L'auteur montais d'origine belge Pierre-Brice Lebrun s'installera samedi à la charcuterie « Le Cochon à plume » pour promouvoir son dernier « Petit Traité » sur ce chou râpé saumuré alsacien
Pierre-Brice Lebrun est auteur conférencier, chroniqueur sur Radio MDM, d'origine belge (de Liège) et « montois de naissance depuis
douze ans », comme il se revendique. Il Vient de publier son dernier ouvrage, « Petit Traité de la choucroute » aux Éditions Le Sureau, avec un complice, Martin Fache, maître restaurateur alsacien. Ce gourmand de bons mots, de bonnes choses et de bonnes histoires était, le
week-end dernier, invité invité au saIon Mont2Livres.
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D'abord entendons-nous bien, qu'est-ce que la choucroute ?
C'est un chou, le chou cabus, râpé et saumuré. 10 centimètres de chou, du sel, chou, sel, chou sel, on tasse le plus possible, et au bout d'un mois on a de la choucroute crue. À partir de là, on en fait ce qu'on veut.
Et en bocal, fermé, ça se conserve très bien. James Cook a fait le tour du monde avec, pour lutter contre le scorbut. Cela a même été inventé pour cela, c'est un mode de conservation.
Pourquoi un petit traités sur le sujet ?
J'aime énormément la choucroute. Je l'ai découverte en Alsace, et autrement qu'avec la choucroute royale (au moins cinq spécialités charcutières) ou garnie (moins de cinq) : en tarte, en soupe, en tourte. Ça m'a passionné. La choucroute, on peut en faire ce qu'on veut
en légume cru ou cuit au cidre, au vin, au champagne ou à la
bière. Après on y met, au choix, du porc, du canard, du foie gras, de la volaille ou du poisson bien sûr, c'est même sûrement l'origine de la choucroute. Les premières ont sans doute été au poisson du Rhin, probablement arrivées en Alsace par ce fleuve, et elle est devenue
une tradition locale. Comme le cassoulet et le couscous, elle s'est développée ensuite à Paris avec les brasseries.
Ce n'est pas le premier sujet culinaire auquel vous vous attaquez. Parlez-nous de ces précédents ouvrages…
Il y a eu cinq autres « Petits Traités » avant, sur les pâtes, le camembert,
la boulette, la pomme de terre et la frite, et le pois chiche. En fait ça fait dix ans que je dois en faire un pour mon éditeur sur la saucisse, l'andouille et l'andouillette, sauf que c'est un boulot de dingue.
Alors pour patienter, j'en fais d'autres ! Je pars toujours de la légende, là d'où vient la choucroute - en Alsace par exemple, on raconte que c'est
Attila, le roi des Huns, qui est arrivé avec des tonneaux de choucroute et qui a perdu une bataille à Troyes-, pour revenir à la réalité. En l'occurrence, une origine plutôt celte.
Avez-vous goûté toutes les 120 recettes de la choucroute?
Non, parce que c'est Martin Fache, aujourd'hui retraité, qui avait le restaurant L'Agneau d'or, à Munster, qui les a faites.
Alors que dans les autres petits traités, non seulement je les avais goûtées, mais surtout faites et parfois plusieurs fois. Ça veut dire que pour la famille, le « Petit Traité sur le pois chiche » a été compliqué à supporter. Alors que le « Petit Traité des pâtes » est mieux passé. Pour la choucroute, je ne l'aurais pas fait tout seul. Ça demande beaucoup de compétences, pas dans la préparation mais dans la création des recettes. Il m'aurait fallu énormément de recherches qui m'auraient dissuadé. Mais on s'est amusé ensemble, avec Martin, à déshydrater de la choucroute, pour la réduire en poudre. Ça fait une épice qu'on met sur le poisson, c'est à tomber. La choucroute est classée dans les goûts umami, donc quand on en met sur un autre aliment, ça rend le goût plus sympa.
lI y a même des recettes de desserts…
Oui, on peut faire des brownies, de la pannacotta, ou à l'inverse en apéro, en cocktail, avec du jus de choucroute. Si on parle de la choucroute crue, elle perd complètement le goût qu'on imagine quand on parle d'une choucroute cuite avec de l'alcool et des épices, le genièvre principalement. Si vous enlevez ça, le chou va très bien avec tout ce qui est sucré ou acidulé, et on peut en faire ce qu'on veut. C'est un terrain de jeu.