis quelques années, Nelly Sabot-Patracane essaie d'aider avec ses moyens les personnes dans leur cas. Elle a ainsi écrit un livre de recettes sans produits laitiers animaux, sans blé ni gluten, sans oeufs, sans arachide ... et de nombreux autres allergènes. Ce livre est paru en mars 2012 et s'intitule 130 Recettes pour allergies sévères. Elle est également administratrice d'un blog de soutien et d'information, qui lui tient vraiment à coeur. Les 18 et 19 avril elle présentera son livre au premier salon des allergies alimentaires et des produits « sans » à Montpellier. Ce salon sera aussi l'occasion pour elle de promouvoir sa dernière action en date : une pétition pour améliorer le quotidien des allergiques sévères et leur sécurité ... et pour laquelle elle a déjà recueilli plus de 520 signatures à ce jour. Blog : http://www.Ies-recettes-d-hugo.com
L'entonnoir !
Apprendre à marcher/courir ou porter des orthèses...
(Extrait sur le site de l'auteur)
"..Samedi matin, il est 9h et je cours m’acheter une nouvelle paire de running dans un magasin qui propose d’analyser gratuitement ma foulée, et ainsi mieux choisir mes futures chaussures, vidéos à l’appui ! Je ne vous l’ai pas dit, mais je fais partie de la catégorie « pronateur », vous savez ceux qui ont les chevilles qui s’effondrent vers l’intérieur et qui ont cette tendance à courir les pieds ouverts. C’est comme ça, merci les parents.
La preuve par l'expérience
Me voilà donc sur un tapis de course sous l’œil d’une caméra qui filme ma foulée de dos, et plus précisément mes pieds. A peine suis-je descendu du tapis que je peux regarder ma prise d’appui au ralenti et observer avec consternation qu’aucun miracle ne s’est produit depuis la dernière fois, je suis toujours pronateur… mais je m’en doutais un peu, vu l’usure de mes chaussures. Alors on me fait essayer un premier modèle que je teste immédiatement sur le tapis tout en étant de nouveau filmé ! Magnifique, mon pied ne s’effondre plus, ou nettement moins. C’est bon je les achète, comment refuser après une telle démonstration. Merci Descartes, une cause un effet ! J’ai besoin de cette chaussure, mon corps la réclame, la chaussure fait tout ! Mieux qu’un grigri. Mais, ce qu’il y a d’étonnant c’est que l’on me propose toujours une paire identique pour le pied droit et le pied gauche alors que ce phénomène est plus important d’un côté que de l’autre… et que cette différence transparait même avec les nouvelles chaussures, étrange non ?! Mais je ne suis pas expert, je préfère me laisser guider d’autant que le pied, moi, je n’y comprends pas grand chose. Nous sommes en 2014 alors on sait tout sur tout, surtout en matière de chaussure.
Je quitte le magasin sachant que dans trois mois je reviendrai car cette pronation a tendance à déformer assez rapidement mes chaussures. La première fois que je m’en suis rendu compte, c’est grâce à un ami qui souhaitait essayer le modèle de running que je portais. J’ai cru qu’il allait défaillir tellement il écarquillait les yeux regardant alternativement mes chaussures et mes pieds, il faut dire qu’il est « universel », et finit par conclure : « Mais, elles sont complètement cuites tes chaussures ! J’irai les tester dans un magasin… ». Pourtant, cela ne faisait que trois mois que je les avais, de vrais pantoufles…
Le pied une question de dextérité
Si vous comparez votre pied avec celui de votre voisin, il sera probablement différent, différent dans sa forme (longueur, largeur, creux, aplati…). Et pourtant, dans la majorité des cas, en dehors de toutes pathologies, traumatismes, dégénérescences musculaires ou nerveuses, il est composé des mêmes éléments osseux que le vôtre. Au-delà de la forme, votre voisin l’emploie probablement différemment de vous. Employer différemment son pied ? Quelle question ? Et pourtant il semble que ce soit là un point essentiel.
....Doit-on pallier de mauvais automatismes dus à une absence de connaissance du fonctionnement du corps et d’apprentissage ?"
(La suite dans Ultrmag #8)
Que vous apprendra cet article ?
•Pronateur, supinateur, en dehors de toutes pathologies est un défaut technique, un défaut d’apprentissage.
•La marche, la course sont des gestes techniques qui s’apprennent.
•La biomécanique est accessible et ne devrait pas être le domaine réservé de quelques uns.
•Comprendre le fonctionnement de son corps permet d’avoir un regard/une réflexion critique sur ce que l’on vous dit, vend,…
Revue Française d'Histoire du Livre, N° 135Rédigé le Lundi 19 janvier 2015
Revue Française d'Histoire du Livre, N° 135
Cet ouvrage s'insère dans une collection qui présente par ailleurs, en quatre 'volumes et sept tomes dus à Yves Perrousseaux, une histoire chronologique de l'écriture typographique, de Gutenberg au XIXe siècle. Touces livres ont d'abord comme première caractéristique d'être tre beau, cartonnés, somptueusement illustrés et... remarquablement imprimé, tout cela à un prix tres raisonnable. Mais les textes sont également passionnant et fournissent des synthèses à la fois commodes et savante ur des sujet ou les publications sont rares et souvent très spécialisées, sans craindre de poser des problématiques pertinentes et d'ouvrir de nouvelles pistes de recherches. Le spécialiste, le bibliophile, ou simplement le curieux, peuvent donc être concernés.
L'éducation musicaleRédigé le Mercredi 14 janvier 2015
L'éducation musicale
Tous les professeurs de chant devraient connaître l'anatomie de la voix
L'experte en anatomie du mouvement Blandine Calais-Germain propose des formations sur l'anatomie vocale, depuis de nombreuses années. Son dernier livre était très attendu : il est consacré lui aussi à ce sujet. Cette spécialiste atypique témoigne ici de son parcours, de sa méthode et de son credo, en la matière…
Blandine Calais-Germain, votre dernier livre a pour titre « Anatomie pour la voix », et vous animez de longue date des stages sur cette thématique. Est-ce le fruit d'un cheminement « médical » ?
Blandine Calais-Germain : Non, plutôt celui d'un itinéraire atypique, dont le médical fait partie. Au départ, j'étais danseuse et professeure de danse. Puis je suis devenue kinésithérapeute, ce qui m'a amenée à me lancer, il y a 33 ans, dans des formations axées sur l'anatomie. La première avait pour thématique l'anatomie du mouvement et est toujours à l'ordre du jour. Elle voulait combler un manque de connaissance que j'avais moi-même ressenti, en tant que danseuse, et que les professionnels qui bougent, dans le cadre de leur métier, vivent souvent douloureusement « dans leur chair ». Je veux parler ici aussi bien des musiciens, des danseurs ou des artistes de cirque, que des sportifs exerçant dans le domaine des arts martiaux ou du Yoga, par exemple. Avoir cette connaissance conduit au contraire à répéter un acte physique précis, jusqu'à ce qu'il devienne virtuose, tout en évitant les conséquences pathologiques qui peuvent en résulter… Bref, à effectuer un geste à la fois performant et sain ! D'ailleurs, Mon premier stage a résulté d'une demande dans ce sens, formulée par des danseurs. Ces personnes avaient déjà suivi des cours d'anatomie, mais hélas sans lien avec leurs besoins. La plupart des kinésithérapeutes ignorent, dans leur propre corps, la succession des actions qui pose problème aux professionnels du mouvement. Ils n'en ont qu'une connaissance théorique. Mon expérience hors norme m'a permis, en quelque sorte, de créer une passerelle entre les deux types de métiers, pour prévenir plutôt que guérir, et optimiser les gestes.
Pour en savoir plus et encore mieux l'apprécier, le tout nouveau Grand traité des miels qui vient de recevoir le Grand prix de littérature culinaire, remis par l'Académie nationale de cuisine.
J'ai récemment découvert le livre Bouger en accouchant, un livre au contenu inédit visant la prise de conscience active et autonome par les futures mères du fonctionnement de leur corps (ce livre peut également s'adresser à des professionnels de santé). On y trouve des schémas extrêmement détaillés du bassin et de ses (très) multiples rotations, mais aussi des moyens pratiques pour le visualiser, en repérer les limites, les mouvements, à expérimenter sur son propre corps, donc en totale autonomie. Le détail des nombreuses positions possibles pour l'accouchement, avec leurs avantages et inconvénients pour la descente et la sortie du bébé, les sensations vécues par la mère constituent une vraie mine d'or que j'aurais aimé pouvoir consulter dès ma première grossesse. Bien sûr, cela ne peut remplacer la chaleur, le soutien et l'exhaustivité d'une préparation a la naissance au contact d'un professionnel mais ça n'en reste pas moins un outil sans équivalent pour permettre aux femmes (enceintes, mais pas seulement !) de partir à la reconquête d'un corps encore trop souvent méconnu.
Histoire de l’écriture typographique : le XIXe siècle français
Un livre par Jacques André et Christian Laucou
Ce livre de 384 pages, abondamment illustré, est beau et agréable à lire, il succède aux trois volumes qui avaient été écrits par Yves Perrousseaux avant de décéder en 2011, ceux-ci couvraient la période allant de Gutenberg à la fin du XVIIIe siècle. Je me souviens l’avoir rencontré à des conférences données sur le « Princess Elizabeth », à côté du pont Mirabeau ; il était adhérent de notre association.
