Aujourd'hui, je viens demeurer chez toi
La rencontre d'une vie
La rencontre d'une vie
Après une scolarité chez les spiritains (de Blotzheim à Chevilly-Larue en passant par Saverne ou Mortain, dans la Manche), André Braunstedter envisageait pendant son jeunesse de devenir prêtre. Sa volonté de fonder une famille a finalement pris le dessus. Après une carrière professionnelle bien remplie, il a consacré une partie de sa retraite à la gestion bénévole du collège des missions de Blotzheim, ainsi qu’à la présidence de l’association desAmis du musée sundgauvien d’Altkirch. Mais à l’âge de 75 ans, il a choisi de prendre plus de temps pour lui, pour se consacrer à d’autres projets. Notamment l’écriture. Et renouer ainsi avec une passion abordée la première fois en 1987, date à laquelle il signait, avec Jacques Vigneron, «Regards sur le Sundgau», un beau livre dont les 6000 exemplaires se sont vendus comme des petits pains.
Après avoir mis sur papier ses Mémoires, rédigé des nouvelles, productions historiques sur les églises d’Altkirch ou de Buschwiller, André Braunstedter s’est attaqué à un genre inédit pour lui : le roman. C’est au cours d’une retraite avec son épouse dans les Alpes que lui vient la révélation : il écrira l’histoire de Zachée.
Le récit entraîne le lecteur dans la Palestine d’il y a 2 000 ans. Zachée, juif collecteur de l’impôt (tributa) et de nombreuses taxes (vectigalia) pour le compte de l’occupant romain, voit son quotidien bouleversé par l’arrivée annoncée de Jésus. Le héros du livre se montre impatient de rencontrer ce prophète venu de Nazareth, celui dont on dit qu’il a changé de l’eau en vin, multiplié les pains et les poissons. Zachée le «pécheur public», le «mauvais juif», «vendu aux occupants romains», n’a pas hésité à escalader un sycomore pour approcher Jésus.
Lorsqu’il aperçu cet homme haut perché, le prophète l’invita à en descendre et eut cette phrase célèbre : «Aujourd’hui, je viens demeurer chez toi». La rencontre proprement dite n’arrive qu’à l’approche du dernier tiers du roman. Et ne dure que quelques pages. Mais cette expérience hors du commun semble marquer à jamais Zachée. Pour rédiger cet ouvrage bien documenté et fidèle aux Ecritures, André Braunstedter s’est appuyé sur de solides études en philosophie et en théologie, et a fait appel à son expérience professionnelle, lui qui a justement travaillé aux impôts, en tant que haut fonctionnaire.
Comme l’a rappelé Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude dans la préface, le talent d’André Braunstedter aura été de «mettre en scène des personnages connus de l’Evangile, en faisant appel aux sources historiques mais aussi aux fruits d’une méditation de la Parole». Ce travail original permet de rentrer d’une manière très vivante dans le récit de la rencontre entre le fils de Dieu et un homme en quête de bonheur. Un témoignage dans lequel beaucoup de lecteurs pourraient se retrouver.
Sur les traces de Zachée
Avec son roman historique Aujourd’hui je viens demeurer chez toi, qui sort ce lundi 15 avril, l’Altkirchois André Braunstedter a choisi de romancer une anecdote de l’Évangile de Luc, dont le personnage principal, Zachée, lui est très familier.
André Braunstedter, 81 ans, est connu à Altkirch pour bien d’autres raisons que ses talents d’auteur, et notamment pour son implication de longue date auprès des Amis du Musée sundgauvlen. Ses nombreuses activités ne lui ont
pas coupé l’envie de se lancer dans une nouvelle aventure, littéraire cette fois. Bien au contraire, elles l’auraient même nourrie.
Alors qu’il vient de terminer l’écriture de ses mémoires de 600 pages (diffusées uniquement à ses proches pour l’instant) lors d’une retraite silencieuse dans les Alpes. Il se dit qu’il n’a finalement peu parlé de sa foi, qui est pourtant selon ses mots « sûre et profonde ».
Un roman tiré de l’Évangile de Luc
André Braunstedter pense alors immédiatement à Zachée, cette figure présente dans l’Évangile de Luc. Collecteur des impôts, comme il le fut lui-même durant de nombreuses années, il éprouve un attachement pour ce personnage dont il se sent très proche. Intendant en Palestine, sous l’occupation romaine, l’homme est très mal vu dans la société.
Dans l’Évangile, il se met dans un arbre, étant trop petit pour voir Jésus à son passage, et ce dernier lui dit alors, choisissant comme souvent la personne ta plus inattendue : « Aujourd’hui je viens demeurer chez toi » une phrase qui est devenue le titre de l’ouvrage d’André Braunstedter. Il a choisi de romancer l’ « avant » et l’« après » de cette anecdote qui l’avait déjà marqué par sa drôlerie et parce qu’elle était écrite « comme une fable de La Fontaine » , alors qu’il étudiait ta théologie et les écritures saintes après le lycée.
Trois ans de recherche
Avant de se lancer dans l’écriture, et bien qu’il soit renseigné sur de nombreux éléments, la profession de collecteur d’impôts par exemple, André Braunstedter se documente pendant deux trois ans, notamment sur la vie en Palestine durant l’occupation romaine.
Il a également fait, auparavant, deux voyages en Palestine, qui l’ont aidé à se représenter très concrètement le théâtre des événements. Cela lui permet par exemple de parler avec précision de la route reliant Jérusalem à Jéricho dont il est question dans le livre. Alimenté p ar ses recherches, vient alors pour lui le processus d’écriture. Retraité mais encore très sollicité, il rédige son roman lors de vacances à la mer ou à la montagne « quand il n’y a pas de sonnerie de téléphone pour me déranger ! », plaisante-t-il. Écrivain du soir, il construit ses pages de 20 h 2 h du matin, et les fait relire aux correcteurs « les plus sévères possibles et qui ne mâchent pas leurs mots » : sa femme et ses enfants.
Rendre l’Évangile accessible à tous
Une fois un point final mis à son roman, André Braunstedter le donne à relire à plusieurs personnes familières de l’Évangile, notamment des prêtres qui découvrent alors un peu plus le personnage de Zachée, jusque-là, à leurs yeux, plutôt antipathique. Il attend surtout l’avis de Mgr. Jordy, évêque de Saint·Claude , qui n’hésite pas à lui écrire sa préface tant il apprécie l’accessibilité du roman.
André Braunstedter le dit lui-même « Si cela pouvait donner à des gens l’envie de lire l’Évangile, j’en serais très heureux. » Un défi qui ne devrait pas être difficile relever pour ce petit livre de 135 pages de belle facture.
En écrivant ce texte, il a aussi beaucoup pensé à une demande qu’on lui faite : si l’on a des preuves de l’existence de Jésus, comment trouver, en revanche, un argument tangible concernant sa résurrection ? André Braunstedter a tenté de répondre à cette question. Mais il l’indique, malicieux : « Il faudra lire le livre si vous souhaitez connaître cette réponse ! »
La phrase
« Si cela pouvoir donner à envie aux gens l'envie de lire l’Évangile, j’en serai très heureux. »
André Braunstedter, auteur du roman « Aujourd’hui je viens demeurer chez toi »