- Collection : Histoire de l'écriture typographique
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- nbpage : 264
- format : 21 x 29 cm
- ISBN : 978-2-36765-005-0
- Precio : 45.00 €
Prix du "Meilleur livre de graphisme", au FILAF 2017 !
Prix du "Meilleur livre de graphisme", au FILAF 2017 !
Même si vous n'offrez qu'un tome sur les deux de cette Histoire de l'écriture typographique, le destinataire de ce cadeau aura entre les mains une étude exhaustive de l'art typographique au XXe siècle, une période de ruptures et de modernité. Qui plus est, ce beau livre à l'iconographie évidemment foisonnante rassemble des sommités du design et de la typographie.
Et si vous en avez les moyens, les Éditions Atelier Perrousseaux proposent l'intégralité de l'Histoire de l'écriture typographie en coffret édition limitée.
Les quatre précédents volumes de l'Histoire de l'écriture typographique retraçaient l'évolution des caractères d'imprimerie de Gutenberg au XIXe siècle. Mais pour comprendre les dessous de l'écriture typographique actuelle, il manquait encore quelques jalons déterminants, posés entre 1900 et 2000. Cette période charnière fait l'objet de l'ouvrage final, décliné en deux tomes. Le premier s'intéresse au début du XXe siècle, l'une des époques les plus mouvementées de l'histoire de la typographie, souligne Alan Marshall dans la préface.Tumultueux mélange de ruptures et de continuité, elle commence au lendemain de l'introduction des composeuses mécaniques et s'achève à la veille de la photocomposition. Entre les deux, existe un foisonnement de mutations.
En parallèle de l'ecnture «à lire», se développe une écriture « à voir » avec la propagande de la Grande Guerre, l'effervescence publicitaire et les affiches Art déco. De même que le typographe est apparu pour graver la lettre, le graphiste s'impose pour la dessiner.
À travers le xx• siècle, en deux volumes, Histoire de l'écriture typographique invite le lecteur à examiner l'histoire des caractères d'imprimerie à travers une multitude de rèalisations graphiques. Les graphistes sont mis à l'honneur dans cet ouvrage s'adressant aux aficionados de la typographie mais aussi aux amateurs souhaitant parfaire leur culture.
Créée par Yves Perrousseaux, la collection « Histoire de l’écriture typographique » s’enrichit d’un cinquième volume avec ce tome I traitant de la première moitié du XXe siècle (nous parlerons du tome II dans un prochain numéro de Caractère). La collection a pour objectif de retracer l’histoire des caractères d’imprimerie, de leur fabrication, de leurs usages ainsi que de leur implication dans la culture écrite occidentale. De 1900 à 1950, les caractères en plomb ont connu leur apogée en termes de qualité de fabrication, avant de disparaitre définitivement dans la seconde moitié du siècle. Le livre fait ainsi le point sur la gravure de poinçons et la frappe de matrices. Mais, en parallèle, la typographie se modernise avec les machines à composer Linotype et Monotype.
Et les fonderies du monde entier – et elles sont nom breuses à l’époque – s’emploient à produire des caractères pour ces machines. Des caractères d’abord traditionnels (Garamond, Cochin, Baskerville, etc.) puis plus modernes (de Mendoza, Excoffon, puis Frutiger). Le maître mot de ce demi-siècle étant la lisibilité. Le XXe siècle est aussi le siècle où la lettre s’ouvre au public, c’est-à-dire qu’elle va devenir une composante de la création graphique à travers les affiches, les enseignes, les magazines, etc.
Et donc objet d’étude dans les mouvements tels que les Arts nouveaux, le Bauhaus ou l’Art Déco. Enfin, cet ouvrage est ponctué de « pauses » hors chronologie, consacrées aux lettres à pochoirs, à l’imprimeur Louis Jou et aux historiens de la typographie.
" HISTOIRE DE L'ÉCRITURE TYPOGRAPHIQUE "
Quelle histoire !
Dans son numéro 70, "Graphê" a présenté les tomes V et VI de l' « Histoire de l'écriture typographique » de l'Atelier Perrousseaux. Retour sur cette collection dans une interview de Jacques André qui en a dirigé la moitié des ouvrages.
Graphê : Vous venez de terminer l'Histoire de l'écriture typographique. Quelle est sa propre histoire ?
Jacques André : Yves Perrousseaux était un professionnel du livre imprimé et habitué des Rencontres de Lure. S'étonnant du manque de livres d'initiation à la typographie, il se lance, vers 1990, dans l'aventure de rédiger un Manuel de typographie élémentaire qui va être imprimé, grâce à Maurice Laugier, par Louis-Jean à Gap. Personne ne croyait à l'époque en un tel marché... Mais, grâce au charisme de son auteur, ça marche très bien (le livre en est à sa septième édition) et il fonde ainsi sa maison d'édition, l'Atelier Perrousseaux. Qui publie alors divers auteurs, souvent lursiens, tels que Blanchard, Mandel ou Frutiger. Autre vide auquel s'attaque alors Perrousseaux: il n'y a pas, en français, d'histoire récente de la typographie. C'est ainsi que parait en 2005 le premier volume de son Histoire de l'écriture typographique, de Gutenberg au XVIe siècle qui se distingue des histoires de l'imprimerie par la priorité donnée aux caractères. Mais Perrousseaux tombe malade, cède sa maison d'édition (David Rault en devient alors le directeur artistique) et publie les deux volumes du XVIIIe siècle, juste avant de décéder en mai 2001. Comme j'avais beaucoup aidé Yves Perrousseaux pour ce XVIIe siècle, les éditions Adverbum m'ont alors demandé de continuer son oeuvre. Ce que je ne pouvais faire qu'en collaboration. D'abord avec Christian Laucou pour le XIXe siècle (2014) puis avec toute une équipe pour ce XXe siècle qui vient de sortir en deux tomes.