Les auteurs ont effectué un gros travail et doivent être salués pour ne pas avoir laissé cette œuvre sans suite. C’est assez récemment que j’ai lu ce livre paru en 2013.
L’ouvrage débute avec un chapitre consacré à la typographie anglaise. A la fin du XVIIIe siècle les grands caractères apparaissent dans les spécimens outre-Manche ainsi que les caractères gras, cela pour les affiches, il faut que l’on puisse lire de loin ; cela va se faire en France au début des années mille huit cents…
Très tourmenté (empires, royautés, républiques), le XIXe siècle a connu une importante révolution industrielle et aussi des besoins nouveaux, notamment la publicité sous différentes formes. Il a vu de nombreuses créations dans le domaine des caractères et des vignettes qui ont marqué cette période, parfois avec excès. Des spécimens sont édités par les fonderies et sont souvent des œuvres d’art, des nouveaux codes d’usage de la typographie apparaissent.
Ces années riches en inventions sont bien racontées au travers de la production proposée par la fonderie Gillé qui devient successivement celle de Balzac, puis de De Berny qui rejoindra celle des Peignot au début du XXe siècle. L’histoire des Didot, quarante-trois pages leur sont consacrées, l’Imprimerie nationale qui fut aussi royale et impériale, Louis Perrin et le renouveau des elzévirs, les fonderies nous offrent des textes et illustrations d’un grand intérêt, cela sans oublier les évolutions techniques…
Des pauses existent entre les chapitres, elles complètent les exposés sur la typographie : la gravure sur bois, les caractères gras et fantaisie, les lettres dessinées, les casses d’imprimerie et les manuels de typographie.
Cette histoire, plaisante et bien documentée, s’adresse aux professionnels mais aussi à un public aimant l’expression graphique pour ce qu’elle a représenté, représente encore pour l’éducation et le plaisir.
Livre (44,50 €) diffusé par les Ateliers Perrousseaux (www.perrousseaux.com).
Une anthologie du miel, ses origines, ses propriétés, ses usages, et une époustouflante bibliographie et sélection de sites web, à télécharger gratuitement sur le site de l'éditeur (adverbum.fr).
L'@beille de France et l'apiculteurRédigé le Samedi 8 novembre 2014
L'@beille de France et l'apiculteur
Apithérapie
Ce Grand traité des miels explore la relation symbiotique du monde végétal et des abeilles mellifères, l'alchimique transmutation des pollens, des nectars et autres exsudats sucrés dans l'athanor vrombissant de la ruche, avec l'objectif de mettre en valeur, d'une part, les propriétés intrinsèques des miels, leurs usages de jadis et d'aujourd'hui en médecine, cuisine et cosmétique, et, d'autre part, leurs associations synergiques avec les autres produits de la ruche. Richement documenté, complété par plus de trente annexes et illustré dans la meilleure tradition des traités, cet ouvrage offre une nouvelle approche des miels si mal connus et une remarquable synthèse de leur bon usage dans les domaines les plus variés.
Voilà un livre qui changera des habituels conseils sur l'art et la manière de s'entraîner, de trouver le bon coach et de bien s'alimenter avant un marathon ou un semi "La course à pied : posture, biomécanique, performance" de Frédéric Brigaud, consultant en biomécanique humaine et osthéopathe, s'adresse aux sportifs qui s'intéressent au corps, avec une approche médicale.
L'auteur détaille la méthode pour passer d'une prise d'appui talon à une prise d'appui avant-pted ; il explique comment et pourquoi utiliser le haut du corps dans la course. Pourtant écrit simplement, l'ouvrage demande un réel intérêt pour la course à pied. Assurément, pour les vendeurs et les responsables de magasins qui prendraient la peine de le commander pour le vendre et le temps de le parcourir sérieusement, il fournira des arguments essentiels pour parler techniques de course avec les clients.
L'équipe - IloSportRédigé le Mercredi 15 octobre 2014
L'équipe - IloSport
En France, la plupart des clubs d'arts martiaux ouvrent leurs portes aux bambins d'à peine quatre ans. Une monnaie courante qui met sur le tapis la question du danger de telles pratiques chez les enfants.
Boxe, Luta Livre, Jiu Jutsu, Karaté, Full Contact, Kung Fu ou même MMA. Le choix des sports de combat et d'arts martiaux est décidément très large. Et pas seulement pour les adultes mais aussi pour les enfants ! Aujourd'hui, les parents n'hésitent plus à inscrire leurs enfants à ces cours. À quel âge peut-on alors placer son enfant en club et ces sports de combat sont-ils un choix approprié pour un enfant? Eléments de réponse.
La non-violence comme credo?
Si les sports de combat et arts martiaux sont souvent perçus comme des disciplines qui engendrent la violence chez l'enfant, la réalité pourrait bien être toute autre. Selon Nicolas Renier, gérant du NR Fight Club à Paris, c'est même l'inverse : " Les enfants qui se battent dans la rue ne se mesurent certainement pas régulièrement à d'autres dans un club. Si tous les enfants pratiquaient les sports de combat, il n'y aurait plus de violence parmi eux car ici, on apprend justement aux enfants à être respectueux l'un envers
l'autre "· Les techniques de combat n'ont donc pas vocation à être utilisées à l'extérieur du tapis mais peut-on aller jusqu'à dire que les sports de combat apprennent la non-violence ?
" Certainement pas ! "• affirme Luc Collard, professeur d'EPS agrégé et directeur de I'UFR STAPS Paris-Descartes. " Ce sont des discours de bonnes intentions souvent émis par des maîtres d'arme. Il y a pire que l'ignorance c'est la fausse science. Pour avancer ce genre de théories, il faut qu'elles soient sujettes à des vérifications scientifiques. Lorsque nous avons observé l'effet de l'apprentissage des sports de combat sur des enfants·, on a vu que cela avait davantage tendance à développer les comportements agressifs chez l'enfant. " Et si cette théorie s'avère donc être un mythe, cela ne permet pourtant pas de tirer une croix définitive sur les sports de combat. Car au-delà de cet aspect, ils véhiculent de nombreuses valeurs positives à nos jeunes.
Sport de combat: l'arme ultime
Si l'on ne peut pas conclure que les sports de combat permettent de réduire l'agressivité chez les enfants, ils permettent à l'enfant d'avoir une représentation très aboutie de leur corps dans l'espace. " Ces sports permettent à l'enfant de solliciter tous ses muscles dans l'opposition avec son adversaire " ajoute Nicolas Renier, également professeur de luta livre et de MMA. " En même temps, les sports de combat sont intéressants car ils apprennent aux enfants à avoir moins peur de l'autre. Il ne faut pas avoir peur de développer des conduites agressive chez l'enfant. Être agressif dans la vie quotidienne c'est très bien. Mais dire que les sports de combats réduisent l'agressivité c'est faux. Au contraire, ils augmentent l'agressivité. Mais développer l'agressivité est une bonne chose dans la vie quotidienne "• éclaire l'universitaire Luc Collard.
Et pour ceux qui penseraient qu'aucune règle ne structure ces activités, c'est toute une pédagogie qui encadre et rythme les entraînements et les compétitions. Nicolas Rénier précise par exemple qu' "en cas de défaite, on fait vraiment en sorte que l'enfant ne soit pas vexé en le poussant vers l'avant. "
Les sports de combat seraient donc tout à fait adaptés aux enfants timides et repliés sur eux-mêmes dès l'âge de quatre ans. " C'est intéressant de mettre un enfant en état de stress afin qu'ils apprennent à gérer l'opposition", confie le coach.
Ainsi, la solution est véritablement la façon d'enseigner le combat aux enfants. L'enseignement des Katas, en mode coopératif, par exemple, est de ce fait très enrichissant. Et si les enseignements nippons ne vont pas toujours dans ce sens, les écoles de sport de combat en France, elles, développent relativement bien cet aspect. En revanche, " développer des sports de combat dans les banlieues difficiles où les enfants ont déjà ce rapport au corps n'est pas forcément très pertinent "• conclut l'auteur du livre " Sport et agressivité».
• "Sport et agressivité "• Luc Collard éditions DésIris Eds
Témoignage Théo, l3 ans, taekwondoïste
J'aime le fait que les combats soient violents mais sans que l'on se fasse mal car le but est d'atteindre avec un coup de pied des emplacements précis qui rapportent le plus de points. Le coup de pied sauté retourné tête est celui qui offre le plus de point. J'aime aussi l'importance du respect (il faut saluer son adversaire et lui serrer l
Jean François Porchez est un passionné. D'ailleurs, selon lui, il n'y a pas d'autres façons de concevoir ce métier de créateur : « Un designer, autant qu'un artiste, vit avec sa création 24 h sur 24. Si tu n'es pas 24 h sur 24 avec tes formes typographiques, sujet de ton travail de designer, tu n'y arriveras pas ». pointe-t-il à ses étudiants. L'ouvrage
Jean François Porchez – L'excellence typographique nous dépeint ainsi le parcours de cet amoureux de la lettre. Dès la troisième année de I'Emsat (aujourd'hui ECV), il crée son premier caractère: l'Angie, primé au concours Morisawa en 1990. L'année suivante, il intègre l'agence Dragon Rouge, travaillant sur des centaines de marques.
