Un ouvrage de référence sur les origines de nos noms de lieux & villages !
600 racines étudiées, plus de 13 000 noms répertoriés
Un ouvrage de référence sur les origines de nos noms de lieux & villages !
600 racines étudiées, plus de 13 000 noms répertoriés
Celtitudes
Cela fait 20 ans que Pierre Gastal, ancien professeur d'histoire, travaille sur la langue gauloise, sur les racines celtiques de la langue française.
Il avait publié il y a quelques années un dictionnaire gaulois-français, dont l'usage pratique est certes limité - peu de gens pratiquent le gaulois (sans doute personne, et ne parlons même pas de l'accent!) et il n'y a rien à traduire, faute d'écrits gaulois - mais qui a le mérite de nous permettre d'apprécier l'ampleur de racines celtiques de notre langue. Cette prise de conscience n'est pas neutre. Gastal cite Vaclav Havel: « Tout pays, tout dirigeant qui brûle ne serait-ce qu'un peu de sa culture porte un coup à la société tout entière. » En ces temps de franglais et de wokisme (pratiqués certes par une frange minuscule de gens, mais à visées totalitaires), il est bon de se rappeler cette formule de l'ancien président tchèque, qui avait connu, lui, le totalitarisme communiste. Bien entendu l'arabe a aussi alimenté la langue française, mais beaucoup plus tardivement, et, n'en déplaise aux adeptes du multiculturalisme à tous crins, dans des proportions bien plus modestes.
L'auteur nous rappelle que « les mots sont la première histoire d'un peuple », et que l'histoire de France commence donc là. Car la langue celte, puis sa transcription en caractères grecs ou étrusques vers le IVe siècle av. J.-C., — et ensuite en latin, ont contribué à une mémorisation du passé et à sa transmission, nous explique Pierre Gastal.
Le latin « par snobisme ou opportunisme »
La première partie de l'ouvrage Nos racines celtiques répond aux nombreuses énigmes que pose cette langue. Et la question qui vient d'abord à l'esprit est celle-ci : pourquoi la langue gauloise a-t-elle disparu ? Parce que l'enseignement des druides fut interdit par les empereurs Tibère puis Claude. Parce que le latin était devenu, dans la Gaule colonisée, la langue des affaires, de l'administration, de la politique et de l'armée. Parce que, « par snobisme ou opportunisme », nous dit Pierre Gastal, les Gaulois se romanisèrent en quelques générations: en quatre générations seulement, révèlent par exemple les inscriptions de l'arc de triomphe de Saintes, qui mentionnent l'ascendance de son constructeur d'origine gauloise, et l'évolution des patronyme a partie du livre correspondant à l'exacte définition d'un dictionnaire nous montre que notre langue ne tire pas son origine essentielle du celte, mais du latin. Cependant beaucoup de mots celtes ont été latinisés, et de ce fait l'influence celte sur notre langue est très large, même si elle est parfois indirecte.
Il y a aussi des mots courants de la langue française qui proviennent directement du celte comme le mot ardu (élevé, pentu), qui a pris Je sens de« difficile», en français ; ou encore le mot bassos (inférieur), qui est devenu « bas», et bien évidemment des mots comme auroch, barde, braies, druide ou vergobret.
Les noms de lieux, de villages, de paysages de notre pays-ce que l'on appelle les toponymes sont le plus souvent d'origine gauloise, il en est de même pour beaucoup de noms propres. Pour le constater, il faut se reporter à un autre ouvrage du même auteur : Noms de lieux de l'espace français, paru pendant le confinement. Ajoutez à ces noms gaulois les noms d'origine romaine et ceux d'origine chrétienne (noms de saints, pour les villes, les lieux-dits, les points caractéristiques d'un paysage), et vous couvrez à peu près le champ de la toponymie française.
Renouer avec nos racines
Quelques exemples ? Brive, qui vient du celte briva (le pont), Lyon, du celte lug (la lumière), bun, du gaulois duno (bourg fortifié), Chambon, du gaulois cambo, (courbe ou méandre), etc.
Trouver les racines de nos mots, c'est renouer avec les racines du peuple que nous formons. Et ceux que passionne la langue française, et, au-delà, l'origine des mots - et il y en a beaucoup parmi nos lecteurs -, apprécieront ces deux ouvrages faits certes pour des érudits. Mais nos lecteurs le sont bien souvent.