Toute une équipe ?
Oui... Le XXe siècle est très riche et sa typographie peut être vue avec des approches très différentes. Quitte à sacrifier un peu l'unité du style, on a préféré ainsi jouer sur la diversité des auteurs - historiens, enseignants, graphistes ou techniciens - qui ont des approches spécifiques mais qui sont tous passionnés par la typo, ou plutôt par les typographies car, durant le siècle passé, la typographie est devenue plurielle.
Qu'entendez-vous par " typographie plurielles " ?
Depuis son invention, la typographie - l'écriture avec des types (sous-entendu en plomb) - a évolué lentement; mais depuis la fin du XIXe siècle, les caractères d'imprimerie sont sortis du livre pour entrer dans le monde naissant de la publicité puis des médias. On a souvent mentionné l'antagonisme « Caractères du labeur et ceux de la presse » ou celui « caractères dessinés/caractères gravés » ; mais il en existe bien d'autres, comme « caractères en plomb pour l'imprimerie/ caractères des écrans pour le grand-public du web », « caractères en noir/caractères en couleurs», « caractères professionnels (plomb)/caractères d'amateurs (infographie)», ou tout simplement « avec empattements/sans-serifs » voire «caractères construits (comme ceux du Bauhaus)/ caractères déconstruits (de Jeremy Tankard) ».Toutes ces forces antagonistes sont des atomes formant finalement cette molécule qu'est la typographie.
Vous opposez alors les aspects graphiques aux aspects techniques ?
Non, c'est plutôt le contraire. Nous pensons que ce sont deux aspects complémentaires. Que la technique a pu apporter, à un moment donné, des contraintes (ou au contraire de nouvelles possibilités) de réalisation ou de distribution; mais que, globalement, les grandes créations typo-graphiques sont indépendantes des outils. Toutefois - comme il serait difficile d'écrire l'histoire de l'écriture manuscrite sans parler des calames, plumes et autres pointes Bic - nous avons tenu à montrer l'évolution des techniques de fabrication et d'usage des caractères du XXe siècle, à savoir bien sûr les fondeuses, la photocomposition et l'informatique. Sans oublier des choses souvent ignorées, telles que les pochoirs ou surtout les lettres-transferts.
Au point d'en faire le fil conducteur ?
Effectivement, les deux tomes suivent cette évolution technique. Mais c'est aussi celle de la chronologie. Ce qui a posé quelques problèmes, par exemple, celui de devoir mettre dès le tome 1, qui s'arrêtait en principe à 1950, les créations typo des années 1950-1960 conçues initialement pour le plomb, afin de garder la proximité avec les autres caractères plomb. Un autre souci a été posé par de grands auteurs comme Frutiger ou Zapf : ils ont travaillé pour le plomb, la photocomposeuse puis le numérique. Il était alors difficile de trouver la place pour leur biographie complète. On avait pensé faire des encadrés qui auraient été répartis dans le livre, mais faute de place (il y a tant de créateurs...) nous y avons renoncé. Toutefois, aujourd'hui, ces biographies sont faciles à trouver sur le web... Nous avons ainsi préféré prendre du recul sur les hommes ou les anecdotes pour mieux montrer les caractères. Au passage, je signale qu'on a regroupé dessinateurs et fontes dans un double index.
Quid des illustrations?
Traditionnellement, la collection Perrousseaux attache une grande importance aux illustrations. Ici, il y en a des centaines dans chaque tome.
Nous avons essayé de couvrir au maximum les matières concernées tout en montrant des caractères typiques en évitant de prendre des images trop rabâchées. La difficulté bien sûr a été de montrer à des tailles raisonnables de petits caractères que nous préférons montrer dans des occurrences de leur époque plutôt que sous leur forme numérisée d'aujourd'hui. Une autre problématique est liée au fait que nombre d'oeuvres typographiques sont encore sous le couvert de droits de la propriété intellectuelle et que, parfois, certains héritiers ou associations de droits d'auteurs ont abusé du fait que le fair use n'existe pas pour les arts graphiques, même dans le cas d'ouvrages pédagogiques... Heureusement, certains organismes (comme l'École Estienne, le Musée de l'imprimerie et de la communication graphique à Lyon, la BNF, mais aussi la société Monotype, l'université de Reading, etc.) nous ont donné le droit de copier gratuitement (ou plus rarement à très bas prix) des extraits de leurs spécimens de caractères.
Des échos sur ce livre ?
La presse et les réseaux ont en général bien salué la sortie de ce livre. Mais, à mon avis, la meilleure reconnaissance de tout notre travail collectif est le Prix du meilleur livre de graphisme décerné aux deux tomes sur le XXe siècle par le Festival international du livre d'art et du film (FILAF) à Perpignan fin juin. Mais c'est aussi une reconnaissance de la typographie comme art, au même titre que la peinture, la photographie ou le cinéma.