Il poursuit ses expériences avec la création du caractère Le Monde, en 1994. Date à laquelle il quitte Dragon Rouge pour s'installer en freelance. C'est alors au design du Parisine qu'il va travailler pour le métro parisien, un caractère représentant l'une des plus grosses ventes de Typofonderie, la fonderie qu'il crée tout comme ZeCraft. Mais, Jean François Porchez est également un pédagogue, enseignant très vite à I'Emsat, puis à I'Ensad en 1998. S'ensuit un parcours foisonnant fait de partage, par le biais notamment des Rencontres de Lure, de transmission et de création (le Singulier pour Yves Saint Laurent Beauté, Vuitton Persona, ou Vuitton Cabinet d'écriture, papeterie composée dans des caractères uniques à Vuitton, etc.).
De tous les produits nés du labeur insatiable de ces étonnants insectes sociaux que sont les abeilles la cire, la propolis, le pollen, le pain d'abeilles, la gelée royale, etc. le miel, de loin le plus connu, est apprécié depuis des temps immémoriaux sur tous les continents. Le miel ? Comment les multiples espèces et sous-espèces d'abeilles mellifères pourraient-elles n'élaborer qu un seul miel ? Dès le titre, cet ouvrage donne le ton, expliquant au fil des chapitres pourquoi chaque ruche produit un miel unique, aux caractéristiques spécifiques, aux flaveurs propres, que des analyses chimiques peuvent confirmer. Les Anciens, qui avaient reconnu le caractère mi-végétal mi-animal du miel, savaient aussi que le lien d'interdépendance entre les abeilles et les plantes à fleurs est à la source non seulement du miel mais également des autres substances apicoles. Ce Grand traité des miels explore la relation symbiotique du monde végétal et des abeilles mellifères, l'alchimique transmutation des pollens, des nectars et autres exsudats sucrés dans l'athanor vrombissant de la ruche, avec l'objectif de mettre en valeur, d'une part, les propriétés intrinsèques des miels, leurs usages de jadis et d'aujourd'hui en médecine, cuisine et cosmétique, et, d autre part, leurs associations synergiques avec les autres produits de la ruche. Richement documenté, complété par plus de trente annexes et illustré dans la meilleure tradition des traités, cet ouvrage offre une nouvelle approche des miels si mal connus et une remarquable synthèse de leur bon usage dans les domaines les plus variés. Apicultrice passionnée par les abeilles domestiques et sauvages, Isabelle Avisse, titulaire d un doctorat en lettres et langues, allie dans cet ouvrage son goût pour ces pollinisateurs et son attrait pour la recherche et l'écriture.
Le dernier livre de Jean Perdijon, physicien, s’intéresse à l’incompatibilité apparente des deux théories cadres de la physique d’aujourd’hui, la Relativité et la Théorie quantique.
Après avoir brièvement exposé l’histoire de chacune, il les compare de manière systématique, pour faire ressortir les différences : la Relativité est réaliste, au sens où elle suppose l’existence d’un monde matériel indépendamment du sujet connaissant, alors que la Théorie quantique penche vers l’opérationalisme,
qui s’attache seulement aux faits observables. La première est déterministe, et privilégie une approche continuiste des phénomènes physiques, la seconde non.
La première admet le principe de localité, qui interdit l’action instantanée à distance d’un système physique sur un autre, la seconde non. Suite à cette comparaison, J. Perdijon prend position en privilégiant la Relativité. Ainsi, selon lui, il est possible de proposer une nouvelle interprétation des expériences EPR qui évite de conclure à la non localité. On peut cependant regretter que l’ouvrage n’explique pas assez ce point en détail. Pour finir, J. Perdijon critique le dogmatisme de la philosophie opérationnaliste en physique théorique, considérant que c’est là l’une des causes de son manque de progrès depuis un demi-siècle.
Peu de créateurs de caractères peuvent se targuer de représenter, à eux seuls ou presque, la création typographique d'un pays tout entier : Jean François Porchez est de ceux-là. Lorsqu'il n'intervient pas à l'étranger, il travaille sur des projets typographiques sur mesure pour son studio ZeCraft ou gère la publication des caractères chez Typofonderie. La monographie publiée par Atelier Perrousseaux éditeur retrace son parcours et livre sans réserve le secret de son art.
Sous la direction de Sébastien Ravel et Vincent Martin
Éditions DésIris-Adverbum 2014, 34,50 €
Pour l'éducateur à la recherche d'un ouvrage rassemblant les informations les plus utiles sur le développement de l'enfant au regard des pratiques physiques et sportives, ce livre, riche des contributions de nombreux experts et coordonné par Sébastien Ratel et Vincent Martin, répond à ce besoin. Les trente-neuf collaborateurs réunis pour cet ouvrage collectif, sont tous d'éminents spécialistes des différentes thématiques abordées dans ce recueil qui ne néglige aucun des aspects liés au développement de l'enfant de la naissance à l'âge adulte. Dans une première partie consacrée aux divers aspects du développement osseux, biologique, musculaire et pulmonaire, ainsi qu'à tous les systèmes de régulation, les auteurs livrent une très longue réflexion aux aspects de la performance. Cette performance peut ainsi être analysée du seul fait de la croissance, mais aussi à partir des ressources propres qu'il est possible d'évaluer avec des indicateurs bien identifiés, reconnus scientifiquement et pouvant être utilisés à l'issue d'entraînements adaptés. Les effets pervers de l'activité physique par inadaptations sont ensuite abordés, sans oublier les aspects de l'activité physique propres à des publics en situation de handicap. Cet ouvrage permet donc, à partir de connaissances scientifiques précises, de construire un cadre pertinent pour l'activité physique des enfants quels que soient les objectifs poursuivis. Les enseignants d'éducation physique et sportive, les étudiants en STAPS, les entraîneurs, les éducateurs et tous ceux qui interviennent auprès d'enfants ou d'adolescents y trouveront de quoi développer les connaissances scientifiques. techniques et pratiques leur permettant une meilleure prise en charge des enfants sains, sportifs ou malades, dans tous les domaines de l'activité physique et sportive. Un ouvrage complet et bien documenté, qui doit servir de référence à tout professionnel de l'activité physique.
Cette publication retrace l'histoire des Jeux Olympiques d'hiver de la première édition de 1924 à Chamonix jusqu'aux JeuxOlympiques de 2014 à Sotchi. Eric Monnin, maître de conférence à l'Université de Franche-Comté et expert du Mouvement olympique nous décrit les plus belles performances de ces compétitions hivernales. Il nous révèle de nombreuses anecdotes passionnantes dans un style très vivant. Tout en privilégiant une approche historique, l'auteur ne néglige pas pour autant l'aspect émotionnel indissociable à la compréhension de toute compétition sportive. Ainsi, au fil des pages, on revit le bonheur et le désarroi des athlètes. Richement illustré de documents d'archives du Comité International Olympique, ce livre offre une lecture très agréable qui s'adresse à tous ceux qui souhaitent parfaire leurs connaissances des sports et des Jeux Olympiques d'hiver.
« Vous chantez à tue tête « Coquillages et crustacés », alors qu’avant même votre naissance Brigitte Bardot avait déjà disparu des écrans radars ? Il vous faut de l’iode et vite ! Ce petit ouvrage signé Valérie Gaudant aux éditions Le sureau en est gorgé. Deux cas de figure.
1) Vous êtes au bord de la mer. Vous l’emportez sur la plage dans votre panier et vous vous amusez à reconnaître tous les fruits de mer . Vous ramassez ce qui est comestible et le soir, hop, à la cocotte ! Bulots, bigorneaux, couteaux, crépidules, ormeaux… A chaque délice, ses recettes.
2) Vous n’êtes pas au bord de la mer (comme moi qui marine au bureau !).Vous lisez avec gourmandise les particularités de toutes ces délicieuses bestioles mises en valeur par les aquarelles de Mireille Gayet. Et en fin d’après-midi, ou le week-end, direction la poissonnerie afin de mettre en pratique quelques recettes. Ce soir, chez moi, ce sera crevettes grises sautées au thym ou praires gratinées aux amandes. »
Zen, dossier : Les énergies Rédigé le Mardi 1 juillet 2014
Zen, dossier : Les énergies
Un ouvrage qui aborde les principaux flux énergétiques qui dominent la médecine traditionnelle chinoise de façon assez claire mais aussi très pratique. Ce livre propose en effet de nombreux exercices très faciles à réaliser au quotidien pour rééquilibrer les flux énergétiques et se sentir bien, en harmonie au niveau de son corps. Autre spécificité, les exercices évoluent au fil des saisons et exposent ainsi clairement les interactions entre les énergies internes, celles qui circulent à l'intérieur de l'être et celles qui existent à l'extérieur, dans l' environnement.
Le Matricule des angesRédigé le Mardi 1 juillet 2014
Le Matricule des anges
A l'heureoùle graphiste chinois Xu Bing publie « Une histoire sans mots », un roman exclusivement composé d'icônettes (Grasset, 2013), la parution du derniervolumede lasérieconsacrée à l'Histoire de l'Ecrituretypographique
intervient à point pour interroger un vecteur d’expression multiséculaire qui semblesubirune mutation profonde depuis soninscription dans l'univers informatique : le caractère typographique.
Présenté par Didier Barrière, qui a assisté récemment àladésintégration de l'Imprimerie nationale, letravailtrès largement illustré de Jacques André, linguiste spécialiste de la typographie numérique,etde Christian Laucou, Editeur et typographe à l’enseignede Fornax,vient nous mettre sous lesyeux cequi,aprèslaRévolution française estvenu enrichirl'espace public et privé en matière d'images mécaniques, depuis la carte de visite jusqu’à l'encyclopédieenpassant par les brimborions, les formulaires et lesouvragescourants,et jusqu'auxpages de la presse quotidienne quise composed'un nombre designescolossal (au XIX• siècle unexemplairedu Figaro ouverttient à peu près la place d'une petite toile de tente).
Au-delà des techniques nouvelles que Jacques AndréetChristian Laucou détaillentavecbeaucoup de soin, les pages decet albumoffrentunvoyageinéditàtravers lesesthétiquesdulivreet de la presseau coursdusièclequi, plus que tout autre, imprima« àtour de bras ».
Dans quelcadreprend place votre histoire de l’écriture typographiqueauXIX• siècle ?
Jacques André :Ilya une dizaine d'années, un imprimeur,YvesPerrousseaux, frappé par l'absence de livres récents sur l'histoire de la typographie, s'est lancé dans la rédaction d'un tel ouvrage. Il voulait àlafois être pédagogue, s'adresser aux chercheurset aux amateurs,offrir un grand nombre d'images et de précisions techniques. Son travail a été pluslongqu'il ne l'imaginait,etil est décédé en laissant trois ouvrages publiés quicouvraientla période allant de Gutenberg à la fin du XVIII•siècle.L'éditeur nousaalors demandé de compléter cettesériepar ce tome sur leXIX• siècle.Nousavonsessayé de le rédiger dans le même esprit,en étant toutefois un peu plus technique.
Christian Laucou : Oui. L'essentiel decettepartie technique m'est dûalorsque l'essentiel de la partie historique est due à Jacques André,quoiquenotrecollaboration ait étéfondéesurl'échange des informationssurtous lessujets traités. Ilest ànoter quecette séried'ouvrages dont nous proposons le dernier volume,et nonl'ultime,n’est pas une nouvelle resucée d'histoire del'imprimeriemais une histoire de l'écriture typographique, de la lettre imprimée, del'évolutionde sa forme et de celle desatechnologie.
Elle s'insère donc plus dans l'histoire del'écritureque dans celle des techniques, bien qu'iciles sujets soient étroitement liés.
Quels sont les enjeux, auXIX• siècle,dutypographe ?
Jacques André:Le XIX'siècleestlesiècledelarévolution industrielle. Celle-ci n'a pas épargné la typographie, du moins dans sonaspectfabrication:tout ce siècle est marqué par une recherche surlafaçonde réduire les coûts de production des types et l'onsaitque Нa aboutira par les MonotypesetLinotypes. Mais il fallait aussi, etlàon parle surtout de l’aspect graphique,satisfairele marché.D'une part enrespectantla tradition (ce seront les caractères de Gillé et des Didot, ceux de l'Imprimerie royale, etc.) et, d'autre part,en copiantle modernisme venu d'Angleterre notamment (caractères gras, Egyptiennes, etc.) et,par réactionàces excès, en retournant en force aux elzéviers (ouvrages de petit format, ndlr). Le marché c'estaussicelui des éditions savantes nécessitant des fontes capables de couvrir pratiquement toutes les langues du monde y compriscellesmortes comme les hiéroglyphes égyptiens.
Enfin, leXIX•siècleverra aussiapparaîtrelesprémices dela typographie des premières années du XXe siècle avec les caractères d'Eugène Grasset, de Peignot, etc. Le XIX•siècle typographique est donc fait de contrastes, de sueur et de créativité.
Christian Laucou: Sipar typographe onentend,comme Fournier le Jeune au XVIII• siècle, celui qui crée le caractère (qui le dessine et quile grave), alorsle typographe est celui qui impose l'aspectgraphiquede son époque, auXIX•sièclecomme àtouteautre époquesauf, peut-être, à la nôtreoùtoutestbrouillé parlaprofusion.Sipartypographe onentendcelui qui utilise la lettretypographiquepour produire de l'imprimé,alorsle typographe duXIX•siècle est un homme qui doit s'adapter rapidement auxavancéestechnologiques incessantes deson siècle.Entreledébut et la fin dece siècle,il passe d'une typographie totalement manuelle, héritée dessièclesprécédents, à une typographieentièrementmécanisée.
Comment envisagez-vous la période àvenir ?
Christian Laucou:Pouranticiperquelque peu,leXIX•sièclesera celui deladématérialisation de la typographieetleXXI• siècle, celuidesadéprofessionnalisation.Ne me demandez pascequeseraleXXII' siècle(rires).
Jean Francois Porchez, L’excellence typographique, publié par l'éditeur Atelier Perrousseaux, retrace la vie du plus célèbre créateur français de typographies.
Cet ouvrage explique comment, de vendeur à la Fnac sans bac en poche, Jean Francois Porchez devient le créateur des caractères typographiques du journalLe Monde, de la marque de luxe Louis Vuitton et même du métro parisien.
Son parcours mais aussi ses inspirations, ses réflexions graphiques et ses œuvres sont à découvrir dans ce livre qui mêle agréablement texte et jeu typographique.
Tout passionné de typographie et de graphisme en général, devrait avoir lu celivre, qui révèle les secrets de fabrication de cet amoureux de la lettre.
La langue parlée par les Gaulois est peu étudiée, puisqu'on enseigne que le français aurait sa source dans le latin.
Professeur honoraire d'histoire, conférencier, Pierre Gastal travaille depuis près de vingt ans sur la langue gauloise. Il en est à sa seconde publication.
La première partie de l 'ouvrage est consacrée aux maigres connaissances que l'on a de cette langue celte essentiellement orale, aux différentes pistes d'approche et d'interprétation, aux interférences avec d'autres langues anciennes. On découvrira au fil
des pages des clés de compréhension nouvelles du parler si méconnu de nos ancêtres des Gaules. Les ouvrages de référence publiés jusqu'ici s'appuient essentiellement sur les textes et accessoirement les toponymes. Le mérite de Pierre Gastal a été de
rechercher patiemment et finalement de découvrir dans les termes dialectaux de nos régions, principalement dans le domaine occitan, une foule de mots gaulois attestés par leur similitude de forme et de sens avec le celtique insulaire. Au passage, il relève dans la région alpine des termes qui ne peuvent être que ligures, mais qui sont passés par le gaulois pour arriver jusqu’à nous.
Suivent des pages sur les causes, la géographie, l'époque de l'abandon du gaulois, langue qui a laissé pourtant des traces nombreuses dans nos montagnes.
On passe ensuite à un exposé systématique du vocabulaire par catégories de mots, de la morphologie, de la syntaxe, l'évolution de la prononciation, du moins ce que l'on peut en dire. Quelques pages sont consacrées à la survivance de coutumes celtiques.
Le livre comporte un dictionnaire de plus de 700 entrées effectives, dont 38 verbes, ce parent pauvre de nos connaissances gauloises, mais aussi : un lexique français-gaulois, les mots français d'origine gauloise, une chronologie très complète d'histoire de la Gaule jusqu'à Clovis, une notice biographique des principaux auteurs anciens cités, un index général (langues, auteurs, personnages historiques, divinités, termes géographiques), un glossaire et pour finir une consistante bibliographie.
Nos racines celtiques est non seulement un nouveau regard, mais aussi une véritable synthèse des connaissances actuelles sur la langue et la civilisation gauloises.
Psycho-enfant Hors sérieRédigé le Dimanche 1 juin 2014
Psycho-enfant Hors série
Ouvrage recommandé dans l'article "Le chant prénatal" : L'éveil du souffle
En théorie: Ce n 'est pas une méthode de préparation à l’accouchement à part entière mais un complément qui soulage les futures mères.
En effet , les vocalises permettent aux muscles qui interviennent a u moment de
l ' accouchement (ceinture abdominale, diaphragme, périnée... ) de se détendre. Dans le deuxième ou le troisième mois de grossesse, on peut commencer ces cours. Ils sont collectifs et les pères sont les bienvenus. " C'est un moment de bien-être pour communiquer avec son bébé à travers des chansons tendres. Il n’y a pas que l’objectif de l'accouchement dans ces séances mais l 'envie d’être bien. On pratique l'éveil corporel, en prenant conscience de son corps à travers des exercices chantés. On fait des vocalises, on sent son corps vibrer, nos points d ‘appui, la dynamique du souffle qui relâche les tensions. Et enfin, on chante ... déclare Marie-Laure Potel, musicienne formée à la psychophonie et animatrice de cours de chant prénatal. Les séances ne sont pas remboursées par la sécurité sociale . Les ateliers restent accessibles encore un trimestre après la naissance de l’enfant.
En pratique : Chaque note résonne dans un lieu du corps. Les plus graves résonnent dans le bassin. Plus on approche de la date d ‘accouchement, plus les femmes sont capables d’atteindre ces notes. Le jour j . la femme chante . « Les sons graves émis lors des contractions facilitent la contractions facilitent la dilatation du col de l' utérus pour mieux endurer les contractions douloureuses. En émettant ces sons, la femme gère le débit d'air plus facilement. Ce chant vibre dans le corps . il y a comme un micromassage sonore.
Plus on arrive à relâcher les tensions autour de l'utérus. Plus on est détendu et plus les contractions sont efficaces. Même sous péridurale, la femme peut chanter des sons graves pour accompagner le foetus par sa vibration sonore » souligne Marie-Laure Potel.
Un légume et une salade à remettre au goût du jour
(Extrait)
L'APEF a demandé au Département Produits et Marchés du Ctifl, dans le cadre de la commission liste des études, de réactualiser l'étude endive pour trouver des leviers de relance de cette consommation. Le terrain d'enquête a été cofinancé par France AgriMer.
(note de l'éditeur : Pendant la phase qualitative de cette étude, deux groupes de consommateurs se sont rassemblés. Il devaient, entre autre :) [...] préparer et cuisiner l'endive, en utilisant une recette de leur choix ou une de celles proposées lors de la reunion velouté d'endive, crumble d'endive, ou une recette issue du livre distribué lors de la phase offline ("Endives, je vous aime...", Béatrice Vigot-Lagandré éd. Le Sureau).
Ce manuel pratique de santé constitue une référence. Après avoir défini l'herboristerie, l'auteur rappelle les notions importantes de botanique utiles à la récolte et à la conservation des plantes. Ces dernières sont enfin classées selon l'organe (estomac, intestin ... ), l'effet ressenti (fatigue... ) le système affecté (nerveux…). Suit un recueil conséquent de recettes traditionnelles suivi d'une « cosmétique naturelle » ! (comment se fabriquer ses produits à bas coût?). De nombreux tableaux et synthèses (oligo-éléments, vitamines, teintures, fleurs de Bach, etc.) complètent cet excellent ouvrage.
Le minimalisme fait débat. Frédéric Brigaud (Auteur de La course à pied, posture, biomécenique, performance, Éditions DésIris), consultant en biomécanique et ostéopathe auprès des sportifs de haut niveau préfère parler d’appui avant-pied. Il nous explique pourquoi il faut s’y mettre.
- Courir en appui avant-pied, c'est respecter son corps
Un test simple : pieds nu, sautez en vous réceptionnant sur vos talons. Maintenant que vous avez mal, faites la même chose mais en amortissant l’impact avec l’avant du pied. Vous comprendrez illico. Frédéric Brigaud le soutient : « si on vous retire vos chaussures et que vous devez courir sur un terrain dur, vous courrez spontanément en prenant appui sur l’avant pied. C’est un souci de protection : l’homme ne supporte pas la douleur. Au niveau des pieds, il y a beaucoup de capteurs sensoriels : au gré des mutations, la sélection naturelle s’est portée sur les zones d’appui prioritaires. » Et au fil du temps, l’amorti des chaussures classiques a endormi nos perceptions, laissant au seul pied tout le sale boulot. «Alors qu’avec une prise d’appui avant-pied, qui est une interface neutralisant les dévers du terrain, le mollet et la cheville vont pouvoir entrer en action, enclencher les ischio-jambiers à chaque pas afin de retenir le tibia qui, ainsi, ne partira pas en avant. C’est nous qui gérons cette force de réaction au sol. On va vers une course responsable. On court avec conscience. »
- Assurer la transition appui talon/appui avant-pied
« Comme je le dis régulièrement, si vous débutiez la course à pied, commenceriez-vous par un marathon ? Non. Curieusement, la course à pied est le seul sport où l’on enseigne pas de geste technique. Or courir est un geste technique. La course à pied avec une prise d’appui avant-pied doit être considérée comme une nouvelle discipline sportive, nécessitant un temps d’adaptation. Changer d’appuis au sol modifie la gestion de la force de réaction au sol, car d’autres muscles entrent en action et les contraintes se répartissent différemment. On ne peut pas passer d’une prise d’appui talon à une prise d’appui avant-pied du jour au lendemain. Il faut compter trois ans minimum pour les adultes. Certains penseront le faire en moins de temps mais sans forcément percevoir que l’ensemble de leur corps s’adapte, pas seulement les mollets et les pieds, qui risquent de souffrir au début. Votre passé sportif, les autres activités physiques et sportives que vous pratiquez façonnent votre corps (répartition des masses musculaires, puissance, force, densité osseuse,…), interviennent également dans le processus d’acquisition. D’où l’intérêt de s’y mettre très tôt et d’encourager nos enfants dans cette voie. C’est un véritable enjeu de santé publique, ça dépasse l’univers de la course à pied. C’est un choix technique et tactique pour la performance et la prévention des blessures, notamment tendinites et problèmes de dos. L’impact au sol étant diminué, la marge de manœuvre de votre corps est plus important. » Attention à ne pas prendre pour argent comptant les fabricants de chaussures minimalistes qui vous vendent du miracle. D’ailleurs, très peu de marques proposent des produits réellement adaptés. La chaussure va vous accompagner dans ce processus, mais c’est bien vous qui allez modifier vos appuis.
- Maîtriser un nouveau geste technique
« C’est la partie de la tête des métatarsiens avec une partie de l’arche externe qui va entrer en premier en contact avec le sol ; avec ensuite un déroulé vers l’arrière jusqu’à ce que le talon effleure le sol. Ce geste doit s’accompagner d’un balancement actif des bras afin de participer à la propulsion et la stabilité de l'architecture de vos jambes ».
L’astuce pour savoir si on maîtrise la technique ? Avoir l’impression de courir sur des œufs, se sentir léger…
- Votre corps tout entier va changer
Les mollets vont se renforcer, se fuseler, les cuisses se galber. Et écoutez ça mesdames : vos fesses vont remonter. « La gestuelle se trouvant modifiée, c’est toute l’esthétique du corps qui va changer. » Mieux protégé, il est tout simplement plus souple, plus beau… C’est peut-être ça, le miracle du minimalisme.
Toil'dépice (facebook)Rédigé le Samedi 22 mars 2014
Toil'dépice (facebook)
Belle surprise ce matin dans la boite aux lettres !
Les deux Grands Traités de Mireille Gayet consacrés aux herbes aromatiques et aux épices, publiés par une petite maison d'éditions comme je les aime.
Illustrés par l'auteur, ancienne directrice de recherche au CNRS, ces ouvrages, dont je vous reparlerai bientôt sur le forum, présentent en deux pages ou plus chaque plante, histoire, botanique, usages et applications culinaires. Sauvages ou cultivés, indigènes ou exotiques, cent soixante végétaux sont ainsi offerts à notre découverte ou redécouverte. Idéal pour préparer des balades à la campagne, occuper un après-midi pluvieux comme aujourd'hui en rêvant à la sagesse des anciens et imaginer de nouvelles recettes de cuisine…
On va déguster (France Inter)Rédigé le Dimanche 9 mars 2014
On va déguster (France Inter)
Avec ce Petit traité de la boulette, Pierre-Brice Lebrun remédie brillamment à l'absence de la boulette dans la littérature culinaire : voici un livre d'Histoire (et d'histoires), qui situe la boulette en perspective avec l'évolution de l'Homme, de la cuisine et du Progrès...
L'auteur remonte ainsi aux origines de la boulette, en étudie tous les aspects et en théorise le concept. Remarquablement documenté, alliant richesse gastronomique et humour, l'ouvrage ne compte pas moins d'une centaine de recettes, des quatre coins du Monde, dont la plus ancienne date de quatre mille ans...
Le livre qui manquait pour découvrir, aimer et faire aimer les boulettes !
Anthologie. Petites et grande histoire(s), photos et affiches piochées dans le fonds iconographique du CIO, tableaux récapitulatifs ... tout y est. Alors que se sont clos les Jeux de Sotchi, cette réédition augmentée de l'ouvrage d'Eric Monnin est indispensable. Florilège.
Lake Placid, 1932. Les premiers Jeux d'hiver américains sont un fiasco. Peu de concurrents et la neige manque. Pour sauver la compétition, on décide au dernier moment de faire venir des trains chargés d'or blanc de la frontière du Canada.
Saint-Moritz, 1948. La première retrans-mission des Jeux se fait, en différé, sur une chaîne américaine, qui affrète quotidiennement un avion spécial entre la Suisse et New York. Oslo, 1952. «Pourlapremièrefois, la flamme olympique arrive aux Jeux olympiques.
Salt Lake City, 2002 : hommage aux victimes du 11 Septembre. piques d'hiver.( ... ) Elle est allumée dans la province de Telemark, plus précisément dans le village de Morgedal, dans la maison natale de Sandre Nordheim, grand sauteur surnommé "l'Homme volant" ... »
Sapporo, 1972. Karl Schranz, skieur légendaire qui a osé prêter son image à des fins publicitaires, n'est pas autorisé à participer à ces JO japonais. Il arrêtera là sa carrière sportive.
Salt Lake City, 2002. La cérémonie d'ouverture «est marquée par des symboles forts, riches en émotions». Le drapeau américain retrouvé dans les ruines du World Trade Center est brandi. Des athlètes pompiers et policiers new-yorkais s'avancent dans le stade silencieux.
Le Monde des religionsRédigé le Samedi 15 février 2014
Le Monde des religions
Nous avons déjà parlé de ce grand samouraï du Japon du 17ème siècle, à propos de son traité GOR/N-NO-SHÔ. Dans cet ouvrage, Kenji Tokitsu nous offre d'ailleurs une autre traduction des remarquables écrits sur les cinq éléments. La vie du guerrier, devenu au fil des siècles le symbole de l'âme japonaise, est décrite avec force détails : son enfance, la fondation de son école des deux sabres, les guerres auxquelles il participa, ses duels, la période de sa maturité, ses oeuvres. L'auteur aborde ensuite la pensée de Miyamoto Musashi concernant l'art martial. On sera attentif au fait que la technique n'est jamais séparée d'une éthique et d'une spiritualité. Écoutons ce que nous dit l'auteur de l'évolution de la Voie de la stratégie de la mort à la vie, à travers une spiritualisation de la pratique : « Placé dans une conjoncture de paix tout à fait particulière à partir de la période Edo, l'art du sabre japonais ouvre en soi un monde spirituel suffisamment important pour former l'équivalent d'une croyance ou d'une religion. La voie du sabre propose en elle-même un sens, une direction à l'existence, ce qui n'empêche pas le rattachement des adeptes à une religion. La voie du sabre trouve sa définition lorsqu'elle commence à offrir à l'adepte la possibilité d'équilibrer sa propre agressivité par une pratique. L'art du sabre va ainsi, peu à peu, intérioriser les deux notions contradictoire de l'agressivité (tuer ou être tuer) et de l'harmonie (s'ajuster à l'autre). Son champ va donc du sabre qui tue, ce qui est habituel, jusqu'au sabre qui fait vivre l'homme. Cette transformation de la qualité de son art est le premier témoignage de l'évolution d'un adepte qui se dédie à la voie du sabre. Il commence par acquérir la capacité de bien tuer avec son sabre (setsu nin ken), puis il arrive peu à peu avec l'âge à dépasser cette attitude en assimilant un art du sabre qui fait vivre (katsu nin ken) ( ... )
Il est important de comprendre que cette spiritualité du sabre est apparu comme une conséquence de l'approfondissement technique comportant une intégration et non une juxtaposition de la pensée religieuse. En effet, pour les guerriers, le sabre est un objet quotidien qu'il porte tout le temps et l'art du sabre s'acquiert par une façon d'agir qui engage toute l'existence et qui, par là, équivaut à une religion. C'est ce trait particulier qui fait la spécificité du sabre japonais( ... ) Musashi voit dans la raison de la stratégie une ouverture qui inclut le sens de la vie humaine et une cosmogonie. En suivant la voie et se perfectionnant, l'homme peut s'approcher de l'état de Bouddha ... » (pp. 296-297)
Le monde des religionsRédigé le Samedi 15 février 2014
Le monde des religions
Kenji Tokitsu est né en 1947, au Japon. Installé en France depuis 1971, il est à la fois universitaire et pratiquant des arts martiaux. Il a même créé sa propre Académie, Tokitsu-Ryu. L'approche qu'il propose repose sur une synthèse personnelle d'éléments qui appartiennent à plusieurs anciennes écoles martiales. Il souligne également dans ses travaux l'importance qu'il y a à articuler l'efficacité de la pratique martiale et l'harmonie qui doit régner dans la personne qui combat. Dans cet ouvrage, l'auteur explore deux notions centrales de la philosophie martiale japonaise, le Buda, la voie, et le ki.
« CONTRAIREMENT à une idée répandue dans le milieu des arts martiaux, le budô n'est pas une reprise directe de la pratique guerrière des arts martiaux. C'est une conception moderne qui vise une formation globale de l'homme, intellectuelle et physique, au travers des disciplines traditionnelles de combat. » (p. 13). « Selon la pensée japonaise le ki est une entité qui rend effective la vie et l'existence des choses dans l'univers. Il est donc plus que « l'énergie vitale », traduction habituelle du terme. Le ki existe dans ce qui nous apparaît dépourvu de vie organique, comme une pierre, et aussi dans les phénomènes naturels comme le vent ou la pluie. Le ki réside aussi dans la montagne, dans la mer etc. Ainsi, le ki prolonge la pensée animiste primitive. » (p. 41)
http://www.trackandnews.frRédigé le Mercredi 12 février 2014
http://www.trackandnews.fr
Cet ouvrage n’est pas un roman comme Born to Run mais, loin de là, mais on y apprend plein de choses et surtout on comprend à sa lecture la cause des nombreuses pathologies qui sont autant de sujets récurrents dans nos discussions de coureurs. Ce livre un peu technique s’adresse en priorité aux professionnels kinés, osthéos, podos, médecins, … mais également à ceux qui encadrent des sportifs. Les coureurs peuvent également le lire avec intérêt car il est très bien documenté et facile d’accès. On peut y apprendre beaucoup de choses sur soi-même en étudiant la façon de courir. On peut également y trouver de bonnes voies de progression en découvrant l’importance du haut du corps dans la dynamique de course. Et enfin, pour ceux qui comme moi sont intimement convaincus des bienfaits de la course avant-pied, on y trouvera des certitudes qui viendront conforter nos sensations instinctives.
Je recommande cet ouvrage à tous ceux qui veulent comprendre pourquoi le minimalisme ou la course dite « naturelle » s’impose de plus en plus. Une bonne lecture aussi pour ceux qui doute encore et qui réclament des couches amortissantes sous un talon devenu de plus en plus inutile dans le déroulement de la foulée.
La Gazette de l'OursRédigé le Mardi 11 février 2014
La Gazette de l'Ours
Encore une pincée de celte ?
(...) Spécialiste reconnu de cette époque, M. Gastal vient de publier aux éditions Désiris, sous le titre «Nos racines celtiques, du gaulois au français», un livre qui résume tout ce que l'on sait aujourd'hui sur «nos ancêtres les Gaulois».
Ces Gaulois qui n'étaient nullement les «barbares» décrits par les historiens d'il y a un siècle, à commencer par le célèbrissime Ernest Lavisse. Nous savons aujourd'hui que c'étaient des artisans accomplis dans bien des domaines, reconnus comme tels par des auteurs de l'époque, et que l'image ressassée des Romains apportant la civilisation aux Gaulois est, tout simplement, fausse.
Le sous-titre «Dictionnaire» du livre de M. Gastal met l'accent sur le contenu linguistique de ce remarquable ouvrage. Mais c'est en fait une véritable encyclopédie sur les Gaulois, nos Celtes à nous, qu'il nous offre...
Leur langue, contrairement à ce que l'on a pu croire, n'était pas seulement orale. Mais elle n'a été écrite que par les druides et pour que leurs élèves puissent apprendre par coeur ce qu'ils devaient savoir .. Les Gaulois aimaient discourir, et leur culture était une culture de la parole .. Au début du 1er siècle avant J.-C, ce sont deux Gaulois qui ouvrent à Rome les premières écoles de rhétorique. Le jeune César et Cicéron plus âgé les fréquentent ! Quand ils doivent écrire, les Gaulois le font en lettres grecques, puis en latin après l'occupation de la Gaule.
«L'inventaire des écrits gaulois reste largement frustrant» constate Pierre Gastal, qui consacre un passage à ceux que l'on a trouvés, notamment le plomb du Larzac, découvert en 1983, qui comporte plus de 160 mots en cursives latines, sans doute des formules magiques, destinées à détourner un mauvais sort. M. Gastal ne croit guère à l'apparition d'un équivalent de la célèbre pierre de Rosette, qui ferait voisiner un texte gaulois et sa traduction en latin ou en grec.
Les auditeurs de 2011 retrouveront dans ce livre toute la richesse de son analyse du vocabulaire gaulois, rapproché d'autres langages celtiques, le breton, l'irlandais, l'occitan, etc. En matière de noms de lieux, ses connaissances apparaissent inépuisables. Cher lecteur, vous situez sans aucun doute les villes aux noms gaulois de Narbo et de Carcasso. Mais quid d'Avaricum, Burdigala, Nemausus (Bourges, Bordeaux, Nîmes).? Ces noms ont un sens. Prenez Amiens : son nom gaulois Samarobriva signifie «le pont sur la Somme». Il en va de même des noms de personnes : Vercingétorix signifiait, excusez du peu, «le grand chef des guerriers». Pierre Gastal note au passage avec humour que les terminaisons en -ix sont beaucoup plus rares que ne le ferait croire la lecture de certaine bande dessinée.
Sur les rapports entre les langues celtiques, le passage de l'une à l'autre, son livre nous apprend mille choses. Un sac se dit BULGA en gaulois, BOLG en ancien irlandais, BOJA en occitan, BOLSA en espagnol, BOGUE et BOGETTE en français, ce dernier mot étant passé, on le sait, en Angleterre avec les Normands pour nous en revenir sous la forme de BUDGET ...
C'est donc une très savante leçon de sémantique que nous propose le Professeur Gastal. Mais il faut lire aussi les passages de son ouvrage consacrés à l'histoire des Gaulois, à leurs coutumes telles que les feux de la Saint Jean, à la localisation des tribus dans l'Hexagone. Toutes cho.ses parfaitement inconnues jadis, et que Pierre Gastal nous fait connaître, en attendant de nouvelles découvertes des archéologues.
Voilà un bouquin sympa qui a l'énorme avantage d'être disponible en papier. Ou, tout de suite, en PDF (...et donc lisible sur un Mac ou un iPad).
Que les choses soient claires, je ne suis pas un fan des typos de Roger Excoffon pour la bonne raison que je ne les connaissais pas en détail, pas réellement séduit par leur graphie, leur architecture. Mais le gros apport d'un tel bouquin est de faire tomber tous les a priori...
C'est en discutant avec Brice You qui est un fanatique intégral de ce typographe que j'ai commencé à jeter un oeil sur ces typos. C'est Brice à nouveau qui m'avait signalé le premier livre en PDF de David Rault, Guide pratique de choix typographique (voir cette chronique sur urbanbike) qui m'a permis de mieux cerner le personnage parmi tant d'autres créateurs.
Aujourd'hui, je ne suis pas encore passé à l'acte (utiliser du Excoffon dans mes propres missions) mais, à tout le moins, je le découvre plus encore et la sortie de ce livre, Roger Excoffon, Le gentleman de la typographie, vient agréablement compléter le peu que je savais sur ce personnage.
Ce bouquin a une singularité, celle de faire parler pas mal de personnes qui l'ont connu dont Yves Perrousseaux (qui vient juste de le rejoindre pour, je leur souhaite, continuer leurs longues discussions), Robert Massin et bien d'autres.
D'ailleurs, Jean-François Porchez écrit exactement, je le confesse, ma perception d'il y a encore quelques mois...!
À mes débuts, alors étudiant, durant la fin des années 1980, les Mistral, Banco et Choc étaient dans le panier des alphabets ringards qu'il ne fallait pas employer pour autre chose que de s'amuser à reproduire la vitrine provinciale d'une boucherie, d'un boulanger ou d'un coiffeur. C'était en tout cas le message des graphistes en vue de l'époque, des professeurs de graphisme, des journalistes, etc. Pour reprendre un discours léger, mais bien rodé dans le milieu des agences et des studios de l'époque : les alphabets d'Excoffon n'étaient pas modernes.
C'est tout l'intérêt du livre de David Rault, remettre dans son jus, son époque le travail de cet autodidacte, le restituer et nous le faire découvrir...
Bref, je ne vais pas en dire plus.
Si vous êtes graphiste, ce second opus de David Rault doit impérativement rejoindre son Guide pratique de choix typographique -- que vous avez, rassurez-moi, à portée de clavier ou de main...!
Seul petit point auquel on s'habitue très vite, le livre est en anglais et français et il vous faudra parfois sauter une page pour poursuivre votre lecture...
Ecrit par une kInésithérapeute et une psychomotricienne, cet ouvrage d'anatomle en rapport avec le mouvement" montre comment le bassin de la femme bouge et se transforme, notamment lors de l'accouchement, en fonction des positions et des mouvements (mouvements du rachis et des membres Inférieurs en particulier) (1)
Les premiers chapitres font cheminer le lecteur pas à pas dans la compréhension de l'anatomie du bassin, statique et en mouvement Les nombreux dessins anatomiques du bassin sont souvent replaces par "transparence" sur le dessin du corps de la femme, ce qui permet d'intégrer d une façon concrète les notions exposées Dans les chapitres suivants, les auteures intègrent la descente du fœtus dans le bassin, puis l'analyse des diverses positions d'accouchement. Enfin, les différents mouvements que la femme peut effectuer pendant le travail et l'accouchement sont envisagés, avec la description de leurs conséquences sur le bassin. Des propositions concrètes de postures sont présentées, sans néanmoins être dogmatiques.
Tout au long de cet ouvrage, les illustrations, principalement des dessins réalises par l'une des deux auteures, sont claires et précises. Des propositions pratiques afin de repérer les éléments d anatomie sur soi-même, les imaginer ou expérimenter l'effet de positions sur la configuration du bassin, sont ajoutées a maintes reprises. Un Index des mots utilisés renvoyant a leur définition est placé en fin d'ouvrage, suivi d'une page de bibliographie.
Cet ouvrage précis et facile à lire peut être utile aux professionnels de la naissance. Ils peuvent aussi mieux comprendre et expliquer l'anatomie en rapport avec les mouvements du bassin, dont les notions sont difficiles a bien percevoir Les futurs parents peuvent aussi y trouver des conseils et des Informations pour mieux connaître le corps de la femme et mieux se préparer à l'accouchement.
Question Parents
Cet ouvrage aborde toutes les aspects, physiologiques et pratiques du chant prénatal. Il en explique le pourquoi et le comment, à chaque étape de la grossesse. Les ateliers de chant prénatal proposent des exercices originaux basés sur la voix et la respiration qui permettent aux femmes enceintes de s'approprier pleinement de leur grossesse et cet événement majeur et unique qu'est l'accouchement.
Graphos (blog)
Les éditions Atelier Perrousseaux, qui nous ont déjà gratifiés de deux superbes volumes d’une Histoire Typographique qui est devenu un ouvrage de référence incontournable sur le sujet, viennent de faire paraître un nouvel ouvrage sur un sujet fort peu traité par les historiens de la typographie, j’ai nommé la « lettre française d'art de main » ou « lettre façon d'écriture », plus connue sous le nom de « lettre de civilité ». À la frontière de la typographie et de la calligraphie, ces lettres sont calquées sur une des cursives de l’époque et servaient à imprimer notamment des manuels éducatifs. On les composait dans ce caractère bien particulier en se disant qu’il était plus facilement lisible à l’âge où l’on apprend à lire et à écrire justement cette cursive scolaire. En dehors de l’ardu problème typographique qui consiste à rendre par des rectangles de plomb toutes les subtilités d’une cursive avec ligatures, trait continu et caetera, ces lettres sont très esthétiques et loin, dans leurs formes, des caractères romains et italiques auxquels une typographie plus classique nous a habitués et plus proches d'une cursive gothique que nous étudierons bientôt chez Graphos.
Découvrez donc dans cet ouvrage les liens qui ont perduré tardivement entre typographie et calligraphie, les influences réciproques (si, si) entre ces deux modes de production du texte écrit, cela vous donnera bien des idées et des modèles desquels vous inspirer pour calligraphier ce caractère un peu oublié du corpus calligraphique habituel. Les nombreuses illustrations sont accompagnées d’un texte remarquable de Rémi Jimenes qui met parfaitement en valeur à la fois la naissance, l'évolution et l’utilisation typographique de ce caractère mais aussi les influences de et sur la calligraphie de cette cursive, bien loin des modes d'inspirations qu’y puiseront plus tard Hermann Zapf ou Alan Blackman.
Bref, pour une fois un ouvrage qui met en lumière les nombreuses interrelations entre typographie et calligraphie et une bien belle source d’inspiration pour nous autres scribes.
>[Sylvie Litté]
La sortie du beau livre de Rémi Jimenes sur les caractères de civilité était attendue avec impatience par de nombreux bibliophiles. Il vient heureusement compléter la série d’ouvrages d’Yves Perrousseaux sur l’histoire de la typographie.
La tâche était ambitieuse, aucun ouvrage en langue française de cette ampleur n’avait encore couvert le sujet, un comble pour un art typiquement français !
Sa lecture est un vrai plaisir ; on y apprend des tas de choses sur les « lettres françaises d’art de main », des origines à ses développements successifs (je dirais même ses mutations) jusqu’au XIXe siècle. On savait le style de ces caractères dérivé des écritures de chancellerie. Une nostalgie de copiste, pourriez-vous penser, que nenni ! Il s’agissait, au contraire, d’une volonté délibérée des humanistes de la Renaissance de « faire moderne » et d’affirmer la grâce et le caractère (c’est le cas de le dire !) des lettres françaises sur les italiennes.
Si Geoffroy Tory, le précurseur, défend la langue française, qui n’a rien à envier en beauté à la latine, c’est pourtant aux caractères romains qu’il s’attache à fixer les justes proportions. Il avait bien envisagé de traiter en parallèle des lettres françaises: « Si j’eusse pu trouver mention par écrit de nos susdites lettres de forme et bâtardes … je les eusse mis en ordre selon leur due proportion ». Et oui, seulement, il ne risquait pas d’en trouver en 1529, le bougre, puisque c’est Robert Granjon, en 1557, qui, le premier, publia un ouvrage en cursive gothique !
A l’origine de toute typographie il y a une écriture manuscrite que le graveur prend pour modèle, le style italique de Griffo des éditions aldines cherchait aussi à se rapprocher de l’art inimitable de la main. Mais les caractères de civilité se rapprochent plus fidèlement encore de la souplesse des lettres cursives ; à l’origine, ce sont des variantes de la gothique bâtarde (ce qui est plutôt paradoxale car l’écriture gothique n’était plus à la mode depuis quelques décennies, au point que Pétrarque écrivait déjà qu’elle avait été inventée pour autre chose que pour être lue !). Ensuite, il faut un modèle, les Maitres d’écriture royaux sont de bons candidats ; Pierre Habert, calligraphe et valet de chambre du Roi, a pu inspirer Granjon, tandis que Pierre Hamon, calligraphe réputé, a inspiré Philippe Danfrie.
Il faut avoir l’œil exercé pour distinguer tel type à tel autre, mais comme les autres ouvrages de la série, celui-ci est très pédagogique et il vous donne l’inventaire des différents types, comme ceux de Granjon, par exemple : les capitales, les bas de casse, les ligatures, les finales. Voilà l’art de main décodé !
Cette nouvelle typographie sera contrefaite malgré le privilège dont bénéficie Granjon pour 10 ans, et se diffusera rapidement, en France mais aussi à l’étranger, notamment dans les pays du Nord. Pourtant, le caractère de civilité ne parviendra jamais à supplanter les lettres romaines. Il est d’un usage plus difficile pour l’imprimeur, et le crénage des types les rend fragiles à la presse.
Ce que le livre de Rémi Jimenes montre bien c’est la fortune en dent de scie de cette typographie. A la mode de 1560 à 1620, elle disparait presque complètement au XVIIe siècle, pour revenir en force au début du XVIIIe siècle. Seule exception confirmant la règle, le météore Pierre Moreau, qui invente une nouvelle typographie tirée des arts de la main, selon une démarche proche de celle de Robert Granjon. Mais il appartient à la corporation des Maitres-écrivains et non à celle des imprimeurs et son expérience sera vite brisée par ces derniers.
Le gothique cursif s’offre donc un come back tonitruant dans les années 1730 grâce à Jean Baptiste de la Salle, le fondateur des Ecoles Chrétiennes, qui publie en 1703 Les Règles de la Bienséance et de la Civilité Chrétienne. Cette fois le pli est pris, il deviendra difficile ensuite de publier un livre de civilité qui ne soit pas composé avec ces caractères, sauf bien plus tard, lorsque les éditeurs ne verront plus de motifs à suivre un style que plus personne n’utilise et ne lit facilement. C’est l’âge d’or de la civilité, plus de 200 ouvrages ont été comptabilisés entre 1703 et 1863 !
Les lettres sages et bien alignées de Granjon et de ses suiveurs étaient principalement réservées aux textes officiels, aux ordonnances, privilèges et autres épitres dédicatoires, mais le Gothic Revival de la période suivante touchera surtout les éditions populaires et la production de colportage : mauvais papier, souvent manipulés par les enfants, reliures modestes (si on excepte le maroquin bleu de Duru pour l’exemplaire du Baron Pichon des Règles de la Bienséance !). Ces manuels faisaient coup double, celui d’enseigner les règles de savoir-vivre en même temps que l’écriture manuscrite. L’ouvrage montre bien les cousinages entre la typographie de civilité et les manuels de calligraphie destinés à enseigner l’art de bien former les lettres, la ronde et la bâtarde.
On regrette juste que cette partie consacrée aux productions proprement calligraphiques des Maitres-écrivains, les Louis Senault, les Honoré-Sébastien Roillet, etc, ne soit pas plus développée. Sans doute par ce que leurs ouvrages étaient plus souvent gravés que typographiés.
A la fin de l’ouvrage un appendice donne un inventaire utile des principales éditions de livres scolaires rédigés avec des caractères de civilité, depuis les Règles de la Bienséance de JB de la Salle, pour qui voudrait commencer une collection de ces impressions pittoresques.
Impossible de traiter sur une seule page, fut-elle internet, de toute la richesse du livre de Rémi Jimenes, Le mieux reste de le lire. Bon, je vous laisse, et j’y retourne…
Il est bien trop rare que les éditeurs modernes –entendons, les éditeurs d’aujourd'hui– accordent suffisamment d’importance à la «mise en livre» des manuscrits qui leur sont confiés. Pourtant, les travaux d’histoire du livre montrent bien non seulement que le texte ne saurait exister seul, mais que le livre en tant qu’objet apporte au lecteur, par les dispositifs matériels qu’il met en œuvre, bien autre chose que le seul texte. «Mettre en livre» avec compétence et élégance un livre qui traite précisément d’un aspect de la «mise en livre», à savoir l’histoire du caractère typographiques, est tout particulièrement bien venu.
On ne peut par conséquent qu’être reconnaissant à l’éditeur Atelier Perrousseaux de l’ouvrage que Rémi Jimenes a consacré aux Caractères de civilité d’avoir réussi à nous offrir un livre dont l’élégance formelle se combine avec un contenu textuel de qualité. L’étude de la typographie et des caractères reste trop peu développée en France, et encore mal intégrée aux travaux d’histoire générale du livre –une exception remarquable étant bien évidemment celle du Musée de l’imprimerie dirigé par Alan Marshall à Lyon. L’exposition d’Écouen sur Geoffroy Tory et son Champfleury constitue aussi, en ce moment même, une excellente occasion d’approcher ce domaine.
Rémi Jimenes, doctorant au CESR de Tours, définit les caractères de civilité, alias lettre française d’art de main, comme « une typographie gothique reproduisant l’écriture cursive qu’employaient les hommes de plume français au milieu du XVIe siècle » (p. 10). Histoire et civilisation du livre donnera de cet élégant volume un compte rendu circonstancié, mais le sommaire que nous publions ci-dessous donne une bonne image d’un contenu présenté à la manière d’une pièce de théâtre classique.
Les diverses éditions des Jeux Olympiques d'hiver ont été le décor privilégié de nombreux athlètes pour inscrire leurs plus belles performances dans la légende du sport hivernal. C'est ce que nous rappelle ici Eric Monnin, professeur français d'éducation physique à l'Université technologique de Belfort-Montbéliard et ancien champion de judo, au fil des chapitres de son histoire des Jeux Olympiques d'hiver. Il décrit la place essentielle de cette compétition sur la scène sportive internationale, de la première édition tenue en 1924 à Chamonix jusqu'à nos jours. Tout en privilégiant une approche historique, l'auteur n'en néglige pas pour autant l'aspect émotionnel indissociable à la compréhension de toute compétition sportive. En effet, les pages vous font vivre le bonheur et le désarroi des athlètes au cours des diverses éditions des Jeux. Richement documenté par des images d'archives du Comité International Olympique, De Chamonix à Vancouver: un siècle d'Olympisme d'hiver est une lecture qui s'adresse aux curieux, mais également aux passionnés souhaitant parfaire leurs connaissances des sports et des Jeux Olympiques d'hiver.
Article paru dans Le Point n°2009 du 17 mars 2011 !
Aricle dans la revue Plume mars-mai 2011
Madame Vigot-Lagandré présentée par le journal l'Indépendant ! Honneur aussi aux légumes !
Article de "La Marseillaise"
Le Pays de Forcalquier-Montagne de Lure est ancré dans l'histoire de la typographie. Le village de Lurs y accueille «Les Rencontres Internationales de Lure», créées en 1952 par MaximilienVox et, plus récemment, la Communauté de Communes a été labellisée «Pays du Livre et de l'écriture», dans le but de fédérer les professionnels du livre et de leur donner les moyens d'exercer leur activité. Après avoir habité Forcalquier, YvesPerrousseaux est maintenant installé à Reillanne: «Actuellement à la retraite, j'occupe mon temps, avec un plaisir certain,à réaliser une Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs tomes, de Gutenberg ou 20' siècle». Le Bas-Alpin explique qu'«une telle démarche n'avait pas été réalisée depuis les travaux de FrancisThibaudeau au début des années 1920. Je veux transmettre, d'une façon didactique, ce patrimoine culturel mal connu, en France du moins,qui a fixé à travers les époques,les modes et l'évolution des techniques, la pensée de l'homme dans le livre et d'une façon plus générale dans l'imprimé». L'ensemble de cette Histoire de l'écriture typographique, en plusieurs volumes,est conçu pour proposer une vision générale et complète du sujet. C'est en quelque sorte une véritable encyclopédie de la typographie,et c'est une première dans le monde.«De gros problèmes de santé m'ont fait perdre plus de deux ans,continue YvesPerrousseaux. Mais que les lecteurs se rassurent : le troisième volume vient de paraître, le quatrième est en préparation,il sera consacré au 19e siècle...»
L'atelier Perrousseaux l'éditeur vient de s'offrir une cure de jouvence et arbore, désormais un nouveau logo, remis à jour de la première livrée créée par YvesPerrousseaux à la fin des années 1960,dans le que l'on retrouve toujours le hibou,vénérable emblème de la maison. Ce changement n'est pas uniquement cosmétique, puisqu'il préfigure la nouvelle ligne éditoriale de Perrousseaux pour 2011. En effet,outre les ouvrages de typographie et de graphisme qui continuent d'être le cœur de la collection, l'année qui vient verra arriver également deux nouvelles sous-catégories au sein du catalogue: Bandes dessinées et Internet. La collection Bandes dessinées présentera des ouvrages d'analyse et de réflexion autour du 9"art, point de convergence logique des thèmes chers à l'atelier Perrousseaux (l'image et le langage) ; les deux premiers titres,Entre l'élite et la plèbe de Jean-NoelLafargue et L'espace blanc entre les cases de StéphaneDeschamps, sortiront en fin d'année 2011. L'autre nouveauté, la collection Internet, aura pour but d'éditer des ouvrages de typographie adaptés et destinés aux développeursWeb, répondant clairement à des problématique en perpétuelle évolution. Les deux premiers titres, qui traiteront de la Lisibilité de la typographie sur Internet et des Grilles & de la macro-typographie de la page Web, signés respectivement par AurélienFoutoyet et Anne-SophieFradier, seront publiés à la fin 2011.
Topoguide du corps humain
Article paru dans "Décision santé" du mois de décembre 2010
LE LIVRE DU MOIS
Comment palper le corps
Loin des traités anatomiques à la française, voici un ouvrage d'un nouveau genre. Il ne vise pas l'exhaustivité. L'objectif pédagogique est plutôt d'apprendre au lecteur à repérer, puis à palper les différentes structures. L'ensemble des viscères et organes sont donc écartés. En revanche, le lecteur est conduit peu à peu à reconnaître les différents systèmes musculaires et squelettiques.
À la manière des sentiers de randonnées, il s'agit ici d'explorer le corps humain à la manière d'un territoire inconnu. Au-delà de nombreuses astuces pédagogiques, la lecture est largement aidée par 1200 dessins. Si l'ouvrage est destiné en priorité à des ostéopathes et autres massothérapeutes, il sera utile à de nombreux soignants curieux de ces nouvelles thérapies.